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ALTERNATIF  |  STUDIO

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- Style : The Seer , 10,000 Maniacs, Kitchens Of Distinction
- Membre : Red Hot Chili Peppers

REM - Reveal (2001)
Par MARCO STIVELL le 14 Avril 2013          Consultée 5885 fois

Nouveau millénaire, nouvel album. Pour R.E.M., il y a eu la bande originale de Man on the Moon puis une légère pause avant que les sessions d'enregistrement ne reprennent. Elles s'étalent de mai à octobre dans divers studios au Canada et en Irlande, laissant le temps au groupe de peaufiner son douzième album, Reveal.

Ce disque ne se démarque pas de la volonté de Up de faire rentrer le pop-rock alternatif dans le XXIème siècle. Si les boîtes à rythmes y sont supprimées et la batterie retrouve toute sa place, il va encore plus loin dans l'utilisation de synthétiseurs, entre autres effets modernes. Et pour cause, pas moins de quatre claviéristes-programmateurs sont employés sur ce disque. La production de Pat McCarthy permet de spatialiser le tout, elle se révèle aérienne, plus chargée et moins grisante que celle de Up. Un peu comme le veut cette photo de la ferme baignée de lumière en guise de pochette, déjà d'un autre style que la précédente.

Reveal est souvent plus apprécié que Up, vanté par les critiques dès sa sortie et même par un certain Bono qui n'hésite pas à le ranger parmi ce que le groupe d'Athens a fait de mieux. La raison à cela ? Difficile à expliquer, d'autant plus qu'un certain nombre de personnes ne doivent retenir de ce disque que la présence de «Imitation of Life». Tube imparable (même si cela concerne surtout le refrain) dans la lignée de Out of Time, ce morceau inspiré du film éponyme de Douglas Sirk, est un échec aux Etats-Unis mais crève le plafond en Angleterre et... au Japon, pour la première fois dans la carrière du groupe. Mais c'est un peu comme dans le cas d'autres albums, la partie immergée de l'iceberg.

Car Reveal recèle d'autres trésors beaucoup moins évidents. On est même facilement interpelé par le nombre de chansons oubliées de cet album, car elles restent peu ou pas jouées en concert. Il faut dire qu'elles restent bien ancrées dans un ensemble particulier, difficile à restituer sur scène. De plus leur caractère mélodique loin d'être immédiat ne joue pas en leur faveur, et pourtant elles se distinguent des chansons de Up grâce à une ambiance et une réalisation plus abouties et percutantes. «Saturn Return», «Beat a Drum», «Summer Turns to High», «Chorus and the Ring», ou encore «Disappear», à l'atmosphère tantôt nébuleuse, tantôt grinçante sont loin d'être des classiques que l'on retient aisément, mais on ne peut que saluer les progrès du groupe dans un univers musical auxquels ils n'étaient pas naturellement prédestinés.

A côté de cela, on s'imprègne plus facilement de l'épique «The Lifting» et de ses vagues de synthés emphatiques, y compris pendant le chant ce qui permet de renforcer l'effet hypnose. R.E.M. nous surprend par quelques trouvailles harmoniques inédites comme sur «I've Been High», planant jusque dans son texte (on y entend une sorte d'orgue pastoral en fond). Reveal est encore une sorte de récréation propice à rendre à nouveau hommage aux Beach Boys (dont Peter Buck et Mike Mills sont de grands fans), avec des titres comme «Summer Turns to High» et «Beat a Drum», mais aussi la dernière chanson, «Beachball» au texte façon «détente au bord de la mer les pieds en éventail» et où les cuivres reviennent avec plus ou moins de force. Un autre morceau où le parfum de brise marine vient nous lécher la peau, c'est «All the Way to Reno», bien que le texte ne signifie pas du tout la même chose (il s'agit des infortunés qui se rendent à Reno en espérant y devenir célèbres). L'ambiance est rétro avec guitares au son vibro, l'univers se réclamant de Jimmy Webb, mais aussi on pourrait le croire, de Chris Isaak. Les autres perles de ce disque sont la ballade éperdue «I'll Take the Rain» ainsi que «She Justs Wants to Be», caressée par un très bel arpège de guitare acoustique et bien sûr une profondeur onirique dont R.E.M., moderne ou non, a le secret.

Sans aller jusqu'à dire comme Bono que ce disque fait partie du meilleur du groupe, on peut néanmoins considérer que c'est le cas pour leurs années pop. La recherche est poussée admirablement loin sur certains morceaux, alors que d'autres permettent au groupe de conserver une image plus terre-à-terre. En gros, c'est une très bonne synthèse entre le R.E.M. auquel nous sommes habitués et celui plus aventureux du passage à l'an 2000.

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   MARCO STIVELL

 
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- Michael Stipe (chant)
- Peter Buck (guitares)
- Mike Mills (basse, claviers, choeurs)
- + Batteurs Et Programmateurs Additionnel


1. The Lifting
2. I've Been High
3. All The Way To Reno (you're Gonna Be A Star)
4. She Just Wants To Be
5. Disappear
6. Saturn Return
7. Beat A Drum
8. Imitation Of Life
9. Summer Turns To High
10. Chorus And The Ring
11. I'll Take The Rain
12. Beachball



             



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