STAND HIGH doit en agacer quelques-uns. Leur musique se propage sans difficulté dans nos contrées et même au-delà, aujourd'hui sans doute l'entité française la plus en vue en matière de "Dub & Dérivés". Et pourtant, les premières fois... Allez faire plus bête comme son. On écoute un titre en se disant qu'il a du être composé et enregistré le jour même, ça fleur bon l'amateurisme, mais pourquoi est-ce que tout le monde m'en parle ? À un moment donné, on croit même flairer l'arnaque, le groupe 2.0 qui buzz comme buzzerait n'importe quel Findus et ses lasagnes au cheval, avant que l'internaute ne se jette sur un prochain groupe/sujet encore plus hype.

Et puis voilà la fin d'un titre et on se surprend à le remettre. Plusieurs fois. Trois sons qui se courent après, Pupajim qui chante par dessus, c'est tellement facile, et cette facilité qui nous effraie au début se révèle être une qualité essentielle de cette musique (autoproclamée "Dubadub"). C'est peu dire que les STAND HIGH n'en font pas des tonnes. Un son pépère et désinvolte qui ne s'encombre de rien, bien dépouillé, aux relents reggae sauce 8-bit (en caricaturant). Avec cette impression d'évidence assez inexplicable, comme si ça n'était pas réfléchi et que le seul plaisir des gars derrière ça dictait la musique.

À l'écoute de ce split composé de 2 titres de STAND HIGH et 2 autres du producteur parisien STEP ART, on ne s'étonne que modérément que ce dernier soit le premier artiste signé sur le label Stand High Records, label fondé par le groupe (« perspicace ! Son statut de chroniqueur n'est donc pas usurpé ! »). Visiblement (audiblement?), ces gars-là partagent une façon de penser la musique pas bien éloignée. Au point qu'une fois arrivé au terme de ce 12'', on en vient à se demander qui a fait quoi si l'on a pas le nom des artistes sous les yeux. D'autant que l'habituel Pupajim n'officie cette fois pas pour STAND HIGH qui propose deux instrumentales, pour changer (et sûrement pour emmerder un peu la fan base très attachée à la voix particulière de Pupajim). Non, ce dernier a choisit STEP ART, pour des résultats plus ou moins inspirés.

Dans les moins, il y a ce Rainy City Blues entraînant, mais un peu nian-nian comme peuvent parfois l'être les productions de STAND HIGH... Même si il s'agit ici de STEP ART. Une ressemblance à vous faire douter de l'originalité du Dubadub des Bretons. Un titre efficace et chaleureux, mais avec un Pupajim pas très inspiré qui agace rapidement les esgourdes. Comme le faisait remarquer un ami, "on dirait du Dub pour enfant". Passons. Les deux pistes instrumentales s'en tirent bien, ayant le bon goût de ne pas trop durer pour ne pas lasser. Elles donnent une fois de plus l'impression que les STAND HIGH ont été un peu paresseux, mais, rien à faire, ce son est charmeur !

Mais si l'on doit retenir un titre de ce 12'', c'est sans doute Another Night de STEP ART, avec Pupajim cette fois à l'aise sur un Dub ô combien séduisant. Pas vraiment le titre que l'on apprécie en Sound System, plus pour une fin de soirée, au calme, les touches de piano qui accompagnent une basse légère parachevant de vous apaiser. Serein et envoûtant. C'est aussi sans conteste la piste la plus soignée du split, et l'on se plaît à imaginer tout un album de STEP ART du même acabit.

C'est certain, en recrutant ce jeune producteur parisien, les STAND HIGH ont eu un flair étonnant, au point de se faire voler la vedette le temps d'un split. Another Night constitue un amuse-bouche savoureux, on attend désormais le plat de résistance de pied ferme.