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DEATH GRIPS - The Money Store (2012)
Par SEIJITSU le 1er Avril 2013          Consultée 2469 fois

Maintenant que les années 2000 sont terminées, quel est le bilan ? Je ne parle pas en quantité d’album de qualité sortie (la décennie précédente la bat à plate couture sur ce terrain-là), mais en termes d’identité. Qu’est-ce qui démarque cette décennie des autres ? Quels sont les tubes fédérateurs et représentatifs des 00s ? On aura beau se creuser la tête, la seule chose qui ressort c’est bien un flou stylistique.
Aucun courant majeur n’a émergé ces dernières années comme ont pu l’être le grunge, le post-punk ou le rock progressif en leur temps. Il n’y a en réalité qu’une forte propension à la nostalgie. Une donnée désormais très vendeuse en ces temps troubles puisque c’est le revival qui règne désormais en maître.

D’abord avec le retour du garage rock avec les STROKES, puis la réhabilitation de la décennie la plus haïe de tous les temps : les 80s. La dernière marotte étant le retour d’un psychédélisme qu’on croyait enterré depuis longtemps : le shoegaze. Un revival grunge se profile même à l’horizon, décidément rien ne va plus.

On ne va pas huer sur tout cela, mais un tel manque de surprise et de renouvellement reste bien triste. Qui pourra représenter ces années 2010 sans se fourvoyer dans du recyclage ? Je crois que j’ai trouvé la réponse et elle s’appelle DEATH GRIPS.

Ils ne ressemblent à rien de connu, dérange et remette de la crasse dans deux univers devenus lassants depuis longtemps : le hip hop et la techno. Bien entendu, les influences sont visibles si on possède une solide culture musicale. On n’avait pas entendu une telle assise rythmique depuis le big beat guerrier de PRODIGY et le dub industriel de SCORN. Mais DEATH GRIPS manie sa mixture de manière plus chaotique, avec des samples et des rythmes en pagaille lorgnant dangereusement vers le fatras sonique.
On pourrait évoquer le dubstep dans cette façon de traiter les sons tant ce sous genre est maintenant incontournable lorsqu’on doit parler d’électro moderne. Mais ces messieurs évitent heureusement l’erreur que commet SKRILLEX dans cette manière de composer similaire. Alors que le laideron de la dance music dégénérée fait tout pour transformer sa musique en bouillie sonore insupportable, DEATH GRIPS compose intelligemment tout en laissant parler ses (nos) pulsions les plus basses et viles, merveilleusement représentées par MC Ride.

Son titre de MC est trompeur, car ses cris et ses éructations en font plus un hurleur punk qu’un véritable rappeur. Il possède un flow, mais il est tellement saccadé et basé sur l’énergie qu’on peut surtout définir ce type comme un CAPTAIN BEEFHEART du rap. Un fou furieux qui aurait volé un micro et se serait retrouvé embarqué dans une formation électronique. Les paroles renforcent encore plus ce constat. Vide de sens, elles ne sont que des cris inhumains dont le but est juste de nous déstabiliser pour ensuite nous faire bouger.

C’est peut être sur ce point-là que DEATH GRIPS représente à merveille notre époque : inutile de faire passer un message dans des sociétés devenues cyniques et sur le point de s’effondrer. Il ne reste plus qu’à être le plus primaire possible pour faire réagir les masses dormantes et soumises que nous sommes.

DEATH GRIPS est en définitive la musique ultime du XXI-me siècle. Comme nous avons exploité et créé tout ce qui était possible dans l’univers musical (du moins, c’est ce que nous croyons), il ne reste plus que le mélange et l’hybridation à outrance. Jouer au Dr. Frankenstein avec des rythmes, des sons et des influences pour inventer une musique aliénante et horrible car inspirée de notre époque, est l’avenir de la musique.

DEATH GRIPS n’est pas beau parce que de mauvais goût. DEATH GRIPS est effroyable et parfois agaçant (« Fuck That ») mais aussi incroyablement entrainant avec son groove malsain (« Hacker »). DEATH GRIPS n’est pas non plus cool, malgré des critiques positives chez Pitchfork. Ils sont surtout laids, mais fascinants dans leur laideur parce qu'ils sont le miroir de tout ce qui est moche en nous.

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   SEIJITSU

 
  N/A



- Mc Ride (voix,)
- Flatlander (claviers, voix,)
- Zach Hill (batterie, programmations électroniques)
- Mexican Girl (voix)
- Info Warrior (batterie, programmations électroniques)


1. Get Got
2. The Fever
3. Lost Boys
4. Black Jack
5. Hustle Bones
6. I've Seen Footage
7. Double Helix
8. System Blower
9. The Cage
10. Punk Weight
11. Fuck That
12. Bitch Please
13. Hacker



             



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