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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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1978 After The Heat
 

- Style : Brian Eno
- Style + Membre : Cluster, Harmonia

ENO MOEBIUS ROEDELIUS - After The Heat (1978)
Par ARP2600 le 12 Septembre 2013          Consultée 3769 fois

Avant toute autre considération, précisons que cet album est la seconde collaboration entre Brian Eno, Dieter Moebius et Hans-Joachim Roedelius, ces deux derniers étant les deux membres du groupe de krautrock abstrait et de musique électronique CLUSTER. Toutefois, contrairement à Cluster & Eno, ce disque-ci n'est guère classable dans une discographie ou l'autre, il est vraiment très équilibré entre les démarches des trois intervenants. Plus précisément, on peut dire que c'est un disque plutôt marqué par la patte d'Eno mais dont le style est tempéré et le son enrichi par ses deux amis de CLUSTER.

Il faut dire que, tout au long des années 70, Eno n'a jamais pu proposer une musique rythmée mais paisible. C'était soit une pop excitée très glam soit une démarche ambient extrême, mais très rarement entre les deux. On pourrait citer Another Green World, mais le son de cet album a énormément vieilli. Les deux collaborations avec CLUSTER sont d'une autre trempe. Si Cluster & Eno est plutôt ambient et fort froid, After the Heat est la recette idéale, alternant différents types d'ambiances sur des rythmes posés et subtils, le disque étant à dominante instrumentale mais se terminant par trois numéros très pertinents parlés et chantés par Eno.

Les sons, essentiellement électroniques, sont typiques de la fin des années 70. Toujours analogiques mais bien maîtrisés, avec la présence d'instruments polyphoniques, permettant des mélodies plus liées, plus musicales que les instruments monophoniques. On sait, grâce à la pochette détaillée de Before and after Science, qu'Eno possédait un Yamaha CS80 à l'époque, par exemple. A part ça, on trouve essentiellement du piano, çà et là une guitare utilisée dans un contexte électronique. Notons à nouveau la présence d'Holger Czukay, le bassiste de CAN, sur "T'zima N'arki". En tout cas, et on peut également en remercier l'inévitable producteur Conny Plank, le mélange sonore est assez intemporel, une caractéristique des meilleures œuvres, semble-t-il.

Cependant, After the Heat n'est malheureusement pas dépourvu de défauts. Un point gêne en particulier, après un excellent démarrage avec la mystérieuse "Oil" et la presque dansante "Foreign Affairs", le reste de la première face consiste en trois morceaux parmi les moins rythmés du disque, les plus mélancoliques. Cette dizaine de minutes n'est pas tout à fait désagréable, mais elle rompt l'élan avant que ne redémarre une seconde partie plus longue et de toute beauté (1). Le dernier gros instrumental, "Base & Apex", est l'exemple-type de cette tiédeur du soir qui semble être le thème de l'album, d'une obscurité sympathique et d'un hypnotisme irrésistible.

Les trois titres vocaux, maintenant, les plus enoesques, sont tous trois étonnants. "Broken Head" voit son rythme s'établir petit à petit, de façon malicieuse, avant que la voix d'Eno ne commence à déclamer un texte surréaliste. Le titre peut faire penser aux TALKING HEADS et, effectivement, cette plage préfigure les meilleures collaborations d'Eno avec David Byrne et ses comparses. "The Belldog", la chanson du lot, est avant tout notable pour son motif séquencé, grave et résonant. Enfin, l'étrange "Tzima N'arki" conclut sur un rythme plus marqué, très entêtant. Le chant y est joué à rebours et contient notamment le refrain inversé de "King's Lead Hat", la chanson survoltée d'Eno figurant sur le contemporain Before and After Science.

Un autre défaut d'After the Heat est sa pochette. Elle est curieusement dépouillée et sombre là où la musique est riche et agréable. Ne nous y trompons pas, cet album trop peu connu est peut-être la plus belle réalisation d'Eno dans les années 70 et constitue une des lignes les plus glorieuses du CV de Moebius et Roedelius. Il se classe sans problème parmi les plus belles œuvres de musique électronique analogique et doit donc être découvert en priorité par les amateurs de ce genre.

Note : 4,5

(1) Notons tout de même qu'il existe une édition alternative de l'album, dont les plages sont dans un ordre différent. Elle présente l'avantage de séparer "Luftschloss" des deux autres, mais celles-ci se retrouvent en toute fin de l'album, ce qui n'est guère mieux. Au final, les deux listes se valent, aucune n'est malheureusement parfaite.

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- Brian Eno
- Dieter Moebius
- Hans-joachim Roedelius
- Holger Czukay (basse sur 10)


1. Oil
2. Foreign Affairs
3. Luftschloss
4. The Shade
5. Old Land
6. Base & Apex
7. Light Arms
8. Broken Head
9. The Belldog
10. Tzima N'arki



             



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