« I am the most beautiful boogie man ».
Les douces notes de l'introduction de l'album « The Boogie Man » nous entraînent immédiatement dans une ambiance jusqu'ici inconnue chez le chanteur. Très soul, MOS DEF fait son grand retour avec un album qui se veut être plus rock, plus soul que rap. En gardant le rap quand même, non mais ! The New Danger succède à l'énorme claque qu'était Black On Both Sides. Bonne chance donc, de débarquer après l'un des albums qui a eu la plus grande influence sur le rap underground des années 2000.

Auto producteur sur la quasi totalité de l'album, notre rappeur va changer radicalement l'ambiance ici. Le premier morceau atteste de ce changement, avec Raphael SAADIQ en tant que guitariste pour livrer un son à l'atmosphère unique et tellement paisible. Et en plus, MOS DEF chante bien. Jackpot. Néanmoins on va vite comprendre la direction que prend l'album dès la deuxième piste avec un « Freaky Back » bien plus rock'n'roll, avec une guitare utilisant des effets peu commun d'un côté, saturée à fond de l'autre. Morceau qui éclate les tympans par sa force et son énergie, justement suivi par « Ghetto Rock » qui fera très logiquement office de single de l'album grâce à son côté répétitif et entraînant indéniable. Une pépite qui s'inscrit comme l'un des meilleurs morceaux du rappeur de Brooklyn.

Un défilement d'ambiances différentes se créé dans cet album. On passe du très rock avec des claques comme « Zimzallabim », « Life Is Real » ou « Ghetto Rock » cité ci-dessus. On a aussi le droit à des morceaux soul comme « The Rape Over » ou encore « Sunshine » – qui au passage s'inscrit comme l'une des meilleures surprises de l'album – et l'on sent énormément la patte du producteur Kanye WEST. Quoi ? Il y a même des teintes blues sur « Blue Black Jack » ? Surprenant mais ô combien agréable de voir un rappeur qui expérimente de bonnes choses.

D'autres titres se démarquent par leur originalité dans l'instrumentalisation. « Sex Love and Money » en est le bon exemple, ayant une pêche digne de ce nom avec des instruments peu communs. « Close Edge » fait partie de ces morceaux à l'ambiance unique, tellement originale et novatrice soit-elle. Et que dire de « Modern Marvel », un titre à l'atmosphère si spéciale, qui dure plus de 9 minutes et sans trop de mélodies. Tout le monde n'accrochera pas mais on pourra souligner la prise de risques. « The Beggar » se démarque aussi. Mais en bien cette fois, cette chanson si douce et si prenante est directe ajoutée aux favoris de l'album.

MOS DEF veut changer, ou tout simplement innover, expérimenter. Quoiqu'il en soit, c'est de l'excellent boulot. On se retrouve avec un album où il chante autant qu'il rappe, ce qui paraît surprenant. Pourtant ce The New Danger est loin d'être ridicule après le terrible Black On Both Sides. On change de registre, certes MOS DEF se centre plus sur le chant et un poil moins sur le rap ce qui en décevra certains. Mais je fais partie de ces auditeurs qui aiment l'innovation tant qu'elle est bien foutue. Et c'est le cas ici. Un bon 4/5 bien mérité.

Morceaux préférés : « The Boogie Man », « The Beggar », « Ghetto Rock », « Sunshine ».