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1987 Rifftide

Al COHN - Rifftide (1987)
Par TEEMO le 22 Octobre 2013          Consultée 2411 fois

Quand on évoque le Bebop on pense à Charlie Parker, Dizzy Gilespie, ou même Miles Davis. Ce sont les géniteurs de ce style de jazz né dans les années 50. Les grilles d’accords se complexifient, les tempos grimpent, les improvisations gagnent en vélocité. De nombreux artistes moins connus se sont intéressé à ce style. Citons Art Pepper, Alan Greenspan, Lucky Thompson et enfin Al Cohn. Ce dernier ne s’inscrit pas totalement dans cette nouvelle vague déferlante. Al Cohn c’est avant tout un haut représentant du Cool jazz plutôt opposé au bop en termes de tempo. Mais sur « Rifftide », il flirt habilement entre les deux styles, mêlant à la fois romantisme avec des titres comme « We’ll Be Together Again » et ambiances de club de jazz avec « Hot House » par exemple.

Dès la première écoute on est frappé par le son chaleureux, sirupeux et relativement grave du saxophone. On est alors, directement transporté dans les rues illuminées de New York. Les enseignes des nombreux bars, casinos et cabarets clignotent inlassablement rythmant ainsi une chaude soirée d’été. Les pots d’échappement des voitures vrombissent laissant échapper un épais nuage de fumée noire. La foule grouille sur les larges trottoirs, l’argent est leur dictateur. Le tout est baigné dans un continuel flot de musique. Au milieu du vacarme nocturne, se dégage un son enivrant voir même hypnotisant. C’est celui du ténor. Ce son est d’une incroyable pureté. Ecoutez par exemple « Blue Monk ». Tout est question de feeling. Le piano, éternel compagnon du soliste, est discret mais essentiel. Il plaque les accords avec une justesse immuable, introduit magnifiquement certains morceaux (« Speak Low », « Hot House » entre autre) et s’emporte de temps à autres dans de longs solos liant jazz et intonations bluesy. Génial ! Parlons un peu du duo basse/batterie. Réglé comme une horloge, il nous fait taper du pied et hocher de la tête dynamiquement. La batterie est assez peu mise en avant (dommage). Cependant, on peut assister à de sublimes impro de contrebasse (« Blue Monk », « The Thing »). Ce son, à la fois suave et velouté nous berce.

Tant d’éloges ! Mais finalement que peut-on reprocher à cet album ? Peut-être le manque d’audace, chose qui le rendrait plus vivant. Il est vrai que l’on peut exprimer une certaine lassitude face à l’enchaînement des morceaux parfois un peu linéaire. Le temps d’annoncer le thème et c’est parti pour des improvisations qui ne cesserons que lors de la répétition du dit thème en guise de conclusion au morceau. Ce schéma est employé à de nombreuses reprises dans le jazz « classique ». Si l’on écoute « Rifftide » sans y prêter vraiment attention cela peut sembler redondant.

Mais, gardons bien en tête qu’il s’agit d’un album studio et qui pourtant, transcrit bien cette sensation que l’on a en concert : la sensation de liberté. Le quartet se lâche, c’est indéniable. On s’attend presque à des applaudissements à la fin de chaque solo comme c’est souvent le cas lors de prestations live. Ce point fait la différence entre un bon album studio de jazz et un mauvais. Il faut que les musiciens fassent vivre leur musique. On peut déclarer sans concession qu’Al Cohn et ses musiciens y parviennent merveilleusement bien.

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   TEEMO

 
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- Al Cohn (saxophone ténor)
- Rein De Graaff (piano)
- Erik Ineke (batterie)
- Koos Serierse (contrebasse)


1. Speak Low
2. Blue Monk
3. Hot House
4. The Thing
5. We'll Be Together Again
6. Rifftide
7. Do Nothing 'til You're True
8. Secret Love



             



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