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1968 Expressway To Your Skull
 

- Membre : Stevie Salas

BUDDY MILES EXPRESS - Expressway To Your Skull (1968)
Par TOMTOM le 4 Février 2014          Consultée 2285 fois

On a un peu tendance à minimiser l’importance de Buddy MILES ici bas. Réduit à un minuscule bas de page (et encore) dans l’histoire du rock, le bonhomme est aujourd’hui considéré tout au plus comme le batteur mou du Band of Gypsys. Monumentale erreur : à la fin des années 1960, avant et après sa collaboration avec HENDRIX, avec le Eletric Flag ou en solo, Buddy MILES avait réussi à s’entourer de fines gâchettes et à pondre une poignée d’albums jamais excellents, mais pourtant toujours fascinants.

Et pour cause, en choisissant d’allier toutes les musiques éventuellement amplifiables de son époque (soul, blues, acid rock, jazz), le Buddy Miles Express livrait une tambouille funky qui ne ressemblait à rien mais dans laquelle chacun pouvait piocher ce qu’il voulait. Et parfois même aimer ça. HENDRIX, dans un poème qu’il offra gracieusement à son vieux pote pour noircir ses notes de pochette, se chargea de trouver un nom à la recette, « The Electric Church », avant d'en parler en ces mots : "The Buddy Miles Express took them away... and they lived and heard happily and funkily ever after." Et ouai.

L’église électrique, on y entre avec « Train », petit-chef d’œuvre de funk psychédélique aux refrains incroyables. Frappe acérée, clavier discret, une basse et des cuivres qui charpentent le tout, ouvrant la voie (royale) pour les deux stars du titre : le chant de Buddy MILES, en roue libre totale, et la guitare de John MCCARTY, futur Cactus et bretteur exceptionnel. Chacune de ses interventions est exceptionnelle, saturée jusqu’aux orteils, usant de tous les trucs et astuces de la six-chordes acide : fuzz, wah-wah, mixage inversé, etc. Imparable.

Deuxième titre d’Expressway To Your Skull (quel titre !), « Let Your Lovelight Shine » est une soul inspirée, avec son petit passage déglinguée au milieu, pas plus mémorable que ça. Même remarque pour la reprise d’Otis REDDING, « Don’t Mess With Cupid », qui n’apporte pas grand-chose de plus à l’originale sinon la voix de Buddy MILES et un ravalement de façade (le combo guitare-cuivres-clavier) qui fonctionne à merveille. En fait, en termes de reprise, on préférera largement celle du « Wrap It Up » de Sam & Dave, rythm and blues ultime (cette section cuivre, mon dieu) et un des tout meilleurs titres de l’album. Buddy MILES y va de ses meilleurs roulements pendant trois minutes, chante magnifiquement puis… fait sombrer le titre dans un jam acid rock grand guignol. C’est le bordel. Agressive, la basse tricote un rythme tribal pendant que MCCARTY balance ses missiles et fait hurler sa guitare. MILES suit son exemple et crie comme un beau diable. Zéro finesse, la suite n’est même pas descriptible. Et pourtant, on écoute jusqu’au bout, comme pour savoir qu’est ce que ce groupe peut encore bien garder en réserve.

Autre moment fort du disque, « Funky Mule », véritable séance de démonstration musclée pour le duo MCCARTY /MILES. En ce qui concerne ce dernier, une seule écoute à ce titre suffit pour comprendre à quel point il était un batteur monstre, plus entraînant et efficace que fondamentalement technique et plein d’esbrouffe, point fort qui a su séduire HENDRIX quand il amorcera son (léger) virage funk. Sans déconner, ce mec avait une classe dingue.

Le concert de compliments pourrait continuer sur "You’re The One (That I Adore)", magnifique morceau de soul à tendance bluesy (la guitare, encore). Sans être pourtant vraiment originale, ça fonctionne à merveille. Plus relevé, « Spot On The Wall » et son intro toute hendrixienne conclut l’album sur une note aérienne, avant de sortir les crocs sur les trente dernières secondes.

Au final, cet album ne pêche que par son manque évident d’audace : toutes les chansons sont parfaitement exécutées, rien à dire sur les zicos (même si, de par une production brouillonne, la basse n’est pas vraiment mise en valeur), mais le tout manque un peu du piquant et de l’efficacité des grands disques (on s’ennuie un peu sur les titres plus posés). Quoiqu’il en soit, l’écoute de la galette reste vivement conseillée, ne serait-ce que pour se délecter encore de ce mélange des genres irrésistible et so sixties.

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   TOMTOM

 
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- Buddy Miles (chant, batterie, guitare, orgue, basse)
- Jim Mccarty (guitare)
- Herbie Rich (orgue, saxo tenor)
- Bill Rich (basse)
- Ron Woods (batterie)
- Terrence Clements (saxo tenor)
- Marcus Doubleday (trompette)
- Virgil Gonsales (saxo soprano et bariton, flute)
- Bill Mcpherson (saxo tenor et soprano, flute)


1. Train
2. Let Your Love Light Shine
3. Don't Mess With Cupid
4. Funky Mule
5. You're The One (that I Adore)
6. Wrap It Up
7. Spot On The Wall



             



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