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MANIC STREET PREACHERS - Generation Terrorists (1992)
Par KORAMA le 8 Décembre 2013          Consultée 2828 fois

Il existe parfois des mystères dans le monde de la musique. L’indifférence française généralisée envers les MANIC STREET PREACHERS (Manics pour les intimes) alors qu’ils sont des demi dieux en pays gallois est l’un de ceux-là.

Il faut dire qu’ils n’ont guère les atouts pour séduire de prime abord le public d’ici. Politisé (il sera le premier groupe occidental à aller jouer à Cuba), érudit (pas un album sans une citation), rock and roll nihiliste avec une touche de glam et de lyrisme mais avec une sincérité qui évacue tout second degré dans la posture, le groupe n’a rien du poseur post-moderne qui (se) joue de son image dont les médias hexagonaux sont si friands. Rappelons à ce sujet l’anecdote célèbre de la réaction de Richey Edwards qui, alors qu’un journaliste anglais semblait prendre le groupe de haut à cause de leur look travaillé qui entrait selon lui en conflit avec les propos politiques et la sincérité dont il se prévalait, décida pour toute réponse de s’écrire “4 REAL“ sur le bras à l’aide d’une lame de rasoir. Voilà un acte fondateur qui en dit long sur l’implication des quatre lascars.

Les MANIC STREET PREACHERS, ce sont 4 personnes unies et qui se répartissent les tâches : le duo James Dean Bradfield (guitare-chant)/ Sean Moore (batterie) s'occupe de la musique, tandis que le duo Richey Edwards (guitare) / Nick Wire (basse) a quant à lui la charge des textes. Des textes à la fois politiques (trop même pour les oreilles prudes de l'Amérique, qui supprimera quelques titres dans l'édition US de l'album) et poétiques.

Et donc, les Manics débarquent sur la scène musicale en 1992 avec… un double LP. 18 titres, rien que ça. Et déjà, une patte. Musicalement, si l’aspect pop n’est pas encore dominant sur cet album, celui-ci faisant la part belle au rock pur jus (“You Love Us”, “Slash N Burn”, “Born To End”, “Nat West-Barclays-Midlands-Lloyd” … en fait les ¾ du disque), clairement sous influence Appetite For Destruction des GUNS & ROSES, on sent que le groupe a une palette plus large et des ambitions. Il faut dire que James Dean Bradfield, chanteur à la voix puissante, hargneuse quant il le faut mais sachant aussi se faire mélancolique, est aussi le principal guitariste et il tâte plus que convenablement de la 6 cordes (il assurera toutes les parties de guitares de l’album, même si Richey Edwards est crédité). Il n’hésite pas à balancer des solos un peu plus technique qu’à l’accoutumée dans la pop, des solos bien sentis qui plus est. Le plus bel exemple est le single “Motorcycle Emptiness” qui allie refrain imparable, solo teigneux et volonté d’arrangements orchestraux lorgnant vers la pop plus mainstream.

Les Manics s’amusent aussi à brouiller les pistes, comme sur ce “Repeat (Stars and stripes)” à base de samples de scratches et de loops, ou avec “Little Baby Nothing”, ballade en duo avec Tracy Lords. Tous les titres ne sont pas forcément des réussites - surtout quand on balance 18 titres pour un premier opus - mais au moins le groupe essaye des choses.

Et puisqu’on parle des choses pas forcément réussies, il faut parler de la production de l’album. On est ici dans un son maousse, avec grosses réverbs sur la caisse claire et guitares bigger than life. Un type de production qui a forcément pris un coup de vieux et qui rend l’écoute un peu difficile de nos jours.

Mais cela ne saurait détourner l’auditeur du principal, à savoir que l’on a affaire à un premier opus certes trop long, imparfait, voire maladroit par moments, mais aussi un disque généreux, fougueux, plein de promesses, et, disons le, honnête, dans tous les sens du terme. Ce qui, convenons-en, est déjà une belle qualité.

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   KORAMA

 
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- James Dean Bradfield (lead vocals, lead and rhythm guitar)
- Richey Edwards (rhythm guitar)
- Sean Moore (drums, percussion, backing vocals)
- Nicky Wire (bass guitar)
- ##
- ::musiciens Additionnels
- Dave Eringa (piano, organ on 'nat west–barclays–midlands–lloyds)
- Traci Lords (vocals on 'little baby nothing')
- Richard Cottle (keyboards on 'motorcycle emptiness')
- May Mckenna (backing vocals on 'another invented disease')
- Jackie Challenor (backing vocals on 'another invented disease')
- Lorenza Johnson (backing vocals on 'another invented disease')


1. Slash 'n' Burn
2. Nat West–barclays–midlands–lloyds
3. Born To End
4. Motorcycle Emptiness
5. You Love Us
6. Love's Sweet Exile
7. Little Baby Nothing
8. Repeat (stars And Stripes)
9. Tennessee
10. Another Invented Disease
11. Stay Beautiful
12. So Dead
13. Repeat (uk)
14. Spectators Of Suicide
15. Damn Dog
16. Crucifix Kiss
17. Methadone Pretty
18. Condemned To Rock 'n' Roll



             



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