Ritchie Valens est décédé avant d'atteindre l'âge de la majorité légale. En montant à bord de l'avion loué par Buddy HOLLY le février 59 lors de la tournée américaine, il scellait son destin à 17 ans. Les historiens de la musique appelèrent ce jour funeste "The day that music died". Ritchie laisse derrière lui 3 albums qui paraîtront tous de manière posthume.

Ricardo Valenzuela est né en 1941, à Pacoïma, dans la banlieue de Los Angeles, au sein d'une famille d'émigrés mexicains, des chicanos, il sera d'ailleurs le premier rockeur hispanisant. Le jeune homme est élevé dans sa famille très nombreuse en écoutant des mariachis et du Flamenco, il s'intéresse naturellement au rock'r'roll qui démarre alors qu'il est déjà ado. Gaucher, il apprend rapidement à maîtriser sa première guitare en droitier puis écume les scènes de sa high school, Bob Keane patron des Del Fi Records, le prend sous son aile, américanise son nom et débute immédiatement les sessions d'enregistrement.

Le premier single à sortir est "Come on, let's go" un rock d'excellente facture. Il garde encore aujourd'hui une vraie fraîcheur, et la voix un peu nasillarde de Ritchie abat le boulot avec une certaines nonchalance, il faut rappeler que le garçon est encore un ado. Mais c'est avec le 45 tours suivant qu'il va atteindre le vrai succès. On y retrouve le slow "Donna", sur des paroles autobiographiques, qui atteindra la deuxième place du Billboard et le propulsera au rang de star. Mais c'est la seconde face qui fera de lui une légende, il s'agit de la version rock'n'roll d'un classique du Mariachis mexicain : "La bamba". la chanson subit un traitement foudroyant qui ne laissera personne indifférent. Aujourd'hui encore le titre fait partie de l'imaginaire collectif même si la plupart ont oublié Ritchie Valens. Ces trois chansons sont tout le leg du chanteur, qui n'aura pas eu le temps matériel de faire mieux, mais on peut subodorer que nanti d'un talent pareil, sa carrière aurait été énorme.

Pour le reste, on signalera la reprise sympa de Larry WILLIAMS "Bony Maronie". "Ooh my head" le voit se rapprocher de LITTLE RICHARD avec pas mal d'agressivité. "Dooby doobby wah" est plutôt réussie même s'il faut admettre qu'elle a bien vieillie. Sur "Blue birds over the mountain" il prouve toute sa versatilité en s'attaquant à un genre plus countrysant, et ce même si sa voix parait toujours aussi nonchalante. "Framed" de Leiber et Stoller les compositeurs attitrés d'Elvis, est un blues lent de belle allure. Les autres titres me semblent plus dispensables. mais pour un coup d'essai, nous sommes déjà sur des standards intéressants.

Le LP sortira de manière posthume un mois après sa mort, deux autres disques suivront. Certes, ce premier opus n'est pas exempt de défauts, il présente un chanteur tout minot qui ne s'en laisse déjà pas compter, en tout cas , avec qui il aurait fallu compter. Il nous reste "La bamba" pour l'éternité...