Objet du délit : We love Disney

Objectif : faire du neuf avec du vieux de manière rapide et efficace, et le sortir en décembre pour que ça se retrouve sous les sapins de Noël.

Cibles : 1. Les enfants, parce qu’ils ont vu tous les films et connaissent déjà toutes les paroles.
2. Les adolescentes, parce qu’Elodie Frégé, Nolwenn Leroy, Camille Lou, Joyce Jonathan, Olympe, Jenifer ou encore Emmanuel Moire dans un même disque, c’est la caverne d’Ali Baba à 15 euros 99.
3. Les adultes, parce que la nostalgie, camarade.

Toute personne un tant soit peu objective inhalera le parfum franchement marketing qui se dégage de ce joli disque. Et ce n’est pas l’importante promo télévisuelle, de Drucker à Hanouna pour bien viser tous les âges, qui arrange les choses. Mais évitons tous ces à priori malencontreux, ça ne peut de toute façon pas être horrible : les chansons de Disney sont géniales, et tout le monde les a fredonnées au moins une fois. Les remettre au goût du jour pourquoi pas, d’autant que la sélection est assez réussie. Et puis, niveau artistes, ça brasse large : il y en a qu’on voit partout (il manquait Amel Bent et Tal pour avoir le grand Chelem) mais certains choix sont plus inattendus et bienvenus. Alors où est le problème ?

Le problème est que l’album manque cruellement d’univers. Chaque interprète fait son possible pour donner de la personnalité aux morceaux, mais impossible ; le tout reste cruellement froid, plat, formaté et attendu. Les arrangements sont soit trop classiques, donc inutiles, soit plus originaux quitte à amputer alors les chansons de leur charme originel. De plus, We Love Disney est bien trop sérieux, trop 'bon élève'. Même "Hakuna Matata", chanson festive par excellence, chantée collectivement donne plus envie d’allumer Arte que de faire la fête. Disney, c’est avant tout la capacité à faire rire et pleurer or ici rien ne donne envie de s’amuser ou d’être ému.

Je tiens à préciser que j’ai fait tout mon possible pour juger ce disque de la manière la plus objective. En me mettant dans la peau d’un enfant par exemple, cible privilégiée de ce disque. Mais, même comme ça, impossible d’émettre un avis réellement positif. Les dessins animés savaient fournir l’ambiance parfaite à chaque chanson : certaines plus drôles et amusantes, d’autres plus romantiques, d’autres encore plus dansantes. Ici, tout est moulé dans la même usine : tout est parfait techniquement, mais aucun charme particulier ne ressort des chansons. Quitte à réécouter du Disney, autant profiter des versions des dessins animées. Elles n’ont souvent pas pris une ride et ça évite d’avoir Joyce Jonathan dans ses haut-parleurs à Noël.

Mention spéciale à Thomas Dutronc qui a permis à l’album d’avoir deux étoiles avec une interprétation juste parfaite de la chanson. L’oncle Soul se défend plutôt pas mal également et la présence d’Arié Elmaleh amène un peu de fraîcheur.

* Mon coup de cœur : Tout le monde veut devenir un cat
* Mon coup de gueule : Prince Ali, Il en faut peu pour être heureux, Hakuna Matata