Tom Principato est originaire des USA, mais il est distribué en France par Dixie Frog et joue très souvent dans nos contrées, avec par exemple Fred Chapelier.
Il a déjà sorti un paquet de CD depuis ses débuts voici une trentaine d'années.
Contrairement à ce que le titre de son dernier opus "Robert Johnson Told Me So" laisse suggérer, on y trouvera aucune chanson de Robert Johnson, même si certaines paroles sont inspirées de la sulfureuse légende de Robert.
Tom est entouré de son groupe de scène Tommy Lepson (claviers), Joe Wells (batterie), Josh Howel (chant, percussions), Steve Wolf (basse), mais quelques grands noms sont venus donner un coup de main : Chuck Leavell (claviers), Willie Weeks (basse) et Jim Brock (batterie).

La première piste, "Robert Johnson Told Me So" est très dansante, optimiste, avec des interventions superbes à la slide, et un jeu de guitare assez inhabituel, plus rapide, plus exubérant avec un orgue très présent, et l'harmonica puissant de Josh Howell. Cette ambiance se prolonge sur "It Ain't Over ('Til It's Over)" avec des paroles et couplets faciles à retenir.
"What Goes Around" est une sorte de reggae-rock, avec des congas, des lignes de basse reggae et une ambiance originale, là  encore peu habituelle chez Principato.
Retour au blues, le vrai, le lent, avec "Rain Came Pourin 'Down", ce morceau est le plus proche des racines, de Robert Johnson et Tom sait y faire dans ce domaine.
"Falls Church , in Virginie" du nom de la ville natale du guitariste est un latin -rock instrumental influencé par Carlos Santana, enfin du Santana des seventies.
"Run Out Of Time" est une chanson presque mélancolique, rêveuse, la guitare se charge de transmettre la tristesse à  travers de très jolies notes.
Le disque, assez court, se clôt sur une reprise de "It Ain't Over ('Til It's Over)" fleurant bon la musique du Sud.

Ce CD, par ailleurs très bien enregistré et produit, est un tournant musical pour Tom, qui propose une musique plus rythmée, on peut oser dire dansante, avec un mélange de rythmes rock et latino tout en conservant dans plusieurs morceaux les fondamentaux du blues.
La participation de Chuck Leavell et de Willie Weeks contribue à  ce swing, à cette pulsion qui tout en restant ancrée dans la musique du delta, s'ouvre doucement vers d'autres horizons musicaux.