Recherche avancée       Liste groupes



      
LATIN JAZZ  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2010 Live At Birdland
 

- Membre : Wayne Shorter

Enrico PIERANUNZI - Live At Birdland (2010)
Par TEEMO le 9 Février 2014          Consultée 1547 fois

Enrico Pieranunzi, un nom qui ne vous dit peut-être rien. Avouons que le jazz italien (et européen en général) n’est pas des plus connus. Pourtant, le Romain de 63 ans a une carrière assez conséquente derrière lui. De formation classique et vouant un véritable culte au compositeur impressionniste Claude Debussy, il porte vite son attention vers ce style bien différent qu’est le jazz. Également fortement influencé par Bill Evans, Pieranunzi est un compositeur émérite ayant collaboré avec des artistes tels que Chet Baker ou Kenny Clarke, des références dans le genre. Il est considéré comme un acteur important de la mouvance Post-Bop née au milieu des années 60 et initiée, entre autre par Wayne Shorter et Herbie Hancock. Or, son registre musical s’étend également vers la bande originale de films puisqu’il rend hommage à plusieurs reprises à des compositeurs comme Morricone ou à des réalisateurs comme Federico Fellini. Ses performances lui valent de recevoir de nombreux prix. Bref, vous l’aurez compris Pieranunzi est un artiste complet, polyvalent et ayant prouvé plus d’une fois la qualité de son savoir-faire.

En 2010, fort de ses nombreux succès, l’italien décide de s’aventurer sur un territoire jusqu’alors inexploré : le latin jazz. La musique sud et centre américaine est un monde bien à part ayant ses codes, ses règles et ses gammes apportant cette sonorité bien particulière. Un style inédit dans sa carrière, dont il semble déjà maîtriser les subtilités. Pieranunzi parvient à incorporer parfaitement des éléments typiquement latins tout en gardant une base de jazz : par exemple, les rythmes typés qui constituent tout le sel du style ou bien les thèmes joués par les cuivres comme traditionnellement (« Danza 2 »). Si vous appréciez le son de trompette équipée d’une sourdine à la manière de Miles Davis, les titres « Choro Del Infinito Hombre » et « Miradas » ne peuvent que vous séduire. Les 7 titres qui composent cet album ont été écrits par Pieranunzi lui-même. Les thèmes sont très inspirés et nous plongent dans cet univers : on se croirait sous le soleil cubain devant un groupe de musique locale. Quant à savoir si Pieranunzi est bon accompagnateur et improvisateur, la réponse s’impose d’elle-même. Son jeu est constamment en décalage avec celui des autres musiciens : il fait un usage épatant des contretemps, syncopes et autres originalités rythmiques (« Danza Nueva » est un bon exemple). Cet aspect peu conventionnel surprend l’auditeur et lui évite a fortiori, toute monotonie.

Parlons maintenant des invités réunis exprès pour l’occasion. Au premier plan, nous avons ce fameux duo trompette/saxo qui en plus d’être fidèle à l’esprit latin, incorpore des éléments de free jazz (entre autre le majestueux final de « Danza 2 » où ils improvisent simultanément). Chaque cuivre a plus d’une occasion pour laisser exprimer son instrument. « Danza Nueva » laisse la part belle à Diego Urcola qui souffle allègrement dans son instrument. Son style rappelle énormément la BO du jeu vidéo Tropico qui, soit dit en passant vaut le détour. Quant au cubain Yosvany, il a un son pur, un tantinet criard, parfois un peu « canard » à la manière de John Zorn. La base rythmique est du même tonneau. Si John Patitucci - un grand nom du jazz - se fait discret comme accompagnateur, il brille comme improvisateur (« Tierra Nativa » et surtout l’éthéré « Rosa Del Mare »). De son côté, Antonio Sanchez ne chôme pas non plus : varié, complexe sont les maîtres mots pour décrire son jeu.

Avec ce concert, enregistré au fameux club new-yorkais qu’est le Birdland, l’artiste multi-facettes Enrico Pieranunzi, réussi le pari de concocter un savant mélange où jazz et musique latino se côtoient audacieusement. Pour ce faire, il s’entoure de musiciens confirmés et talentueux dont les styles, une fois réunis parviennent à créer une véritable émulsion.

A lire aussi en JAZZ par TEEMO :


Art BLAKEY & THE JAZZ MESSENGERS
Moanin' (1958)
Chef-d'oeuvre incontournable du hard bop.




Al COHN
Rifftide (1987)
Un son d'une pureté incroyable


Marquez et partagez





 
   TEEMO

 
  N/A



- Enrico Pieranunzi (piano)
- Diego Urcola (trompette)
- Yosvany Terry (saxophones)
- John Patitucci (basse)
- Antonio Sanchez (batterie)


1. Talk
2. Danza 2
3. Choro Del Infinito Hombre
4. Rose Del Mare
5. Danza Nueva
6. Miradas
7. Tierra Nativa



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod