(The) GAME est un rappeur à la réputation pour le moins sulfureuse... Cliché américain du rappeur un peu con qui passe le tiers de l'année en taule, l'autre à se foutre sur la gueule dans des soirées et le dernier à enregistrer quelques titres à l'arrache pour sortir l'album promis à sa maison de disques. Bon, j'exagère le décor bien entendu, mais on est pas loin du compte. En effet, si le rappeur est arrivé que récemment dans le showbiz (son premier album date de 2004), il a déjà eu l'occasion de mettre en avant plusieurs conflits avec quelques collègues, parmi lesquels 50 CENT qui voulait à tout prix faire reconnaître à GAME que sa présence sur l'album était la seule raison de ses ventes copieuses, ce que notre rappeur a bien évidemment renié.

Mon attirance naturelle va d'habitude plutôt vers les rappeurs discrets qui ne sont là que pour la musique et non pour un buzz commercial comme nous propose Game apparemment. Mais le gars est entouré de beau monde. DR.DRE (encore lui, oh!) en producteur, mais pas que : Kanye West met sa patte, Eminem aussi, Timbaland, Havoc (rappeur de Mobb Deep) parmi les noms les plus réputés. Mais à force d'être trop entouré, on va vite remarquer que le rappeur n'a aucune personnalité. Une bonne dizaine de titres en featuring sur un album de rap, c'est beaucoup trop. Ça ressemble d'ailleurs plus à un étalage de ses amis qu'autre chose.

Mais malgré tous ces points faibles, dès l'écoute des premiers morceaux, on se rend compte que le rappeur a en fait du coffre. Sur « Westside Story » il nous prouve qu'il a un flow de qualité, même plus incisif que celui de 50 CENT, tandis que sur « Dreams » il confirme cette impression avec l'instru soul made in Kanye West qui lui sied si bien. Sur « Hate it or Love it », il se fait sèchement écraser par un Fifty qui se surpasse dans son genre, avec une instru qui va parfaitement avec sa voix sans trop de puissance.

N'oublions pas le morceau cultissime du rap américain des années 2000 qu'est « How We Do » (d'ailleurs, j'ai toujours pensé que c'était signé 50 CENT...). Car en effet, cette production est plus dans la lignée des titres phares des albums pourris de Fifty, dans la veine de « Pimp » et autres. Il n'en demeure pas moins un bon morceau qui s'écoute facilement et a tendance a rentrer dans la tête rapidement.

Le réel souci de cet album ne réside pas dans la qualité ou non des titres, mais plutôt dans la personnalité de ceux-ci. En effet, chaque morceau ressemble bien plus à la patte du producteur ou de l'artiste en featuring qu'à un style original de Game. On dirait qu'il s'adapte à la personne en featuring pour écrire ses titres, ce qui enlève bien entendu toute originalité.
Pour ce qui est de la qualité des morceaux, le constat est plutôt étonnant : on est en présence d'un album qui, malgré le manque cruel d'implication personnelle de Game, reste fourni de titres de qualités et tout à fait audibles.
Cependant, ce qui va me faire pencher vers un 2/5 plutôt qu'un 3, c'est qu'il n'y a pas vraiment de titre phare, qui donne envie d'être réécouté des milliers de fois. Juste une continuité (un peu longue, d'ailleurs) de morceaux plus ou moins solides.