C'est donc en février 2014 que Nina NESBITT sort son premier LP. La chanteuse écossaise avait déjà sorti au cours des années précédentes 4 EP à la qualité assez variable, et proposant aussi bien des réussites que des chansons qui auraient gagné à être enrichies qualitativement. Hélas pour NESBITT, son premier album aurait également gagné à porter en lui un ratio élevé de bonnes chansons, ce qui est loin d'être le cas. Pire, il faut creuser et creuser Peroxide (quel nom à la noix) pour espérer trouver des qualités.

S'agit-il d'un album complètement pourri, et inaudible ? Certainement pas. Au niveau de la production, on se retrouve avec un album de pop assez bien ficelé, qui ne fera pas saigner des oreilles. C'est toujours ça de pris, mais il ne s'agit pas pour autant d'une assurance anti-catastrophe. La voix de NESBITT est toujours sympathique à entendre, et s'est même améliorée, cela s'entend.
Le tour des qualités de l'album est désormais effectué, au tour des défauts d'être passés à la loupe. Que dire, si ce n'est qu'ils s'accumulent comme la neige sur une voiture abandonnée ? Et surtout, par où commencer ? En premier lieu, il faut souligner que Nina NESBITT est une mauvaise songwriter. Pour s'en convaincre, un coup d'oreille sur "Selfies" suffit. Le thème a beau être intéressant et d'actualité, la chanson est fade, en plus de souffrir d'une absence d'originalité. Bref, rien qui ne puisse susciter de l'intérêt. Ailleurs, ce sont les paroles qui consternent. Faciles et assez bateau, elles laissent un arrière-goût désagréable ("Peroxide", "18 Candles"). D'un autre côté, mieux vaut quelque chose de plat que vulgaire, n'est-ce pas ?

Il y a tout de même quelques chansons qui, si l'on est d'humeur (très) gentille, sont plus acceptables. Par exemple, "Mr.C", coécrit entre autres par Lily Allen, mais dont l'intérêt principal repose surtout sur une musique pas trop mauvaise, et une interprétation convaincante. C'est d'ailleurs, pris de manière globale, un point positif impossible à manquer : Nina NESBITT est une bonne interprète. Quel dommage qu'elle n'ait pas une plume à la hauteur, et que les quelques mains supplémentaires ayant intervenu ici n'ont pas sauvé les meubles, bien au contraire. Le pire, c'est qu'au vu des personnes susceptibles d'être touchées par Peroxide, NESBITT risque fort d'être tentée de continuer dans la même lancée. C'est triste.