Sortie le jour de l’élection présidentielle Américaine de 1996, l’album « II » avait donc la dure mission succéder au premier disque éponyme du groupe, véritable monument de l’année 1995 avec ses millions d’albums vendus et ses innombrables diffusions de clips sur MTV.
La tache s’annonçait ardue mais cette fois-ci les Presidents Of The USA allaient pouvoir bénéficier de moyens supplémentaires et ainsi réaliser une œuvre bien plus puissante avec un son digne de ce nom.

Et justement coté puissance on est servi car l’ensemble sonne très rock est en met plein les oreilles d’entrée avec Volcano qui prouve qu’une guitare à 3 cordes, çà reste très bourrin et jouissif.
Mais le changement principal sur ce deuxième album réside en des compositions plus matures et recherchées avec des mélodies qui font mouche et des refrains entêtants comme sur "Volcano" où les couplets montent en puissance jusqu’au refrain débile "It’s gonna blow… Volcano".
Car même si l’ossature des titres est moins bordélique, les paroles restent toujours autant décalées et surréalistes comme "Mach 5" qui raconte le bonheur et la fierté d’un enfant de pouvoir rouler dans une magnifique petite voiture à roulette.
« II » est donc une succession de petits bijoux rock n’ roll d’environ trois minutes pas plus et qui doit d’ailleurs une partie de son succès à la voix cartoonesque de Chris Ballew, véritable leader du groupe qui par de simples intonations sur un couplet ou refrain, peut sauver à lui seul une chanson moyenne comme « Puffy Little Shoes » qui est le titre le plus long de l’album avec ses 5 minutes mais aussi le plus ennuyant (c’est peut-être le seul d’ailleurs).

L’album fait plus professionnel et peu de fautes de goûts sont à noter sur cet album et pourtant malgré ses paroles complètement folles et absurdes, on regrette un peu le coté incontrôlable et les relents punkissant du premier album.
Au final plus mature et maîtrisé et surtout avec une bien meilleure production, « II » surpasse en tout points son prédécesseur mais manque cependant de titres fédérateurs comme l'avaient été en leurs temps les tubes "Lump" et "Peaches".
Par son coté plus guignol que rebelle, le groupe perdra en chemin la partie "contestataire" de ses fans pour ne garder que la plus apte à rire à leurs imbécillités musicales et rendant ainsi la suite de leur carrière plus confidentielle.
Mais n’était-ce pas ce à quoi ils aspiraient depuis le début ?