Nouvel épisode des aventures de Joe Bonamassa et Beth Hart avec ce live enregistré en juillet 2013 au Carré Theatre à Amsterdam.
J’avais émis de furieuses réserves à la sortie du Seesaw, deuxième collaboration du duo, avec une envie évidente de toucher un large public par son association avec Bonamassa, certainement le guitariste de blues rock qui sort des disques aussi vite qu’il balance un solo de guitare, et qui multiplie les projets et les groupes à une vitesse intersidérale.
Il est évident que Beth est une immense chanteuse, sa voix est absolument superbe, et le large succès qui commence à arriver est tout à fait mérité.
De même Bonamassa est un très bon guitariste, même si je n’apprécie pas trop son côté « caméléon » genre vous avez vu les petits gars, je peux vous jouer, du blues, de l’acoustique, du heavy metal, du big band et tout cela à fond la caisse, hein mais qui c’est le meilleur ? Hein ? Ben oui c’est moi !

C’est la même formation qui a enregistré Seesaw, donc on retrouve la même atmosphère musicale, avec cuivres un peu empesés, qui alourdissent le son, sans vraiment le faire swinguer (les cuivres peuvent sacrément swinguer, écoutez les brass band par exemple) nous sommes loin des concerts solo de la chanteuse, où avec son groupe, certainement moins fort techniquement, elle déballe ses tripes sur la scène en jouant du blues.
Alors, OK des blues et des bons, sont sur le CD, et Beth Hart chante superbement, Bonamassa sort le grand jeu en plusieurs occasions et le groupe tourne pile-poil derrière.

Justement.

C’est calibré, pour plaire au plus grand nombre, certes, c’est logique, les artistes ne jouent pas et ne chantent pas pour quelques vieux puristes qui recherchent une authenticité forte.
Et reprendre Tina Turner ("Nutbush City Limits"), Buddy Miles ("Miss lady") donne une forte légitimité à l’affaire surtout que sur la cover de Tina, le père Joe nous sort un superbe solo.
Mais au fait, vous avez déjà écouté Tina la Tigresse dans ce morceau avec son teigneux de mari à la gratte? Un peu plus torride non ?
Un peu comme en 2004, quand une certiane… Beth Hart mettait le feu au Paradiso avec une version de "Whole Lotta Love" à faire rougir Robert Plant.
Alors, ce CD est plutôt bon, meilleur en fait que les studios, mais Beth est sous la forte influence de son mari Scott Guetzkow, qui a pris en main la carrière, en gommant son côté sexy (il est jaloux ?) et en la dirigeant vers une musique plus « variété internationale ».
Mais un jour il faudra choisir entre Céline Dion et Etta James. (Belle image non ?)
Heureusement que son talent de chanteuse est intact, et sa voix qui couvre plusieurs octaves peut et sait tout faire.

Enfin, en tout état de cause, ce live va permettre aux deux musiciens de franchir une étape supplémentaire dans leur carrière, alors tant pis pour les grincheux.