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2007 La Fille Verte
2010 1 Metaswing
2015 ΙΧΘΥΣ

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2006 Green Live Tracks
 

- Style : Amon Tobin , Squarepusher, 2methylbulbe1ol, Access To Arasaka, Nebulo
 

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SYL KOUGAï - ΙΧΘΥΣ (2015)
Par SASKATCHEWAN le 26 Octobre 2015          Consultée 3743 fois

ΙΧΘΥΣ (ichtus), le « poisson » en grec, signe de reconnaissance des chrétiens et acronyme de « Jésus Christ, fils de Dieu, sauveur » : pour son troisième album, SYL KOUGAÏ aurait difficilement pu choisir un nom de baptême plus religieux. De la pochette de l’album aux titres des morceaux, l’ensemble de l’œuvre semble baigner dans le mysticisme antique, comme si l’artiste montpelliérain avait voulu baliser l’approche de son monument : « Attention, révélation ! ».

On ne pourra pas dire qu’on ne l’avait pas vu venir : depuis 2007, les sorties rares mais régulières de SYL KOUGAÏ laissaient deviner un chef-d’œuvre en gestation. Après avoir succombé à La Fille verte, été emporté par Metaswing, ΙΧΘΥΣ, édité par le formidable label Hymen Records (Hecq, Nebulo, Venetian Snares), a des airs d’album définitif pour mettre tout le monde d’accord.

En termes de production et de richesse sonore, déjà, les disques qui ont fait mieux que ΙΧΘΥΣ depuis le début de la décennie doivent se compter sur les doigts d’une seule main. Ici, point de basses omniprésentes, de wobbling intempestif ou d’effets ressassés jusqu’à saturation : SYL KOUGAÏ a conservé la même identité sonore depuis La Fille verte, une mécanique merveilleuse qui se déploie différemment à chaque écoute, avec quelques légères touches orientalisantes.

Difficile de faire la part entre les sons synthétiques et ceux qui ont été captés à l’extérieur. On passe de l’un à l’autre sans heurt, dans un dédale d’effets et de métamorphoses sonores. A tel point que l’on finit par se demander si l’œuvre majeure d’Ovide n’aurait pas offert un meilleur canevas de références que le Nouveau Testament à cet album protéiforme. Parmi les sons torturés qui émergent çà et là, on devine parfois un piano préparé (« Picker Amalthée »), à la manière de ce qu’APHEX TWIN avait tenté (et réussi) sur Drukqs. C’est bien la seule influence que l’on osera accoler à ce disque très personnel.

Chaque titre étant un univers à lui seul, il est impossible de dégager des temps forts ou faibles sur ΙΧΘΥΣ. Tout s’enchaîne admirablement bien, et la structure de l’œuvre a été pensée pour tenir l’auditeur en haleine. Là où Metaswing péchait un peu par son côté hermétique, ΙΧΘΥΣ ménage des moments de répits, le couple « Ousia »/« Parousia » notamment, qui crée en plus une symétrie intrigante au sein de l’album. Il faut au moins ça pour se remettre d’une fulgurance comme « Opale Verniss », qui semble nous entraîner dans le sillage d’une supernova, ou encore comme « Pisces » – les poissons, une fois de plus – un morceau-monde à la fois émouvant, majestueux, entraînant…

Comme tout édifice religieux d’envergure, ΙΧΘΥΣ recèle des pièces oubliées, des recoins improbables témoins d’un temps révolu, quasi-légendaire, où la cathédrale n’était qu’une chapelle rustique. « Picker Aigis », en évoquant l’égide d’Athéna guerrière, porté par des rythmiques fantastiques, des percussions tribales, rappelle les mises en scène violentes qui accompagnent les rituels premiers. « L’écarlate », lui, joue sur le contraste et oppose sa grâce mesurée aux excès de « Picker Aigis ». « Alleluia », enfin, superbe morceau ambient, met un terme définitif à ce mouvement de balancier entre violence et apaisement.

Avec ΙΧΘΥΣ, SYL KOUGAÏ peut se targuer d’avoir sorti l’un des meilleurs disques de l’année. Les légers petits défauts qui subsistaient sur les deux albums précédents ont été complètement dépassés, le fruit de cinq ans de travail méticuleux. On ne peut que s’incliner devant cette musique-là, sans craindre de vénérer de fausses idoles.


Ecouter "Corvus" sur le Soundcloud de l'artiste : https://soundcloud.com/syl-kougai/corvus-new-album-out-june-12

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- Syl Kougaï (tout)


1. Corvus
2. Picker Amalthee
3. Opale Verniss
4. Ousia
5. Ether
6. Alpha&omega
7. Pisces
8. Parousia
9. Ethyle
10. Picker Aigis
11. L’ecarlate
12. Alleluia



             



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