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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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1968 The Gun
1969 Gunsight
 

- Membre : The Baker Gurvitz Army , Graeme Edge & Adrian Gurvitz, Adrian Gurvitz
- Style + Membre : Three Man Army

The GUN - Gunsight (1969)
Par ERWIN le 21 Octobre 2014          Consultée 1668 fois

Nous avions laissé le groupe du flingue en pleine surconsommation de substances hautement illicites, et profitant du succès mérité de leur légendaire single « Race with the Devil ». L'explosion musicale de la fin des années soixante est telle que les frangins Gurvitz relancent aussitôt ce qu'ils espèrent être un autre gros pavé dans la mare. Voyez plutôt ce look proto motörheadien sur la pochette, c'est frappant pour l'année 69. Et ce titre qui signifie « viseur » semble taillé pour faire la nique aux gros poissons du genre, BLACK SABBATH ne va sortir son premier album que l'année suivante, c'est donc une autoroute qui s'ouvre devant les GUN.

Nous sommes dès lors tous recueillis et plein d'espoir quand le diamant se pose sur le microsillon, et là, ô miracle, l'agressif « Head in the Clouds » poursuit la course précédemment débutée avec le diable, le titre est bien méchant, gavé de soli plus incendiaires les uns que les autres, et l'on se prend à rêver de metal lourd. On notera ensuite le formidable rythme de « Dreams and Screams » qui reprend tous les ingrédients cités dans une nouvelle tambouille, assez structurée pour l'époque. Les roulements de la batterie sont évidents et malgré l'absence de double grosse caisse, la volonté d'Adrian et Paul est claire : sans savoir vraiment ce qu'ils faisaient, les frères ont probablement accouché là d'une des bases du heavy metal.

La course insensée se poursuit d'ailleurs et relance des éléments plus psychédéliques, voyez donc l'hispanisante (et très chouette) « Situation Vacant », où la voix d'Adrian le fait carrément. La guitare reste une référence quasi ultime. Pour ces années où tout le monde ne parle que de HENDRIX ou de CLAPTON, je ne serais que trop vous conseiller l'écoute attentive d’Adrian Gurvitz, qui est largement au niveau. Les solos n'en finissent plus, une vraie jam d'enfer, un superbe morceau.

Hélas, la fratrie britannique stoppe là ses tentatives novatrices : même si le blue grass de « Drowning Yourself in the River », bien que quasi acoustique, reste dans un esprit southern rock, que ses paroles ne manqueront pas d'interpeller, nous quittons les rivages du rock lourd et crade pour quelque chose de plus classique. La slide de « Hobo », tout droit sortie des œuvres complètes des ALLMANN BROTHERS, prouve cette toute autre influence majeure dans la musique des GUN.

L'orchestration au millimètre d'« Angeline » en fait un joli slow au ton presque Jazzy – le bridge est quasi sud-américain –, mais donc relativement éloigné des préoccupations du trio. L'idée n'était pas mauvaise et la compo est bonne. Simplement la diversité des titres présents sur ce second album a pu légèrement dérouter les fans ? D'ailleurs, les deux parties de « Lady Ink » repartent dans l'hispanisant et font briller Adrian sur un flamenco. « Lady Lou », chantée par Paul, nous replonge dans les effluves douces mais éthérées du flower power. C'est mignon, mais incongru face au déferlement de puissance précédemment décrit. Enfin « Long Hair Wildman » ressemble plus à un titre des KINKS : on nage dans la pop britannique, avec des grattes toujours aussi dingues en revanche.

On y était presque... Un petit effort supplémentaire aurait peut-être suffi pour positionner les GUN au sommet. Sans doute aussi eût-il fallu un autre titre de la trempe de « Race with the Devil » alliant la puissance du metal à une qualité mélodique presque mainstream. Malgré toutes ses qualités et un esprit vraiment avant-gardiste, le power trio ne va pas rencontrer le succès escompté et va se dissoudre l'année suivante. Les Gurvitz feront ensuite alliance avec Ginger Baker – tiens, une double grosse caisse ! – et Adrian aura une belle carrière de producteur songwriter qui verra son apogée sur la BO de Bodyguard, bien des années plus tard.

Ecoutez-le pour Adrian, ce guitar hero oublié !

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   ERWIN

 
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- Adrian Gurvitz ( chant guitare)
- Paul Gurvitz (chant basse)
- Louis Farrell (batterie)


1. Head In The Cloud
2. Drown Yourself In The River
3. Angeline
4. Dreams And Screams
5. Situation Vacant
6. Hobo
7. Lady Ink Pt 1
8. Oh Lady You
9. Lady Ink Pt 2
10. Long Hair Wildman



             



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