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2015 Epitaph
 

- Membre : Rosemary Standley

MORIARTY - Epitaph (2015)
Par AIGLE BLANC le 17 Mai 2015          Consultée 1809 fois

Dans le paysage musical hexagonal, MORIARTY occupe une place singulière. Les membres du groupe sont des Français dont l'un des parents au moins est d'origine américaine. Ainsi, la chanteuse Rosemary Standley est née à Paris en 1979 d'un père musicien originaire de l'Ohio et d'une mère correctrice du journal Le Monde. Elle écrit et chante ses textes en Anglais malgré quelques rares incursions dans la langue de Molière. Loin d'être anecdotiques, leurs origines américaines fondent l'âme-même de leur musique d'inspiration Blues/Folk/Rock.
Contre toute attente, le public français a accueilli fort chaleureusement leur premier album Gee Wiz But This Is a Lonesome Town (2007) devenu disque d'or un an à peine après sa sortie avec 150 000 exemplaires vendus. Les deux albums suivants, The Missing Room (2°disque d'or en 2011) et Fugitives (2013) ont recueilli de la presse et du public autant de faveurs.

Avec Epitaph, MORIARTY poursuit son voyage en terres américaines et consolide une discographie naissante à l'indéniable cohérence. Le groupe n'a pas son égal pour faire revivre l'âme du Blues et du Gospel et donner la parole aux anonymes, ces gens de peu qui ont fait l'Amérique profonde, pas celle des dépliants touristiques, non, celle de l'envers du rêve américain où règne l'esclavage, le racisme, la solitude, l'amour damné.
Le titre de l'album n'a rien d'incongru quand on se veut un groupe ravivant la flamme misérable d'une Amérique disparue. La mort est bel et bien présente à tous les carrefours, celle d'un passé révolu, celle où conduit le stupre d'un amour condamné, celle qu'on attend vers la fin de sa vie à l'heure de l'inévitable et douloureux bilan, et même celle que loue le prédicateur du village promettant dans l'au-delà un monde meilleur.

Epitaph contient treize chansons de tonalité homogène naviguant entre la Country, le Blues et le Rock. Si, dans le lot, certains titres convainquent moins que d'autres, l'ensemble présente une musique racée d'un bon niveau. Les musiciens jouent live et cela s'entend. MORIARTY a l'habitude d'enregistrer ses chansons avec un seul micro, ce qui renforce l'impression d'immersion de l'auditeur.
La voix autoritaire de Rosemary Standley, parfois proche des intonations d'une chanteuse noire, nous invite toujours à pénétrer le vécu d'une femme. Elle invoque des vies anonymes ("Milena", "Ginger Joe"), débusque les mensonges de l'amour ("Maybe a Little Lie") ou ses ravages ("Fire Fire"), parfois la passion déraisonnable qui consume ("When i Ride"), à moins qu'elle ne décode non sans ironie le discours manipulateur de la religion ("G.I.Jesus"), et traduit avec force les ravages de l'alcool et du péché de la chair. Elle traverse ce disque de son chant pénétrant : un sans faute.
Ses compatriotes l'accompagnent toujours sobrement dans des arrangements volontairement roots ou dépouillés, que ce soit ensemble ("Ginger Joe", "When I Ride", "Fire Fire") ou dans un effectif réduit : double basse/harmonica ("Milena"), voix/guitare électrique ("Maybe a Little Lie"). Les percussions et la batterie de Vincent Talpaert et d'Eric Tafani produisent un son mat, très roots, et peuvent parfois s'emballer dans des rythmes incantatoires évoquant la fièvre louisiannaise.

Plusieurs pics ponctuent le disque : la lente et incantatoire "History of Violence", travaillée par une tension sous-jacente particulièrement menaçante, la mélodie entraînante de la belle "Long Live The (D)evil", la très rythmée "Ginger Joe".
Mais la plus puissante, la plus irrésistible, la plus chargée de sexe et de mort, est sans conteste l'incroyable "Fire Fire" : quelle vitalité ! Quelle fièvre poisseuse !

Epitaph est un bon album dans lequel l'auditeur se laisse entraîner un peu malgré lui, tant sa magie est de celles qui s'installent en douceur, sans crier gare. Comme un envoûtement progressif.

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   AIGLE BLANC

 
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- Stephan Zimmerli (dobro, guitare classique, piano)
- Vincent Talpaert (double basse, basse, percussions)
- Thomas Puéchavy (harmonica)
- Rosemary Standley (textes et chant)
- Arthur.b.gillette (piano, orgue, fender rhodes, harmonium)
- Charles Carmignac (guitare électrique et acoustique, banjo)
- Eric Dubessay (batteries, percussions)


1. When I Ride
2. Reverse (anger)
3. History Of Violence
4. Long Live The (d)evil
5. Milena
6. Diamonds Never Die
7. Ginger Joe
8. Maybe A Little Lie
9. Accross From My Windows
10. G.i. Jesus
11. Back In Town
12. Fire Fire
13. Long Is The Night



             



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