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Kamran INCE - Symphonie N°3 The Siege Of Vienna (1995)
Par CHIPSTOUILLE le 2 Juin 2015          Consultée 1446 fois

Dans le manuel du parfait dictateur, on vous conseillera fortement de ne pas envahir la Russie. Maman Russie a en effet la tête dure et aura causé la perte de Napoléon et Hitler (au moins). Si vous lisez la version ottomane dudit manuel, c’est Vienne qu’il vous sera déconseillé d’attaquer. En 1529 puis en 1683, par deux fois les ottomans assiégèrent la capitale, et par deux fois ce fut un redoutable échec. Après nous avoir narré la chute de l’empire Byzantin dans sa seconde symphonie, c'est donc un échec que Kamran INCE voulu nous faire revivre dans sa troisième symphonie. On m'objectera que toute bataille se solde par une victoire pour les uns et un échec pour les autres, mais sans réellement prendre parti, chacune des deux symphonies adopte pourtant une perspective particulière. Au delà des concepts de victoire ou défaite, la cité millénaire captait l'attention dans la deuxième symphonie. Cette fois-ci l'armée ottomane joue les premiers rôles.

The Siege Of Vienna fut créée en 1995, soit un peu plus d’un an après The Fall Of Constantinople. Un laps de temps assez court, qui explique pourquoi les deux œuvres sont très similaires. L’une comme l’autre en effet, impressionnent dès leur entrée. Dans cette troisième symphonie, les cuivres las et ventripotents, tels les oliphants d’un Howard Shore (1), nous annoncent la longue marche d’une armée surnuméraire. Là où les murs de Constantinople avaient ce côté imprenable, marqués par un thème puissant et intriguant, l’armée Ottomane en revanche ouvre les hostilités sur une allure défaitiste, puis tente vainement de retrouver un semblant de mordant par la suite. On y éprouve, de nouveau, des discours dissonants à coups de cuivres pétaradants. L'ensemble fait de cette entrée en matière quelque chose de déjà entendu et relativement décevant. A l'opposé, la panique viennoise qui suit, plus figurative, s'intensifie à petit feu dans l’un des mouvements les plus réussis de cette entreprise.

Par la suite, c’est essentiellement sur la fin que l’on retrouve de grandes manœuvres symphoniques. Le thème de l’assaut final s’enroule et progresse telles les vagues d’une marée menaçante. Au sommet de la montagne, une courte retraite à nouveau dissonante met fin aux hostilités. Le mouvement final, figurant le retour, se charge alors de dérouler la frustration accumulée. Malheureusement, dans leur assaut comme dans leur agonie, les Ottomans usent et abusent de cuivres hors de propos, rappelant plus le klaxon de la camionnette du boulanger que les cris d’une armée à la dérive.

Entre les deux grandes manœuvres militaires figure un siège. Nous manquons malheureusement d’informations pour savoir auquel des deux sièges INCE voulu faire référence. S’il s’agit du premier, évènement plus marquant puisqu’il devait stopper la progression de l’Empire Ottoman en Europe, il manque alors à la symphonie quelques épisodes souterrains. L’histoire du siège s’est en effet déroulée en partie à coup de mineurs et contre-mineurs dans un dédale de tunnels autour de la cité. La partie fut initiée en douce par les ottomans, qui couvraient les explosions par des coups de canon. En lieu et place, deux mouvements baptisés "Forgotten Soul" et "Call" sont supposés nous faire patienter durant la longue attente. Le premier est un épisode contemplatif bien que grandiloquent, qui manque son effet. Le second, très court, joue en revanche d’effets d’échos plutôt réussis, le calme avant la tempête.

Si vous avez adoré la chute de Constantinople, le siège de Vienne reste une suite à découvrir. Les deux symphonies étant bien trop similaires pour ne pas être comparées. Plus éparse, moins impressionnante, moins originale, la symphonie n°3 de Kamran INCE ne s’adresse qu’à ceux qui voulaient une suite. Après une victoire, il fallait une défaite, afin que le compositeur aux origines double puisse équilibrer les compteurs. En petite forme sur ce coup-ci, Kamran INCE est malheureusement capable de pire…

(1) Cf. bande originale du Retour de Roi, l’adaptation du 3ème livre du seigneur des anneaux.
* Cette symphonie n'existe à ce jour que sur un album, où le compositeur la dirige lui-même. Notez que la tracklist est donc incomplète puisque l'album s'accompagne de deux autres œuvres de Kamran INCE, à savoir Domes et la Symphonie n°4 Sardis.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Prague Symphony Orchestra
- Kamran Ince (direction)


- symphonie N°3 - The Siege Of Vienna*
1. Long March
2. City Under Siege
3. War Of The Walls
4. Forgotten Souls
5. Calls
6. Final Assault
7. Victorious City
8. The Great Retreat



             



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