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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  LIVE

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- Style : Koichi Sugiyama , Yasunori Mitsuda , Yoko Shimomura , Kalle Ylitalo , Kenji Ito
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Nobuo UEMATSU - Final Fantasy Symphonic Suite (1989)
Par CHIPSTOUILLE le 16 Décembre 2004          Consultée 8412 fois

Si je vous dis 'musique' et 'jeux vidéo', beaucoup d'entre vous vont certainement faire une grimace en repensant aux blips frénétiques qui ont étayés leurs premières heures vidéoludiques en compagnie d'envahisseurs venus de l'espace à dégommer à coups de pixels biens placés. D'autres, sans doute plus jeunes, se remémoreront leurs premiers pas en compagnie d'un plombier moustachu ou d'un hérisson bleu supersonique.
Aujourd'hui, ces univers sonores ne font sans doute que catalyser en vous une certaine nostalgie et, pour nombre d'entre vous, ont autant de profondeur musicale que votre dernière sonnerie de portable. Pourtant il existe quelques oeuvres musicales nées sur ce support, qui n'ont pas à rougir de honte face à la concurrence. Parmi leurs compositeurs notoires, on trouve Nobuo Uematsu, également appelé le John Williams des jeux-vidéos.
'John Williams' car il s'agit bien là d'une oeuvre de musique classique moderne et non d'une suite de bruits émis par une puce aujourd'hui trop obsolète pour qu'on lui prête le moindre intérêt.

J'évoque La musique classique et chez certains d'entre vous, elle a peut-être déjà suscité le plus grand intérêt. Mais comme moi, vous vous êtes peut-être butés à une trop grande difficulté d'accès, ou également des relâchements en intensité que votre sommeil n'a jamais su combattre suffisamment longtemps pour vous permettre de dépasser le cap des 20 minutes d'écoute attentive. Si c'est le cas, ce disque pourrait bien être fait pour vous! D'une part, ses mélodies ont été composées pour être facilement digérées, d'une autre part, à l'époque, les musiques de jeux-vidéo, contrairement à celles des films, se devaient de meubler l'espace sonore qui n'était pas occupé par les voix des protagonistes. L'intensité d'une telle musique se doit donc d'être toujours un minimum relevée, histoire de toujours piquer l'intérêt de l'auditeur. Si l'on ne prend en compte que ces deux
paramètres, Nobuo Uematsu remporte avec succès ce contrat et livre là une musique très facile d'accès, agréable à écouter, et toujours suffisamment variée et entraînante pour ne pas se laisser aller à la somnolence.

Parlons du disque en lui-même. Koichi Sugiyama, fort du succès des musiques du jeu Dragon Quest, décide de sortir, fin 1986, un disque sur lequel figurent les musiques de son jeu, mais jouées par un véritable orchestre! Une fois n'est pas coutume, la concurrence suit et Nobuo Uematsu, compositeur des musiques des Final Fantasy fait de même en 1989, à la différence près qu'il ne s'agit pas seulement des musiques de Final Fantasy premier du nom, mais également celles de son successeur. Pour avoir joué à ces deux jeux dans leur version originelle, je vous avoue que le contexte musical se rapprochait plus du catalyseur frénétique précité dans le premier paragraphe que du chef-d'oeuvre. Et c'est avec ce disque de réorchestrations que le talent du compositeur japonais vous explose à la figure! Le maestro nous livre ici une oeuvre comparable à ce que de grands compositeurs de renom ont pu nous proposer par le passé! La performance se déroula plus précisément le 25 mai 1989, au 'Gohanda Temporary Hall', à Tokyo et du coté des arrangements participèrent également mrs Hattori père et fils (il ne faut pas oublier que Uematsu est spécialisé claviers à l'origine...Un coup de main n'était donc pas superflu).

Au niveau des influences, il faut bien évidement citer la période classique de la musique du XVIIIème siècle. L'oeuvre a également de nombreuses influences des BO de films hollywoodiens qui ont pu jalonner le XXème siècle, ceci est notable par l'utilisation de nombreux cuivres, et par les couleurs diverses utilisées ici, donnant bel et bien l'impression que la musique nous raconte une tragédie. La force de cette oeuvre, malgré sa modernité, est d'éviter le trop pompeux, ou le trop expérimental...Les cuivres sont bien présents mais suffisamment variés et la contre-mesure des cordes est suffisante pour éviter de tomber dans le trop grandiloquent. Quelques chœurs sont également présents (Scene I), mais là aussi, on reste dans le discret, dans le subtil.

Le gros point fort de cette oeuvre, c'est la variété des styles, une sorte de 'blended classical music', pour reprendre un terme cher à un chroniqueur de Nightfall (il se reconnaîtra, je pense). Là où l'aspect orchestral est très prononcé dans la première scène, on trouvera également un aspect cérémonial, proche de la fanfare (Scene III et V). Quelques passages nous évoquent subrepticement la passion de Uematsu pour la musique celtique (influence dont il se servira beaucoup plus à l'avenir), notamment grâce à la présence d'une harpe (Scene IV et VI). Mais les deux points d'orgues se trouvent dans les scènes II et VI. La seconde scène, certainement la plus moderne, se voit accompagnée d'une boite à rythme (seul réel point faible, mais de taille, une batterie et un rythme plus travaillé auraient été les bienvenus...) et de samplers assez variés mais toujours en adéquation avec le ton acoustique général de l'oeuvre. On retrouve d'autres samplers au détour d'autres scènes, plus discrets. La sixième oeuvre, quant à elle, est tout comme les scènes III et V à l'origine, un medley de plusieurs thèmes desdits jeux. Ici sont opposés deux thèmes farouchement opposés: la première partie de la scène fait penser aux interventions du canard dans 'Pierre et le loup' de Prokoviev, avec ce ton pataud, presque comique, alors que la deuxième partie est beaucoup plus sombre et rappelle déjà plus la hargne dont a pu faire preuve Beethoven (c'est le thème de l'armée de l'empire de Final Fantasy II, donc forcément un thème très sombre).
En toute fin de l'oeuvre, on retrouve un aspect cérémonial mais plus traditionnel, rappelant presque un hymne national, comme si l'auteur était fier de l'accomplissement de son travail, il s'agit tout simplement du thème du prologue, qui sera repris dans chaque épisode de la série à l'avenir.

Vous l'aurez compris, ces grands artistes du passé auront eu la primeur d'inventer de nombreux styles, Nobuo Uematsu a su les rassembler, tout en restant modeste et en sachant apposer son petit grain de modernité. Directement à l'opposé de ce que les 'grands noms' du XXième siècle auront pu produire de complexe et d'intellectuel en musique classique, Nobuo Uematsu aura su se frayer un chemin par la petite porte de derrière, et pour une première oeuvre avec les moyens, c'est une belle réussite.

Pour la petite note, sachez que j'ai découvert ce disque sans même connaître les jeux en question, donc pour ce disque en particulier, il ne s'agit pas de l'avis d'un nostalgique du jeu, mais bien d'un amateur de musique, tout comme vous...

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Tokyo Symphonic Orchestra
- Katsuhisa Hattori (chef d'orchestre)


1. Scene.i (ff2-main Theme)
2. Scene Ii (ff2-battle Scene 2)
3. Scene Iii (ff1-opening, Street, Matoya's
4. Scene Iv (ff2-finale)
5. Scene V - Prelude - (ff1- Main Theme, Ka
6. Scene Vi (ff1-gulugu Volcano, Ff2-danjho
7. Scene Vii (ff2- Rebel Army's Theme)



             



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