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2015 Coming Home

Leon BRIDGES - Coming Home (2015)
Par COWBOY BEBOP le 6 Septembre 2015          Consultée 873 fois

L'histoire de Leon BRIDGES est digne d'un scénario de film hollywoodien. Simple plongeur dans un café de sa ville natale de Fort Worth, Texas, il chante ses textes sur des scènes libres, accompagné de sa guitare et des quelques accords qu'il a appris. Repéré par Austin Jenkins et Joshua Block, deux membres du groupe de psycho-punk-soul texan WHITE DENIM qui cherchent à produire un album de soul rétro avec des équipements studio d'époque, il enregistre bientôt une poignée de titres avec l'aide de musiciens locaux.

Grâce à trois morceaux qu'il dévoile sur le net en 2014, parmi lesquels « Coming Home » et « Lisa Sawyer », le texan fait le buzz et se taille une solide réputation dans les festivals avant même la sortie de son premier album. Il faut dire qu'il y a de quoi transporter au septième ciel les nostalgiques de la soul des années 50. Clips au look soigneusement vintage (et pas seulement parce qu'ils sont en noir et blanc), matériel d'enregistrement datant de 1948, textes évoquant le Mississippi et la Nouvelle-Orléans ; toutes les conditions sont réunies pour faire surgir de l'imagination collective les images d'un Sud mythique à l'atmosphère étouffante et languide, peuplé de bateaux à vapeur et de filles à la peau brune.

BRIDGES mélange habilement soul, rhythm & blues et gospel pour faire revivre, le temps d'une demi-heure, les fantômes d'Otis REDDING et de Sam COOKE. Ce dernier est d'ailleurs souvent évoqué pour décrire la voix de Leon, qui oscille entre la franchise d'un choriste et la suavité d'un crooner. Si son chant ne manque pas d'assurance et mérite les louanges qui lui ont été faites, il donne néanmoins l'impression d'être en permanence contenu. A aucun moment il ne se départ de son flegme policé, jamais il n'enflamme sa voix pour lui extraire jusqu'à la dernière bribe d'émotion, comme savaient si bien le faire les légendes dont il se revendique l'héritier.

La plupart des titres de l'album sont des ballades plus ou moins déguisées, seuls « Twistin' & Groovin' » et « Flowers » apportent un peu d'énergie au tout. Ceux qui s'attendent à une soul torride et rythmée seront donc déçus. Tout comme sa voix de velours un peu trop modérée, ses compositions manquent souvent de cette flamme qui embrase le cœur de l'auditeur et qui est la marque des grands de la soul. Pourtant ce n'est pas faute d'employer tous les clichés du genres : guitares réverbérées, orgue poussiéreux, saxophones essoufflés, et bien sûr les indispensables chœurs féminins et leurs « doo-woop ». S'il est indéniable que ses chansons ont cette qualité appréciable qui est de créer instantanément une atmosphère et d'y plonger leur auditoire (le cachet old-school donné par le matériel vintage y étant certainement pour beaucoup), il leur manque pour la plupart cette petite étincelle qui les rendraient mémorables. Seuls deux ou trois morceaux sortent du lot, dont le très réussi « Coming Home » qui ouvre l'album en beauté, ainsi que « Shine », qui fusionne brillamment soul et gospel.

Chaque seconde, chaque note de Coming Home exprime l'amour absolu que porte le texan à la soul traditionnelle. « Je suis devenu tellement fasciné par ce son que j'ai voulu le recréer parfaitement », déclare BRIDGES dans une interview. Il va même jusqu'à se produire en costume d'époque, dans sa volonté presque obsessionnelle d'imiter ses modèles. Pari réussi, mais qu'en est-il de la touche personnelle de l'artiste, sans laquelle son œuvre n'est qu'une copie affadie de celle de ses prédécesseur ? C'est précisément ce qui manque à Coming Home pour être plus qu'un simple hommage à une époque disparue, pour être plus qu'un disque qui ravira un temps les passionnés comme les incultes, avant que les premiers retournent à leurs classiques et que les seconds passent au prochain buzz. Il ne reste plus qu'a espérer que Leon BRIDGES emploiera son talent, dont il ne manque pas, à tirer des ses influences un style personnel, et qu'il nous fera redécouvrir la soul à travers le prisme de sa propre imagination.

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   COWBOY BEBOP

 
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Non disponible


1. Coming Home
2. Better Man
3. Brown Skin Girl
4. Smooth Sailin'
5. Shine
6. Lisa Sawyer
7. Flowers
8. Pull Away
9. Twistin' & Groovin'
10. River



             



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