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HARD ROCK  |  B.O FILM/SERIE

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1984 This Is Spinal Tap
 

1984 This Is Spinal Tap
 

- Style + Membre : Derek Smalls

SPINAL TAP - This Is Spinal Tap (1984)
Par TOMTOM le 2 Octobre 2015          Consultée 2640 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Vous ne le savez peut-être pas (ou peut-être que si), mais Spinal Tap est un des plus grands groupes de tous les temps. Fondée en 1966 par Nigel Tufnel et David St. Hubbins, la formation a survécu pendant trente ans à toutes les modes et à tous les drames. Mais en 1982, la tournée américaine qui accompagne la sortie de l’album Smell The Glove vire au cauchemar : excès, concerts annulés, erreurs de management, tensions au sein du groupe (Nigel est même un temps remplacé par Ricky de San Francisco), décès du batteur Mick Shrimpton (qui explose sur scène), etc. Une brève série de concerts au Japon ne parvient pas à cacher l’évidence : le groupe va mal.

A cette époque, Spinal Tap est suivi par une équipe de tournage menée par Marty DiBergi. Suivra le documentaire « This Is Spinal Tap », chef d’œuvre d’une rare sincérité sur la vie d’un groupe de heavy metal en tournée. Sorti en 1984, le film sera accompagné de This Is Spinal Tap, la bande originale du film, probablement le meilleur best of jamais consacré au groupe de Derek Smalls.

Au menu des réjouissances : 11 titres, soit la quasi-totalité des chansons interprétées ou entendues dans le documentaire. Les puristes regretteront quand même l’absence d’« All The Way Home », la toute première chanson composée par le duo Tufnel / St. Hubbins, de « Jazz Odyssey » ou de la magnifique « Trilogy In D-Minor » / « Lick My Love Pump » (« Lèche ma pompe d’amour ») que Nigel était en train de composer à l’époque.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Car le staff de Spinal Tap a eu la très bonne idée d’inclure dans cette B.O. quelques raretés tirées des archives du groupe. Et là, c’est un peu « Révise ton histoire de la musique avec Spinal Tap ». D’abord, le British Blues Boom avec « Gimme Some Money » (qui sonne très Animals), puis la pop chatoyante so british avec « Cups And Cakes » (qui sonne très Kinks), et enfin la pop psychédélique avec « Listen To The Flower People » (le premier titre avec le bassiste Derek Smalls). Les trois chansons sont des indispensables, et on ne peut que saluer la faculté qu’avait Spinal Tap, déjà à l’époque, à saisir l’ère du temps.

Voilà pour les curiosités. Le reste n’est qu’amoncellement de tubes, du hard de très haute volée. « Hell Hole » d’abord, avec son refrain entêtant, est une réflexion sur la célébrité et le malaise qu’elle peut parfois engendrer : « La piscine est trop chaude / La cuisine empeste les escargots / Chérie ramène-moi dans mon trou à rat ». Puis déboule « Tonight I’m Gonna Rock You Tonight », probablement le titre le plus efficace du Tap. Ça riff, ça solote à plein gaz, un must listen du groupe, surtout en live.

« Heavy Duty » est une chanson très importante dans la discographie des boys. En quatre phrases, le groupe y résume toute sa philosophie : « Pas besoin de gonzesse, je ne prends pas de femme / J’ai le rock ’n roll et c’est toute ma vie / J’ai pas envie de rentrer dans l’histoire, bébé / Je veux juste faire saigner des tympans ». Vous avez dit badass ? Nigel Tufnel, grand fan de musique classique (sur scène, il joue parfois de la guitare, non pas avec un archet, mais carrément avec un Stradivarius), reprend même en conclusion l’italien Luigi Boccherini... Fantastique. Le riff ici est d’anthologie, à égalité avec celui du polisson « Sex Farm », un peu plus loin dans l’album.

« Rock ’n Roll Creation » est, selon moi, et malgré ses chœurs et ses claviers, le seul temps mort du disque. Il est vrai que la chanson prend tout son sens en concert, avec les fameux cocons qui symbolisent, quand les membres du groupe en sortent, la naissance du rock ’n roll. Sur « America », Nigel Tufnel déploie tous ses talents de compositeurs et nous offre une vision très touchante de l’Amérique, « super autoroutes et jolies filles partout ».

Prenez le temps de respirer, car voilà qu’arrivent les deux meilleurs titres jamais composés par Spinal Tap. D’abord, l’épique « Big Bottom ». Du très lourd : Nigel à la basse, Derek à la double basse, claviers et rythmes chaloupés, et David qui chante les louanges de la surcharge pondérale. « Plus gros est le coussin, plus le poussin est content / Voilà ce que j’en dit / Plus la ceinture est large, plus profonds sont les sables mouvants / A ce qu’il paraît / Ma meuf me va comme un costume de chair / J’aimerais la couler avec ma torpille rose »... Kiss ? Whitesnake ? Des petits joueurs...

Enfin, « Stonehenge » est la meilleure chanson que vous entendrez de la journée. « Stonehenge » est LE chef-d’œuvre de Spinal Tap, son tour de force, son « Stairway To Heaven », son « Hallowed Be Thy Name », son « Heaven And Hell » (les trois à la fois même). Il FAUT avoir entendu ça une fois dans sa vie. L’ambiance mystique, la voix mi-angélique mi-menaçante de Nigel, le solo de mandoline, la double attaque synthé/guitare, etc., tout est parfait ! Et que dire des paroles... Si par moment le tandem Tufnel / St. Hubbins peut égaler le duo Lennon / McCartney, là, il surpasse en un titre les meilleurs Ronnie James Dio...

Dès les premières incantations, on nage en pleine extase : « En ces temps reculés / Des centaines d’années avant le commencement de l’humanité / Vivait une étrange race : les druides... / Personne ne sait qui ils étaient ou ce qu’ils faisaient / Mais leur héritage demeure / Gravé dans les pierres de Stonehenge »... Le reste appartient à l’histoire (de la musique) : démons, banshees, elfes et dragons sous la lune hantée, David les invite tous à danser.

Sur scène, « Stonehenge » était énorme. Le Black Sabbath période Gillan allait même piquer l’idée... C’est dire si Spinal Tap avait tout pigé à son époque ! Sans oublier cette pochette, magnifique, noire « comme la mort » (si on la penche on peut se voir dedans), et une demi-décennie avant Metallica ! Non, décidément, ce groupe avait tout compris. Il faut avoir écouter cet album comme il faut avoir vu ce film : trente fois dans sa vie. Pas moins. On pourrait même en rajouter une pour le plaisir. Car This Is Spinal Tap n’est pas seulement un film ou un album, c’est le truc qui vous fait prendre conscience que le heavy metal est le plus grand courant musical qui ait jamais existé. A peu près.

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- David St. Hubbins (chant, guitare)
- Nigel Tufnel (chant, guitare, basse, mandoline)
- Derek Smalls (basse)


1. Hell Hole
2. Tonight I'm Gonna Rock You Tonight
3. Heavy Duty
4. Rock And Roll Creation
5. America
6. Cups And Cakes
7. Big Bottom
8. Sex Farm
9. Stonehenge
10. Gimme Some Money
11. (listen To The) Flower People



             



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