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- Style : Wolfgang Amadeus Mozart , Joseph Haydn , Anton Fils

Johann Baptist VANHAL - Symphonie Bryan Gm1 (goebel) (1768)
Par CHIPSTOUILLE le 16 Octobre 2015          Consultée 2819 fois

Johann Baptist VANHAL (1) est considéré comme l’un des meilleurs représentants du style Sturm und Drang de la période classique. Compositeur d’origine tchèque injustement oublié crieront certains, son style est empreint d’une certaine mélancolie, caractéristique de la période. On pourra lui reprocher une légère redondance dans sa musique, ce qui ne transparaît pas lors des premières découvertes.

Le cas d’école est peut-être sa symphonie en sol mineur, classée Gm1 par Bryan (G pour sol, m pour mineur, 1 parce qu’il faut bien la différencier de l’autre symphonie qu’il a écrite dans la même tonalité…). Marc Vignal la cite comme formant une trilogie avec la symphonie n°39 de HAYDN (1767) et la symphonie n°25 de MOZART (1773), toutes 3 écrites dans ces mêmes années, dans la même tonalité, suivant la même structure vif-lent-menuet-vif (pas encore tout à fait une norme à la fin des années 1760). Si l’on se place ainsi, on attribue à première vue à HAYDN la parenté d’un style particulier de symphonie, bien que la sienne ne soit pas datée avec certitude (peut-être 1768, celle de VANHAL pourrait donc être antérieure). C’est ignorer (et peut-être ne s’agit-il pas d’une exception) une symphonie d’Anton FILS, compositeur de l’école de Manheim décédé en 1760 et qui possède exactement les mêmes caractéristiques.

Si peu d’entre vous connaissent FILS, HAYDN ou encore VANHAL, tout le monde connaît la symphonie n°25 de MOZART. Coup de poignard entravant la gorge d’Antonio SALIERI dès l’ouverture de l’Amadeus de Milos Forman, personne ne peut avoir oublié la violence de ces violons décadents. Chez VANHAL, ceux-ci sont plus fuyants dans le premier thème. La symphonie possède bien son flot incandescent, mais c’est le second thème qui vient partager la violence du sous-sous-genre (2). VANHAL, grâce à ses quelques symphonies déchainées, suscite l’intérêt de la redécouverte aujourd’hui.

Le mouvement lent en comparaison s’éloigne de celui des trois autres symphonies dans l’idée qu’il ne délaisse pas le mode mineur. L’usage voudrait que l’on qualifie le mouvement noté "cantabile" de concertant, mais faire la différence avec un réel mouvement de concerto pour violon ici relève de l’exploit tant l’instrument domine intégralement l’ensemble. On pense ici beaucoup aux saisons de VIVALDI, sans les flocons ni la pluie. Le menuet, quant à lui, a ce petit tranchant qui manque parfois tant dans ceux de HAYDN et dont MOZART trouvera la continuité parfaite dans sa 40ème, une autre réussite en sol mineur qui poursuit la même idée conductrice.

Enfin le final plus mouvementé, s’agite fermement, brette en continu et pourfend nos oreilles de coups d’orchestres bien placés. On trépigne, on s’impatiente, on effectue quelques détours via des changements de tonalité que n’aurait pas reniés le MOZART des grands jours. Nul doute que VANHAL aura eu un impact sur le salzbourgeois tellement les deux parlent la même langue, l’espace de quelques mesures.

VANHAL saura rassasier votre appétit en matière de musique classique violente et mélancolique. Ce genre immédiat ne s’entiche pas de la pompe des cuivres et timbales, il ne s’étale pas non plus dans un discours longuet comme l’on fait trop de fois les grands romantiques. Si cette première (d’après Bryan) symphonie en sol mineur s’inscrit dans l’exacte ligne directrice de HAYDN et MOZART, elle ne devrait cependant pas vous empêcher de découvrir d’autres œuvres plus remarquables de sa plume. Sa symphonie Dm1 en ré mineur notamment, ou encore la seconde en sol mineur qui s’écarte du modèle FILS/HAYDN/MOZART possèdent toutes deux des qualités plus profondes.

Côté interprétations, il faut fuir la version mollassonne de Füri et favoriser, de loin, l’énergique interprétation du concerto Köln toujours dirigé par Reinhardt Goebel. Un coffret du concerto Köln de 5 CD qui reprend la version conseillée comprend également la précitée symphonie d’Anton FILS.

(1) Ou Waṅhal selon l’orthographe que lui-même favorisait, avec un point et non un háček, le circonflexe inverse propre au Tchèque.
(2) Oui, la symphonie en sol mineur de la période Sturm und drang possède de telles caractéristiques qu’on pourrait presque établir un sous genre particulier.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Concerto Köln
- Reinhardt Goebel (direction)


- symphonie En Sol Mineur Bryan Gm1
1. Allegro Moderato
2. Andate Cantabile
3. Menuetto
4. Finale: Allegro



             



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