Recherche avancée       Liste groupes



      
AMBIENT JAZZ / NU-JAZZ  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2004 Chiaroscuro
2008 Cartography
 

- Style : Nils Petter Molvaer , Jon Hassell
- Membre : Supersilent

Arve HENRIKSEN - Chiaroscuro (2004)
Par STREETCLEANER le 20 Janvier 2016          Consultée 1547 fois

Chiaroscuro est le second album solo du Norvégien Arve Henriksen. On précisera toutefois que le trompettiste a un long parcours derrière lui, très expérimental et libre, avec notamment le groupe norvégien Supersilent, et ce Chiaroscuro est d'ailleurs paru sur le label Rune Grammofon, celui de Supersilent donc.

On est ici loin des expérimentations parfois difficiles à aborder de Supersilent, notamment des premiers albums de la formation, néanmoins entrer dans l'univers de Arve Henriksen équivaut à une promesse d'un voyage étrange, assez énigmatique. Il n'y a aucune violence, aucune agression sonore, aucun long délire improvisé, Henriksen en solo est facile d'écoute. Mais son univers est bien particulier, à nul autre pareil, même si l'influence de Jon Hassell (trompettiste américain) est évidente ; certes, leurs univers respectifs ne sont pas identiques, mais certaines techniques et sonorités captées du Quatrième Monde de Hassell sont immédiatement reconnaissables (la fin de « Bird's-eye-view » par exemple ou lorsque la trompette semble lancer des appels sur « Holography »). Un point qu'il partage avec un autre grand trompettiste norvégien, Nils Petter Molvaer.

Autre point commun avec Molvaer : l'entourage ; on retrouve ici Jan Bang (un fidèle du label ECM) aux samples et Audun Kleive à la batterie et aux percussions, Kleive dont on ne compte plus le nombre de collaborations avec d'autres artistes, que ce soit chez ECM ou ailleurs.

Précisons d'emblée une chose ; à l'écoute de ce disque, et notamment de « Opening Image », « Chiaro », et « Blue Silk » aux colorations asiatiques, on pourrait être persuadé qu'on a affaire à une chanteuse exotique (non créditée) ; il n'en est rien, c'est Henriksen lui-même qui est au chant. Très étonnant, mais les vidéos de l'artiste en live le confirment. Cette technique, assez fascinante sur « Chiaro » notamment, à l'attractivité perturbante (n'est-on pas dans un rêve?), où l'on croirait entendre une sirène fantomatique appelant le marin perdu dans la brume, sera utilisée à plusieurs reprises dans d'autres albums, et notamment sur Cartography (2008). Il est donc évident que lorsque cette voix est entendue en même temps que la trompette nous sommes devant une technique d'overdub, de superposition de pistes enregistrées que l'artiste ne saurait reproduire telle quelle en live.

La beauté étrange, hypnotique de Chiaroscuro est évidente. Difficile de savoir où Henriksen trouve ses inspirations, à travers le globe sans doute mais on se demande toujours s'il n'est pas un peu extra-terrestre. La trompette chante toujours de manière sereine et elle laisse entrevoir avec facilité des paysages d'autres continents (« Bird's-eye-view », « Holography »). Elle pleure ou se lamente d'une manière très touchante sur « Time Lapse » ; Henriksen, comme Molvaer, est capable de passages à l'exquise beauté. Les percussions qui parcourent l'album lui confèrent également un côté tribal et chaud (« Parallel Action »), qui contraste avec des voix plutôt froides, presque glaciales, provenant de l'outre-tombe (« Chiaro », « Blue Silk »). Parfois Henriksen parcourt des territoires plus sombres (« Time Lapse », « Scuro »), ce qui peut sembler un peu déroutant compte tenu d'une musique généralement très apaisée, mais Chiaroscuro, comme à l'accoutumée chez Henriksen, est d'abord à vocation atmosphérique, voire ambient ; un album idéal même pour aborder la nuit.

Comme souvent donc chez le trompettiste norvégien on passe dans une autre dimension ; le monde qu'il nous propose d'explorer est enchanteur ; ce qu'il nous donne à entendre et même à voir est très personnel, nul doute qu'il donne beaucoup de lui-même en se livrant de la sorte. Chiaroscuro est par ailleurs un de ses albums les plus réussis ; alors pourquoi ne pas y jeter une oreille ? Question de voir ?

A lire aussi en JAZZ par STREETCLEANER :


Nik BÄRTSCH'S RONIN
Awase (2018)
Groove, groove, groove !




The LOVECRAFT SEXTET
Seekers Who Are Lovers (cocteau Twins) (2022)
Lumière et ténèbres


Marquez et partagez





 
   STREETCLEANER

 
  N/A



- Arve Henriksen (trompette, voix, électronique)
- Jan Bang (samples)
- Audun Kleive (batterie, percussions)


1. Opening Image
2. Bird's-eye-view
3. Chiaro
4. Holography
5. Blue Silk
6. Parallel Action
7. Circled Take
8. Scuro
9. Time Lapse
10. Ending Image



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod