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2016 Promesses De L'Aube

Laura LEDA - Promesses De L'aube (2016)
Par MARCO STIVELL le 5 Mai 2016          Consultée 1673 fois

Un passionné de musique sans limites sait combien il est difficile d'être partout et comme on le voudrait. Ainsi, avant la sortie de son album, Laura LÉDA était parfaitement inconnue de votre serviteur, même lorsqu'elle officiait sur YouTube avec un autre surnom, La Fille du Voisin/LFDV.

Pour résumer son parcours en quelques mots, étudiante en Arts et Spectacles, elle est découverte par Tefa, le DJ producteur et acteur grâce à qui elle a pu rencontrer YOUSSOUPHA, SETH GUEKO entre autres. Ces figures du rap "grand public" français et actuel participent à "Papa Ce Soir", première composition de la demoiselle parue sur YouTube. D'autres suivront, toutes autant "hallucinantes" en termes de style et de qualité...

C'est ce qui ressort dans son univers, encore maintenant qu'elle a changé de nom. En fait, chez Laura LÉDA -une brune à cheveux très longs, les plus belles...-, le caractère trempé du hip-hop reste pour elle, quoique bien présent, d'abord une influence extérieure, par ce que lui apportent ses collaborations. Elle se démarque surtout par une esthétique proche de tons sombres et éthérés du gothique, ce qui, dit-on, contraste largement avec sa personnalité au quotidien.

Sa musique, qui découle du genre dubstep pour LFDV, change d'horizon en même temps que le nom d'artiste. Même si la demoiselle s'en remet avant tout aux machines, elle tient à ce que des musiciens participent à son premier album, qui s'inscit dans une veine pop électro, à la fois gothique et conservant le bagage hip-hop, notamment dans les paroles que mademoiselle LÉDA co-écrit avec diverses personnes, TUNISIANO, ses producteurs Tefa et Greg K...

Le rap français a-t-il déjà sonné avec autant de délice ? Rien n'est moins sûr, quand on se souvient même du nombre incalculable de chanteuses à l'avoir employé dans un registre r'n'b aguicheur depuis une vingtaine d'années... Ici, le côté technologique n'enlève nullement le travail sur des mélodies belles et suaves, des ambiances travaillées et souvent vides de textes, comme le final de "J'ai Mis les Voiles", premier morceau de l'ensemble. L'omniprésence de cordes classiques, violons etc y est pour beaucoup.

Un refrain comme celui de "Je Fly" pourrait sonner facilement ridicule dans une autre bouche, mâle ou femelle ; cela passe au contraire fort bien dans celle d'une brune splendide à voix claire et douce qui plane sur des orchestrations appropriées. Tout comme l'emploi d'Auto-Tune et d'autres effets, guère dérangeants pour une fois et bien dosés : à titre de comparaison en nouveauté, si vous voulez saigner des oreilles avec hémorragie cérébrale garantie, écoutez le dernier DJ HAMIDA...

Pour faire un autre type de rapprochement, on pense à Mylène FARMER pour des ritournelles comme "Douce Berceuse", et mademoiselle LÉDA validerait volontiers, à mon avis. Sa voix caméléon fait parfois penser à Nolwenn LEROY : sur les couplets de "Et Si Tu Penses", c'est particulièrement flagrant.

Après une ébauche de textes pessimistes, Laura LÉDA préfère écrire des chansons d'amour véritable sans être naïf. D'où cette jolie couleur inspirée par un titre d'album qui emprunte à Romain Gary tout en le détournant car le thème global n'est pas le même. Du Baudelaire moderne en quelque sorte, mais sans aspect risible encore une fois. Bien sûr, on adhère ou pas...

"No Life Song" par exemple, c'est une chanson forte de rimes habiles ("Un serveur dans chaque port pour un cyber-café") pour un thème très actuel, mais il se distingue avec ironie quand on sait que la demoiselle s'est largement déconnectée du monde "geek", un exploit... Et "J'te Parle Pas", symbolique des rêves fragiles et sans repères de jeunes femmes d'aujourd'hui conserve ce qu'il faut de sensualité à travers des mots à rythmique martiale.

Tefa et Greg K mettent le paquet niveau production avec des synthés zozotants, des claviers aériens, des "beats" massifs, des sons de harpes, de flûtes asiatiques ("Ailleurs")... Le tout reste bien ficelé, permet un démarrage suffisamment consistant et réussi pour Laura LÉDA, un talent qu'on encourage volontiers pour la suite de sa carrière !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Laura Léda (chant)
- Tefa, Masta, Greg K (production, programmations)
- K-reen (choeurs)
- Ian Aledji (piano)
- Pierre Estève (guitare, basse, flûte)
- Budapest Symphony Orchestra


1. J'ai Mis Les Voiles
2. Promesses De L'aube
3. J'te Parle Pas
4. Douce Berceuse
5. Je Fly
6. Désillusionnée
7. Ailleurs
8. No Life Song
9. Et Si Tu Penses
10. Je Ne Sais Pas
11. Valse D'excuses



             



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