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PRIMAL SCREAM - Chaosmosis (2016)
Par SEIJITSU le 26 Juin 2016          Consultée 1620 fois

Depuis l’insipide Beautiful Future, ce n’est plus un secret pour personne : PRIMAL SCREAM a perdu son mojo. Ce n’est pas nécessairement un reproche. A 53 ans et après une carrière bien remplie, on peut comprendre que Bobby Gillespie soit fatigué. Qu’il ne cherche plus systématiquement à gueuler des slogans politiques sur du concassage électronique et électrique. C’est normal, c’est humain, car on vieillit tous.
Ce qui est beaucoup moins tolérable, c’est de continuer à faire croire qu’on est jeune alors qu’on n’a plus la même forme qu’avant. Vous avez vu des photos récentes de MADONNA ? C’est embarrassant n’est-ce pas ? Hé bien Chaosmosis, c’est exactement la même chose : du maquillage et de la chirurgie esthétique sur une personne qui a du mal à tenir debout sans sa canne.

La déception rend évidemment amer parce que More Light avait quelques chefs d’œuvre inespérés de la part d’une bande qu’on soupçonnait sur une pente descendante. Mais c’est justement parce que cet album est encore moins bon qu’il rend autant acerbe. On avait toujours des attentes pour cette formation vieillissante, donc on était conscients qu’elle n’était pas tout à fait finie.

Hélas, cette dernière sortie confirme une nouvelle fois une idée qu’on avait pu se faire au sujet de PRIMAL SCREAM avec le temps. C’est un bon groupe de rock, un très bon groupe d’électro, une bande particulièrement tripante dans le créneau du psychédélisme et enfin il touche au génie quand il mélange les trois. Par contre, c’est un mauvais groupe de pop. Ou en tout cas, des gens médiocres lorsqu’il s’agit d’écrire des chansonnettes. Puisque ce disque, c’est exactement ça. De petits morceaux synthpop aux allures de disco songs sucrées. Malheureusement, si le sucre donne de la saveur dans tous les mets, son abus peut rendre diabétique et obèse.

Il n’y a pas besoin de se creuser la tête pour trouver un titre illustrant cette idée : vous prenez le morceau d’introduction, « Trippin' on Your Love », et c’est bon ! Avec ses chœurs féminins (mais mielleux) et ses violons disco, vous avez une chanson plutôt agréable mais aussi profonde que de la variété. Surtout que niveau efficacité, on repassera. Donc imaginez que les pistes suivantes sont pires! La faute à des mélodies vocales d’une pauvreté sidérante. Le ponpon revient à « I Can Change » où Bobby y chouine qu’il a changé avec une voix de fausset… Arf.

Est-ce utile de passer en revue tout le reste ? Il y a un léger mieux dans la seconde moitié de Chaosmosis, car le gang de Gillespie revient dans un créneau où il excelle : l’électro bruitiste (« When the Blackout Meets the Fallout », hélas trop bref), la dance (« Carnival of Fools »), l’électro rock (« Golden Rope ») et louche également du côté de NEW ORDER (« Autumn in Paradise »). Le souci, c’est que les morceaux sont banals donc ça ne change pas grand-chose au résultat.
A cet instant, on pourrait se dire que l’affaire est pliée et que le groupe est désormais rincé… Cependant, il reste deux chansons ahurissantes. « 100% or Nothing », un hymne new wave définitif qui devrait être obligatoire dans les boites de nuit et surtout « Where the Light Gets In ». Un de leurs plus grands sommets et c’est certainement lié à la présence vocale de la charmante SKY FERREIRA.
Voilà pourquoi PRIMAL SCREAM est devenu aussi frustrant ces dernières années : ils ne sont plus capables de composer de bons disques. Toutefois, ils ont encore la capacité d’écrire des morceaux formidables !

L’âge et peut être l'absence de drogue sont des facteurs pouvant expliquer pourquoi il est devenu impossible à la Gillespie Compagny de réaligner les disques essentiels comme auparavant alors que sur certaines plages précises, ils savent se montrer époustouflants. Pourtant, ils sont de nouveau fidèles à leur crédo (ne faire jamais deux fois le même album de suite et s’approprier les tendances actuelles à leur façon)… Ne serait-ce pas cela qui expliquerait justement pourquoi Chaosmosis a autant peu de saveur ? A force d’absorber son époque, on finit par s’y conformer et se fondre dans la masse.

Vous, vous faites ce que vous voulez. Mais quitte à se morfondre dans une nostalgie 80s so 2016, je préfère mettre Dare de THE HUMAN LEAGUE sur la platine qui sera toujours plus incarné que cet hommage poussif.

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   SEIJITSU

 
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- Bobby Gillespie (chant, synthétiseur sur piste 2)
- Andrew Innes (guitare, synthétiseur sur pistes 2, 6, 7, 9 et 10,)
- Martin Duffy (orgue sur piste 1, piano sur pistes 1 et 6, vibrap)
- Darrin Mooney (percussion sur piste 1 et 9, batterie sur piste 3)
- Deborah Chandler (invitée, violoncelle sur piste 5)
- Grace Cockell (invitée, chœurs sur piste 9)
- John Eriksson (invité, batterie sur piste 5 et 10)
- Jason Falkner (invité, basse sur pistes 1, 3, 4 et 9)
- Sky Ferreira (invitée, chant sur piste 6)
- Haim (invitées, chœurs sur pistes 1 et 4)
- Jim Hunt (invité, flute sur piste 3, saxophone sur pistes 7 )


1. Trippin' On Your Love
2. (feeling Like A) Demon Again
3. I Can Change
4. 100% Or Nothing
5. Private Wars
6. Where The Light Gets In
7. When The Blackout Meets The Fallout
8. Carnival Of Fools
9. Golden Rope
10. Autumn In Paradise



             



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