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PRIMAL SCREAM - Primal Scream (1989)
Par SEIJITSU le 27 Mai 2015          Consultée 1858 fois

Replonger dans les débuts de PRIMAL SCREAM, c’est se retrouver face à une question existentielle. Comment ce groupe, qui sera l’un de ceux qui mélangeront classic rock et électro avec le plus de discernement, a pu se dépêtrer du flot de banalités dans lequel il était coincé vers la fin des années 1980 ?

Nous vous le disions auparavant que Sonic Flower Groove était une musique sans prétention, agréable et… Ennuyeuse. Autant briser le suspense tout de suite : cela n’a pas changé.
Ce qui est dommage, c’est que ce second album éponyme s’en sort mieux sur d’autres points. Premièrement, Bobby Gillespie a décidé de mettre plus de nerf dans ses compositions en s’orientant vers une musique plus rock, Dieu merci !

Il le fait savoir dès « Ivy Ivy Ivy » qui, sans être particulièrement transcendante, est poussée par une belle énergie rythmique. Seul Bobby continue de chanter gentiment sur cette copie musicale des ROLLING STONES. Puis vient ce qui sera le gros problème de ce disque : « You're Just Dead Skin To Me ». Ce n’est pas que ça soit une chanson spécialement moins bonne que les autres, c’est juste une ballade… Une ballade dans tout ce que ce mot peut signifier de négatif : plat, sans émotion et sans rien de véritablement marquant (à part cet intro étonnamment sombre qui aurait plu à Nick CAVE). Quand on songe aux futurs slows, terriblement bien écrits et habités sans être surjoués, qui émailleront leur futures sorties, on ne peut qu’être étonné et très déçu.
Au moins, on peut constater qu’ils avaient déjà cette volonté de jouer les girouettes au niveau de leur style musical. Quelle tristesse que le résultat ne suive pas.

Nous pourrions vous laisser en plan dès maintenant en interrompant cette chronique, car le reste de l’album fonctionnera de cette façon jusqu’à ses dernières secondes : une alternance entre du rock énergique fortement inspiré du gang de Mick JAGGER et des ballades d’une fadeur inexcusable (la berceuse « You're Just Too Dark To Care » remplie son objectif les doigts dans le nez : elle nous endort). Seul « Kill The King » surnage grâce à son piano hypnotisant. Toutefois, même si les morceaux les plus furieux (tout en restant relatif) sont les plus appréciables, on nage malgré tout dans l’anodin.

Si on était de mauvaise humeur, on dirait que cette seconde offrande serait médiocre et d’un intérêt discutable. Mais comme ce n’est pas le cas, on se contentera de constater l’écriture correcte de la bande dont le grand défaut est de ne décoller que rarement.

Il reste l’exception qui confirme la règle de ce disque chétif : « I'm Losing More Than I'll Ever Have ». A ce stade de leur histoire, c’est la chanson la plus importante de la formation et pas seulement parce que c’est celle qui se détache le plus ici. Bâtie comme une montée en puissance, elle s’achève dans un accouplement sonore entre riff de guitare plus STONIEN que nature, cuivres orgiaques et un Gillespie bien plus convaincant que sur tous les autres titres.
Ce moment précis, il sera retravaillé et intégré dans un remix house d’Andrew Weatherall, grande figure des raves party d’alors, et donné au chanteur du Cri Primaire pour qu’il puisse donner son avis.

Ce remix n’est autre que « Loaded » qui sera leur premier succès.

Grande révélation dans la face de cet Écossais nostalgique d’un lointain passé : l’acid house n’est pas seulement une musique géniale pour faire la fête, il faut impérativement qu’il s’y rapproche musicalement !
Voilà donc toute l’histoire. En une seule chanson, le destin de pauvres gonzes allait se retrouver complètement chamboulé. Ils passeront du statut de ringards de la scène indé à celui de superstars droguées.

Tout cela est de l’enrobage historique destiné à embellir une légende. Mais cela nous apprend que les rencontres dans le rock peuvent provoquer des bouleversements importants au sein de la musique. Car si Alan McGee n’avait pas sorti les deux premiers skeuds de PRIMAL SCREAM sur son label (il était très copain avec leur chanteur, ceci explique cela !) et ne l’aurait pas introduit dans le milieu de l’acid house, le groupe serait toujours coincé dans la 5ème division et n’aurait sans doute jamais composé Screamadalica ainsi que d’autres merveilles. Ce qui aurait été très triste pour toute une génération et surtout, pour nous.

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   SEIJITSU

 
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- Bobby Gillespie (chant)
- Andrew Innes (guitare)
- Robert 'throb' Young (guitare)
- Martin Duffy (piano)
- Philip Tomanov (batterie)
- Henry Olsen (basse, orchestrations)


1. Ivy Ivy Ivy
2. You're Just Dead Skin To Me
3. She Power
4. You're Just Too Dark To Care
5. I'm Losing More Than I'll Ever Have
6. Gimme Gimme Teenage Head
7. Lone Star Girl
8. Kill The King
9. Sweet Pretty Thing
10. Jesus Can't Save Me



             



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