Le rock français se porte pas mal, merci... De là a attendre 4 longues années pour donner une suite à leur quatrième opus, voila une démarche qui me semble bien risquée. Bien sûr, on baigne avec les Parisiens dans un alternatif de haute volée, et il n'y a guère de doutes que cela n'évolue. Les enfants du Shoegaze français repartent donc à l'assaut de leurs irréductibles fans hexagonaux. Ne pas laisser SHAKA PONK et SKIP THE USE truster les premières places alors qu'on a clairement les moyens de jouer la gagne.

Cela dit, surprise, ce titre introductif "Survivor" tout mignonnet, tout slow qu'il est, a toutefois de quoi interloquer les habitués du groupe. Qui dit alternatif dit grosse ligne de babasse, retour aux fondamentaux avec la quatre cordes de "Miracle" ? Ouais ouais ouais... mais c'est quoi ce refrain à la David GUETTA, sérieux ? On se croirait au sommet du top 50, entre un RIHANNA et un JUL. Je vais rester circonspect mais voilà une idée qui ne me sied pas le moins du monde. Hélas, "Perfect man" repart dans des travers trop mous et mainstream. "Opening" est encore pire. Tout ceci rappelle du IMAGINE DRAGONS, certes, mais après les millions.

On tombe dans une soupe où l'alternatif n'est plus que l'excuse pour vendre quelques semi remorques de plus. Enfin, dans le cadre des STUCK IN THE SOUND, ce sera quelques cartons. Plus loin, "Fire" évolue entre pop et variété. Bon ça vaut rien, clairement. Enfin, "Her" clôt l'opus et on conclut malgré nous à un certain manque de couilles au final. C'est bien dommage. Une volonté de plaire au top des billboards paraÏt avoir remplacé celle d'en découdre avec leurs collègues. Alors oui, c'est mignon tout plein, mais est-ce ce que l'on attend d'un groupe alternatif aujourd'hui ? Franck Black en serait malade !

Il y a cependant quelques titres plus réussis. Avec "Lady of the night"? on réintègre quelques aspects plus concrets de l'alternatif, rehaussé cependant par un refrain hard rock des plus poppy. Diantre ! Mais que pasa ? Le groupe aurait carrément vendu son âme au diable et foulé aux pieds les fondamentaux made in PIXIES et SONIC YOUTH ? Barf, Seijitsu ne va plus en dormir de la nuit. Cela dit, moi je l'aime bien ce joli refrain tout mignonnet, il se laisse écouter super bien. Parfois, il rappelle les grandes heures d'ASIA ou de JOURNEY, si si, j'vous jure. Plus de débauche aussi dans "Pop pop pop", qui surfe sur des climats délétères et lancinants. Un joli riff de gratte qui doit - enfin ! - beaucoup au géant Thurston Moore, mais le refrain me laisse un peu dubitatif. Dommage.

Dieu merci, l'époumonant rythme de "Dies irae" rattrape un peu la sauce, mais nous ramène aussi un peu aux débuts du rock héroïque version new wave avec les "I will follow" de U2 ou les balbutiements de Stuart Adamson dans BIG COUTRY. Ce son cristallin de gratte vraiment typé The EDGE en 2016, c'est étonnant. Cela dit, c'est finalement logique si on regarde la filiation des grands gratteux de l'alternatif. Dans la même logique, on appréciera la ligne mélodique de "Eyes like ice" et ses belles guitares. Et basta !

Donc voilà, si vous avez eu la patience de suivre mes quelques idées forces, vous aurez constaté avec moi que le groupe des titis a raté le coche. C'est un peu dommage, je reste sur le fort souvenir de "Brother" il y a quelques années sur Pursuit. Un concurrent de moins pour le trône du rock franchouillard.