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2009 On This Perfect Day
 

2009 On This Perfect Day

GUILT MACHINE - On This Perfect Day (2009)
Par HEART OF STEELE le 19 Juillet 2016          Consultée 1510 fois

Il était une fois un homme heureux. Un homme qu’on pourrait qualifier de mélomane. Un musicophile ? Non, un musicovore serait plus adapté car cet individu, progueux de son état, se nourrissait littéralement de musique, sans quoi il se laissait totalement dépérir. Ou il se mettait à écouter des infamies que l’on ne citera pas telles Louane, Beyoncé, Skyrock et autres Christophe Maé. Certains osent dire que cette dévotion pour la musique l’aurait amené à faire l’amour à la musique elle-même. A moins qu’il ait fait l’amour en musique. Bref, nul n’ignore le respect immense, la passion absolue, la dévotion qu’a cet homme heureux pour celle-ci lorsqu’elle respecte a minima son auditoire, c'est-à-dire quand elle est créée dans un but artistique et/ou de partage, non à but seulement capitaliste.

Ainsi ce progueux heureux, parfois métalleux, a eu autrefois un respect total puis très mitigé pour des artistes comme Coldplay, Alan Stivell, Marillion et Mickael Jackson. Oui, même le King of Pop a eu une carrière décroissante en terme de qualité (cette phrase ne s’adresse pas aux fans bien entendu).

En fait, ce progueux métalleux heureux (et bouseux car il fuit la ville comme la peste – quel chenapan quand même !) avait une culture musicale variée et assez complète, basée sur une certaine qualité de composition et une recherche mélodique constante. Mais à quelle fin ???

La réponse est simple : l’émotion.

Et là, cher lecteur(ice), si tu sais lire entre les lignes, tu dois voir où cette chronique te mène doucement, sans l’air de rien. Le chemin devient plus clair, la voie est toute tracée par ce progueux métalleux bouseux et heureux, qui est aussi besogneux tant il aime le travail bien fait. L’heure est venue en effet d’arriver à une description plus précise même si rien n’a été superflu jusqu’alors. Ce dont il est question ici lorsqu’on recherche de nouvelles sensations musicales, tout ce qui procure un plaisir raffiné, notamment en Progressif – qu’il soit Jazz, Métal, Rock ou Pop - c’est aussi la recherche d’une émotion, de vivre la musique et / ou la ressentir. Peu importe le genre pratiqué.

Aussi, pour précision, on situera l’album qui nous intéresse dans le genre Rock Prog avec tout de même quelques passages qui feraient chier de peur les Stones et notre Johnny Halliday national qui devrait prendre sa retraite depuis 20 ans au moins*. Oui car le son de guitare est parfois massif, dopé à l’ampli Marshall (ou Marchaux car il y en a plein). Les riffs sont relativement simples mais carrément efficaces. On navigue entre AC/DC et Annihilator et ça, ça ne donne pas une grande indication mais c’est assez drôle à écrire.

Quand on connaît déjà le leader de GUILT MACHINE, à savoir Arjen Lucassen (leader et fondateur du groupe AYREON), on ne s’étonne pas de cet état de fait. Même si habituellement il officie dans un style nettement plus burné, plus couillu si vous préférez. Ici, le ton est beaucoup moins Metal que ce qu'on pouvait attendre du compositeur hollandais. Il y a même un violoncelle qui apparaît de façon magistrale sur un break de malade. C’est pourquoi nous parlerons ici de Rock Progressif, avec toujours ces sonorités synthétiques propres à l’artiste, mais aussi un travail plus soigné que d’habitude sur les atmosphères. On pourrait facilement penser que ce maître du Prog a voulu toucher au cœur et épurer un style parfois bourré d’effets. Comprendre par là moins de guitare saturée, plus d’espace aux synthés et au chant. Et quel chant !

Outre les qualités de compositions évidentes, de production (il a l’habitude) et d’écriture – les textes sont géniaux comme toujours – Mr Lucassen s’est offert 2 atouts majeurs pour cet album magique et puissant dans sa splendeur :

- Chris Maitland, ex batteur de Porcupine Tree et musicien hors pair. Son jeu détient une finesse exemplaire empreinte de force pour le côté Rock et la souplesse du Jazz.
- Jasper Steverlinck, chanteur hollandais dont la voix est juste jouissive. Un don des dieux, une offrande céleste aux pauvres mortels que nous sommes. Une voix douce, assurée, qui peut se faire très puissante, très Rock. Des intonations et même plus, rappelant sans cesse le plus grand chanteur Rock de tous les temps – Freddie MERCURY – sur les montées en puissance. On ne pourra s’empêcher d’entendre, d’entrapercevoir la vigueur et le charisme du chanteur de QUEEN lorsque ce Jasper veut en découdre.

Découvrir un tel artiste et le convaincre d’être le fer de lance de sa nouvelle création est une chance folle pour Lucassen. Une chance improbable. Et bien qu’Arjen soit lui aussi un bon vocaliste, on comprend aisément pourquoi il laisse ce prodige chanter sur la quasi-totalité des titres. C’est logique et c'est tant mieux pour nous, qui étions habitués, pour la Hollande, aux chanteuses à la voix puissante et lyrique comme Sharon Del Adel, Simone Simons et la déesse Anneke Van Giersbergen. Il faudra compter maintenant avec ce mec, Jasper Steverlinck, au potentiel immense.

On ne parlera pas de la belle guitariste Lori Linstruth (mais où va-t-il chercher ses acolytes ?) qui nous offre un jeu alliant puissance et finesse avec des soli bien exécutés mais rares. Et aussi quelques ambiances saturées vraiment sympathiques. Une musicienne affirmée.

La note maximale est une évidence pour toutes ces raisons et parce que cet album se découvre par écoutes successives. Mais un autre aspect de cette musique justifie cette note : l’émotion que l’on a évoquée précédemment. Elle est présente sur toute la galette, et en abondance chers gredins. Le dernier titre de l’album est révélateur : atteint-on ici la Perfection ? On pourrait presque parler de chef d’œuvre, du moins le progueux métalleux bouseux et heureux d’être besogneux utiliserait ce terme. Pour l’auditeur néophyte, un parallèle fort utile (et pas si naïf) peut être fait : l’album Grace de Jeff BUCKLEY dans un registre Rock, est pour beaucoup un modèle de mélodicité et de trouvailles en tout genre. Mais il génère aussi de l’émotion. Une émotion brute. Pour certains il s’agit d’un chef d’œuvre intemporel. Pour d’autres, il s’agira plus d’un album admirable qui reste essentiel à la Musique. A toi lecteur(ice) de faire ton choix dans le cas présent.

*: quitte à perdre du lectorat autant que ce soit pour la bonne cause...

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   HEART OF STEELE

 
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- Jasper Steverlinck - Vocals
- Lori Linstruth - Lead Guitars
- Chris Maitland - Drums
- Arjen Lucassen - Other Instruments And V


1. Twisted Coil
2. Leland Street
3. Green And Cream
4. Season Of Denial
5. Over
6. Perfection?



             



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