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2004 Ostara

SKARAZULA - Ostara (2004)
Par MARCO STIVELL le 13 Août 2016          Consultée 1240 fois

Les rivages de SKARAZULA sont assez éloignés de notre bonne vieille terre de France ; parler de leur découverte constitue un léger anachronisme pour nous autres Européens qui souhaitons nous imprégner de la culture du Moyen-Âge. Pourtant, c'est bien une affaire de Canadiens que de rendre hommage à la musique profane, en marge de la musique sacrée et allant de l'Ars Antiqua (12ème et 13ème siècles) jusqu'à la Renaissance. Les premières formes de notre musique populaire française, en somme.

Sur ce premier disque en 2004, Ostara, le quatuor SKARAZULA retrouve avec brio l'esprit de ces siècles là en termes de composition et d'alchimie, dans un souci d'authenticité tel qu'il pousse certains de ses meneurs à confectionner eux-mêmes leurs instruments : vièle à archet, cistre, dulcimer... C'était l'usage, au temps des troubadours et des trouvères qui étaient donc leurs propres luthiers. Il y a cependant une certaine forme de liberté dans le choix de l'instrumentation proposée, pour grande partie inconnue en Europe, à l'époque.

Le début du disque est formel, avec sa brise légère et ses chants d'oiseaux. Ostara rend hommage au printemps, puisqu'à l'époque, le mot en question est en fait le nom de la déesse germanique associée à la saison qui s'articule aux alentours de Pâques. Avec le temps, Ostara devient Easter, en anglais.

Mis à part des voix à l'accent canadien notable sur un couple de titres chantés (on en rit beaucoup en France, mais au final, il évoque mieux l'ancien français qu'aucun autre actuellement), tout le reste du disque est instrumental et tend à restituer le mieux possible des ambiances de rue et de fêtes médiévales. Le son, prélevé dans la salle de spectacles Saint-Elie de Caxton, lieu du centre Québec construit à flanc de montagne et entièrement en pierre, parait évidemment très "proche" d'un point de vue texture et pour un auditeur qui devient spectateur.

Les danses se succèdent vigoureusement, menées par la flûte et le tambourin, navigant entre jigs ou reels celtes/nordiques et rythmes orientaux. Les troubadours, au sud de la France, favorisaient grandement ces derniers, et on peut entendre de nombreuses percussions diverses conjointement aux ensembles de cordes sur "Echos de la Mer Noire", "Le Bransle du Fol" et "Illusion", avec un esprit incantatoire. "Kakma" joue beaucoup avec la quarte augmentée, cette note fortement dissonante appelée "diabolus in musica" (Diable en la musique) et réprimée sévèrement par l'Eglise.

SKARAZULA propose des compositions avec des reprises de morceaux traditionnels. C'est franchement passionnant, sans même avoir besoin de sortir tout le lexique propre à l'exotisme... Comment ne pas se laisser porter par la légèreté d'"Ostara", par la flûte diablotine de "Manfredina/Rotta", comment ne pas rêver à l'écoute de la mélodie cristalline de "Propinan de Melyor...", jouée au hammered dulcimer ?

Les musiciens François Rainville, Steve Grenier, François Perron et Andrew Wells-Oberegger sont enrichis par la présence, entre autres invités, de Nicolas Boulerice (du groupe Le Vent du Nord) à la vielle à roue sur "Danza de Lauzeta" et "Le Bransle du Fol", ainsi que de la chanteuse lyrique Marie-Annick Béliveau sur "Pucelete...", en duo avec Denis Rainville, lui-même soliste sur "Hélas Madame". Les mots sont en ancien français, des poèmes courtois qui convient l'auditeur à une attention plus marquée, de la fin'amor dans la bonne tradition des ménestrels, Adam DE LA HALLE (XIIIème siècle) et tous les autres "galants".

Bien sûr, SKARAZULA (dont le nom rappelle la "Schiarazula Marazula", célèbre danse italienne de la Renaissance) s'insère prestigieusement dans un monde nostalgique dont ils sont loin d'être les seuls ambassadeurs. Néanmoins le but de ce disque et de leur formule en général reste un plaisir à partager, et ils y arrivent pleinement.

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   MARCO STIVELL

 
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1. Ostara
2. Hélas Madame
3. Echos De La Mer Noire
4. Manfredina / Rotta
5. Danza De Lauzeta
6. La Quarte Estampie Royale
7. Pucelete / Je Languis / Domino
8. Kakma
9. Le Bransle Du Fol
10. Saltare
11. Moult Sui De Bonne Heure Nee
12. Propinan De Melyor / Yougoslave 7 / La Danse Des M
13. Illusion



             



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