"MK mais où étais-tu passée sacrebleu ?"
Oui, oui, petits lecteurs inquiets, MK comprend votre indignation, mais elle est de retour après s'être longuement triturée les méninges sur le prochain album qu'elle allait chroniquer. Et l'album en question, c'est Wrong Crowd de Tom ODELL. N'attendons pas plus, commençons par répondre à cette toute première question lancinante, pour fêter le grand retour de votre dévouée chroniqueuse:
Tom ODELL ? Mais qu'est-ce ? Ça se mange ? MK vous donne la recette: prenez votre chaudron, balancez-y une coupe de cheveux incertaine, un teint blafard, une voix d'ado qui ne veut pas à aller à l'école et vous obtiendrez un chanteur Pop; mettez-le devant un piano, demandez lui de taper cinquante fois les mêmes notes et vous tomberez sur ce cher Tom.

A vingt-cinq ans, le gars s'est forgé une réputation solide: révélé par un des chefs de projet de Lily ALLEN, il est comparé à BOWIE pour son énergie sur scène. Son premier album Long Way Down se retrouve
en haut des charts, notamment grâce au tube planétaire "Another Love", si bien qu'il est invité à faire la première partie des ROLLING STONES en 2013. Tout cela force le respect n'est-ce pas ? "Enfin un artiste de qualité à notre époque ! Quelle aubaine !" direz-vous, et vous n'auriez pas tort. Le souci c'est qu' MK n'est pas tout à fait d'accord.

Certes, comparé à un énième artiste Pop, Tom ODELL se place relativement au-dessus, mais pas de quoi s'extasier non plus. Les cinq premières pistes de l'album sont bonnes, entraînantes même, classiques mais agréables. Puis passent les pistes numéro six, sept... et se développe la vague sensation de déjà entendu. C'est lorsque l'on se surprend à vérifier que la même piste ne tourne pas en boucle depuis un quart d'heure que l'on comprend le fond du problème avec Tom ODELL. Mis à part les cinq premières pistes, soit "Wrong Crowd", "Magnetised", "Concrete", "Constellations" et "Sparrow", l'album est d'une égalité effarante: les mêmes notes de piano, le même ton ennuyé, les mêmes thèmes... bref Wrong Crowd aurait pu s'en tenir aux cinq premiers morceaux qu'on ne lui en aurait pas voulu. MK comprend qu'avec l'état de la musique actuelle, on ne peut pas vraiment émettre de critique, mais delà à comparer ODELL à BOWIE... il y a tout de même un sacré fossé. Le problème c'est que le public considère que dès qu'il y a trois notes de piano, le morceau possède un message fort et poétique, et donc voit l'artiste comme une sorte de demi-dieu descendant directement des plus grands. Hum, comment dire ? Mauvaise réponse ! Quand on s'y penche de plus près, on s'aperçoit que le speech de Tom tourne principalement autour du fait qu'il est malheureux parce qu'il aime une demoiselle, qu'elle ne partage pas ses sentiments et que donc en toute logique, il va aller se bourrer la gueule pour s'en remettre. Tout cela décrit à la manière d'un emo en plein bad-trip après avoir fumé son tout premier pétard. Pour la poésie on est dans le mille, pour le message fort... il faudra repasser.

Bref, celui qui veut se faire passer pour un masturbé du cerveau dira qu'il trouve Tom ODELL brillant et personne n'ira dire le contraire. Mais en gardant une vision réaliste de la chose, il n'est pas ardu de voir que Wrong Crowd reste un album de Pop classique qui ne sort en rien de l'ordinaire. Reste à se demander si la "grande musique " de nos jours ne va pas se résumer à cela : un minet blond qui tape sur un piano en geignant. Si c'est le cas, MK se demande si ce n'est pas le bon moment pour s'inquiéter.