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1996 Era

ERA - Era (1996)
Par MR. AMEFORGÉE le 1er Juin 2006          Consultée 11235 fois

Un tremblement sourd qui retentit, une guitare plaintive qui s’élève dans l’air puis retombe pesamment, se dissipant dans l’écume électrique qu’elle a produit, et des choeurs de moines défroqués qui prennent part au ressac, plein de dilection concupiscente... Voilà comment commence Era, le premier album du projet new age mené par Eric Lévi, ancien guitariste de rock reconverti en sertisseur de musique de film occasionnel.
Grand succès commercial, le disque le doit notamment à celui du film Les Visiteurs, qu’illustraient certains titres présents ici, ainsi qu’à une formule très simple : création d’une atmosphère « magique », évoquant les « temps anciens », où « la sorcellerie et les épopées chevaleresques allaient de paire », permettant aux « damoiseaux de l’époque de batifoler selon les règles de l’amour courtois » (jamais sur la bouche le premier soir) et aux auditeurs des temps modernes de « libérer leurs pentacles astraux » afin de « s’épanouir dans leur spiritualité »...

En des termes plus clairs et moins charlatanesques, la recette est la suivante : mélange d’effets modernes, lignes planantes et riff saturé à la guitare, répétés à satiété, batterie imitant une boîte à rythmes, accompagnement ponctuel d’un chant popisant, de préférence produit par une jeune damoiselle à forte poitrine, et d’effets presque anciens, choeurs « grégoriens » - mais pas trop quand même - et percussions plus tribales, les fameux « rythmes cathares », le tout placé sous la férule des nappes de claviers, vaporeux comme la bruine, et des sortilèges du mixage qui « atmosphérisent » le tout.
En bref, on se trouve face à un rejeton de musique new age, peu complexe, conçu sans doute afin de ne pas effaroucher la ménagère de moins de cinquante ans. La durée des morceaux, relativement brève, va de surcroît en ce sens, sans parler du fait qu’un certain nombre de thèmes se répètent (les choeurs des divers morceaux sont souvent très proches, sans parler du « Ameno remix » et d’« Ameno tout court », ainsi que de « Sempire d’Amor » qui est extrait de « Mother »), à tel point qu’on ne peut manquer de soulever l’indigence dont est frappée la galette (de sarrasins fauchés comme les blés, bien sûr), qui ne dure pourtant qu’une petite quarantaine de minutes.

Cela dit, on serait un vrai malandrin si l’on ne trouvait pas même un soupçon d’agrément dans ces mélodies somme toute sympathiques, arrangées comme il faut pour tisser quelques ambiances, un peu élégiaques (l’épique « Era », le tendre « Mother », le lénifiant « Avemano », le contemplatif « Mirror »... euh, en fait, tous les titres...), un peu dramatiques (le fameux tube des Visiteurs « Ameno »), et un peu mystérieuses (le pierreux « Cathar Rythm », le faussement gracile « After Time », le vénéneux « Enae Volare Mezzo »). La guitare gémissante aux accents lyriques peut s’apprécier, même si elle a tendance à se tordre de douleur dans d’atroces convulsions, un peu comme chez un David Gilmour ou un Dan Ar Braz en version m’as-tu-vu, et à répéter toujours les mêmes accords.
Les choeurs pseudo-sacrés, clé de voûte d’Era, peuvent aussi s’apprécier, même s’ils n’atteignent pas l’intensité dramatique d’un Carmina Burana par exemple, qui semble être une référence revendiquée par Eric Lévi (mais qui n’a pas grand chose à voir avec ce premier album). Les chansons peuvent paraître un peu légères, le texte étant réduit évidemment à sa portion congrue voire grue tout court, mais pourquoi pas ? Le chant rauque de Eric Geisen sur « Cathar Rythm » n’est pas déplaisant, celui de Florence Dedam, quoique acidulée, sur « Mother » et « After Time » non plus. En ce sens, on peut aisément comprendre le succès d’un tel projet.

Mais je ne mentirai pas : Era repose sur une grande part d’esbroufe et de poudre aux yeux. Bien que l’album caresse les oreilles de l’auditeur dans le sens du poil, quelques écoutes suffisent pour lasser et prendre la mesure du vide qui se cache derrière le voile de mystère, décidément bien mince, qui se trouve tissé ici. Je lui porte un regard complaisant car ce n’est que le premier album, la recette est censée être nouvelle, et qu’à l’époque, en mes jeunes années de palefrenier inexpérimenté, je l’avais apprécié franchement. Après, même sans aller exhumer les rayons poussiéreux des disquaires en quête de compilations de chants grégoriens, on peut trouver des groupes aux prétentions médiévales oniriques bien plus convaincantes, à commencer par un Dead Can Dance, par exemple.

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1. Era
2. Ameno Remix
3. Cathar Rhythm
4. Mother
5. Avemano
6. Enae Volare Mezzo
7. Mirror
8. Ameno
9. Sempire D'amor
10. After Time
11. Impera



             



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