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I MONSTER - Bright Sparks (2016)
Par SASKATCHEWAN le 6 Février 2017          Consultée 2237 fois

Attention, ceci est un album concept sur l’histoire des musiques électroniques ! En cas d’indigestion de boucles synthétiques, emparez-vous du ukulélé placé sous votre siège et jouez « Stairway to Heaven ». Une ligne de smileys jaune fluo à vos pieds vous indiquera la sortie si une panne devait survenir. N’essayez pas de retirer les écouteurs de vos oreilles avant la fin du voyage. Pour éviter toute interférence, merci de mourir de mille morts atroces avant le décollage si vous êtes fan de Maître Gims.

C’est d’abord l’histoire d’I MONSTER, un duo de musiciens qui fait la joie des amateurs de pop électronique depuis 1997. Nos deux larrons, Dean HONER et Jarrod GOSLING, ne sont pas les êtres les plus pressés qui soient sur notre petite planète : Bright Sparks n’est que leur troisième album. Tant mieux, quelque part. On peut bien attendre six ans pour des sorties du calibre de Neveroddoreven et A Dense Swarm of Ancient Stars. Ce n’est pas le dernier en date qui me fera mentir.

Revenons à nos boulons. Après diverses collaborations en tant que producteurs, HONER et GOSLING ont décidé d’apporter leur petite contribution à l’édification des masses en concevant un album dédié aux synthétiseurs qui ont fait l’histoire de la pop, du rock et de l’électro depuis les années 60. Chaque titre est donc consacré à une machine ou à une marque d’instruments électroniques, les paroles se chargeant d’expliquer la genèse de chaque gadget. Ça fait un peu peur, on croirait lire le genre de résumés que l’on trouve habituellement au dos de la jaquette des logiciels éducatifs, sale engeance. Oui tonton, je suis sûr que je préfère Jazz Jackrabbit à Adibou lecture et calcul !

Le pire, dans tout ça, c’est qu’ils ont réussi leur coup. Cet album est une évidence, avec des refrains entêtants à faire pâlir d’envie ABBA. Ceux parmi vous qui ont déjà essayé de faire pâlir un Scandinave mesureront l’étendue de la performance. Le disque s’ouvre, comme il se doit, sur une ode à Robert Moog, l’inventeur du synthétiseur du même nom, qui a lancé la démocratisation d’appareils autrefois réservés à une poignée d’hurluberlus enfermés à double-tours dans les caves humides de la RTF, de la RAI ou de la BBC.

Les choses sérieuses ne commencent véritablement qu’à partir de « The Uncertain Contents of the Buchla Box », hommage à la firme Buchla. Ce morceau est une véritable mine d’or, un foisonnement d’effets électroniques enchanteurs qui dévoile toutes les facettes de ces appareils atypiques. Le coup de force d’I MONSTER, c’est d’avoir réussi à faire passer l’identité sonore de chaque modèle de synthé dans leur chanson, et démontrer par la même que ces instruments bien vivants ne sont pas les avant-postes de la déshumanisation de l’art. Impossible de ne pas être charmé par « London, 1969... », une chanson espiègle et bondissante bien digne de l’EMS VCS3, un synthétiseur qui tenait dans une petite valise.

L’autre réussite de ce disque, et non la moindre, c’est de dévoiler l’histoire personnelle qui se cache derrière chaque invention. La suite « The Ballad of Harry Chamberlin… » / « The Bradley Brothers… » vient rappeler que les premiers modèles du Mellotron britannique n’étaient que des copies améliorées du Chamberlin, un appareil américain. L’un des associés de Harry Chamberlin, Bill Franson, s’était fait la malle en Grande-Bretagne en emportant avec lui deux exemplaires du Chamberlin 600, qu’il avait revendu à un trio d’ingénieurs anglais. Quelle ne fut pas la surprise de monsieur Chamberlin quand il reconnut sa propre invention dans le Mellotron qu’on essayait de lui vendre. L’affaire se régla devant les tribunaux. La première partie de la suite semble tout droit sortie d’un film noir, tandis que la seconde, dédiée au Mellotron, est une ballade éthérée absolument délicieuse, magnifiée par la voix de Tania BUSCH.

Placé sous le risque de se transformer en vieux gardiens de musée radoteurs, HONER et GOSLING ont une fois de plus pris le parti de l’humour. Textes faussement naïfs, références à Doctor Who, clin d’œil à l’ancêtre d’Adrian Wagner (cofondateur d’EDP) : le monstrueux duo fait flèches de tout bois. S’il ne fallait retenir qu’un morceau, ce serait sans doute « Alan R. Pearlman and the ARPiological Exploration of the Cosmos », consacré à la firme ARP et ses synthés légendaires. On se croirait retournés dans les années 70, quelque part au bord de l’autobahn électronique empruntée par KRAFTWERK et consorts.

Rafraîchissant, ludique, instructif, Bright Sparks vole sans vergogne des qualificatifs d’habitudes réservés aux robots chiens trop mignons qui font ouaf-ouaf et qui amusent tes amis avec leur faux pipi. Le plus beau dans tout ça, c’est que Bright Sparks a donné naissance à un documentaire du même nom qui retrace la formidable aventure des synthés de manière presque aussi virtuose que l’album. Tout ceci est disponible pour quelques livres sterling sur le site du groupe et le site du film : https://imonster.bandcamp.com/album/bright-sparks et http://brightsparks.movie/ À vot’ bon cœur !

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   SASKATCHEWAN

 
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- Dean Honer (arrangements électroniques)
- Jarrod Gosling (arrangements électroniques)
- Philip Loutsis (invité, chant)
- Philly Smith (invitée, choeurs)
- Peter Rophone (invité, guitare et chant)
- Tiana Krahn (invitée, chant)
- Ross Orton (invité, batterie)
- Dave Spiers (invité, synthés)
- Don Himlin (invité, chant)
- Evelyn Himlin (invitée, chant)
- Tara Busch (invitée, chant)
- Kevin Pearce (invité, guitare sèche)
- John Foxx (invité, chant)
- Gordon Reid (invité, synthés)


1. The Fantastic Tale Of Dr. Moog...
2. The Uncertain Contents Of The Buchla Box
3. Alan R. Pearlman And The Arpiological Exploration
4. The Ballad Of Harry Chamberlin...
5. The Bradley Brothers Realise The Transmutation...
6. London 1969 — The Wizards Of Putney...
7. Electronic Dream Plant (edp) — The Dirt In The Oin
8. The Further Adventures Of K. Freeman...



             



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