Lorsque Igor Stravinsky compose le Sacre du Printemps au début des années 1910, savait-il qu'il tenait là une oeuvre révolutionnaire, qu'un siècle plus tard (voire par la suite) on qualifierait toujours comme "l'Oeuvre du XXème siècle" ?
L'Oiseau de Feu en avait dévoilé les prémices, Le Sacre de Printemps débarque en 1913, enrichi sans doute par l'attirance de Stravinsky pour les musiques traditionnelles, indienne ou celle des pygmées aka, chose que l'on retrouve en particulier dans les rythmiques complexes de l'oeuvre (multiples métriques, jeux de rétrogradation...). Un travail tout à fait remarquable et déroutant, sans doute le détail principal qui a engendré le célèbre chahut et conduit à une mort dans l'assistance lors de la première représentation du ballet. Quant à l'harmonie, elle développe le travail déjà  annoncé dans Petrouchka, à savoir une superposition de couches harmoniques souvent dissonnantes et donnant pour résultat une masse sonore époustouflante (l'orchestre était de plus très lourd pour l'époque). Tous les points du ballet semblent converger vers cette fameuse "Danse Sacrale" idéalement placée à la fin et qui par son dynamisme s'ancre irrémédiablement dans les esprits.
L'Oeuvre du XXème siècle ? Objectivement, peut-être. D'un point de vue plus personnel, il m'est difficile de le reconnaître ainsi pour un travail remarquable en tout points, mais que je ne ressors pas autant que d'autres (loin de là).

Note réelle : 4,5/5