Recherche avancée       Liste groupes



      
MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  OEUVRE

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Sergueï Prokofiev

Igor STRAVINSKY - Petrouchka (boulez) (1911)
Par TARTE le 4 Février 2012          Consultée 3831 fois

Ah, Petrouchka… Voilà une œuvre qui donne du fil à retordre, une pièce possédant tellement de facettes que l'on ne saurait par où commencer. Crée au Théâtre du Châtelet en 1911, le ballet d’Igor Stravinsky succédant au conte hardent du tétrapode vertébré souleva une nouvelle fois l’enthousiasme des parisiens. Le compositeur y porta un travail minutieux sur les rythmiques et exploita davantage les polytonalités ainsi que les ruptures. Le ballet fut retravaillé à deux reprises (en 1947 et en 1965) pour être adapté à plusieurs types d’orchestres, la présente version est celle de 1947.

L’œuvre est divisée en quatre tableaux dont la séparation est marquée par des roulements de timbales. La structure générale du ballet fourmille de thèmes qui s’enchaînent souvent avec rapidité et cohérence. L’apparente confusion de l’ensemble laisse souvent l’auditeur sur sa faim, l’attente ainsi générée le rendra bien plus réceptif.

Stravinsky développe davantage son vocabulaire et n’hésite pas à se tourner vers d’autres méthodes d’écritures. Démarche qui atteindra son apogée sur le célèbre « Sacre du Printemps ». Ce qui frappa à l’époque fut l’utilisation abondante du triton, aussi appelé ‘accord du diable’ (comprenez un écart de trois tons entre deux notes) que l’on entend, par exemple, dès l’introduction du second tableau. Le compositeur aurait pu se targuer de l’avoir popularisé, il n’en fut rien.

A l’inverse de « l’Oiseau de Feu », Petrouchka s’aventure dans une multitude de chemins de traverse parfois surprenants, dissonants, pathétiques, grandioses… La palette sonore ainsi développée se montre donc remarquable de diversité. Ajoutez à cela un équilibre harmonique et rythmique soigné et des enchaînements maîtrisés, vous obtiendrez une perle de la musique à programme.

Les percussions sont très présentes, elles apportent un relief supplémentaire à la musique : dans la première partie, l'écho des cymbales répond aux appels des cuivres dans des marches joyeuses et mouvementées, suivant de près les interruptions, ralentissements, superpositions, crescendos et passages allégro. Et que dire de l’exotisme des tambourins s’agitant jovialement lors des moments de fête, de ces glockenspiels scintillants d’une finesse inouïe, de cette caisse claire martiale retentissante ? Bien trop de choses, j’en ai peur.

Notons que Petrouchka est une œuvre pour piano et orchestre, Stravinsky n’était pas coutumier à ce mariage (Il composera une version uniquement pour piano de Petrouchka à la demande d’Arthur Rubinstein, cette version fut à la hauteur de son commanditaire, et vice-versa). Souvent discret, le piano s’accorde néanmoins quelques passages au devant de la scène comme le rappel de la marche russe du premier tableau ou ses échos lointains des « Jeux d’Eau » de Ravel dans le second. Sentiment tout à fait personnel : même si son utilisation est extrêmement judicieuse, il semble, par sa sonorité, toujours étranger au reste de la philharmonie. Une question d’habitude, sans doute.

Les lignes mélodiques se chevauchent avec une ingéniosité stupéfiante, de la fugue Stravinsky ne conserve que les superpositions des réponses, oubliant les écarts de ton pour se pencher sur les pulsations ; les combinaisons donnent parfois naissance à des rythmiques savantes, je pense à cette incroyable envolée de l’orchestre dans la seconde partie ou à la danse des cochers et des palefreniers (ainsi que qu’à son rappel peu après) dans la quatrième partie.

Igor Stravinsky avait un génie certain, résultat d’une curiosité insatiable liée à une perception unique de l’écriture. Son style, reconnaissable entre mille, fait de nouveau merveille. Une étape incontournable de son œuvre.

A lire aussi en MUSIQUE CONTEMPORAINE par TARTE :


Hans ZIMMER
Inception (2010)
"nooon, rien de rien..."




Roy HARRIS
Symphony No.5 (1942)
Musique contemporaine


Marquez et partagez





 
   TARTE

 
  N/A



- New York Philharmonic Orchestra
- Pierre Boulez (direction)


- premier Tableau: La Foire Du Mardi Gras
1. Introduction (À La Foire Du Mardi-gras)
2. La Cabine Du Charlatan
3. Danse Russe
- second Tableau
4. Chez Petrouchka
- troisième Tableau: Chez Le Maure
5. Chez Le Maure
6. Danse De La Ballerine
7. Valse De La Ballerine Et Du Maure
- quatrième Tableau: La Foire Du Mardi Gras (la Nu
8. Danse Des Nourrices
9. Le Paysan Et Son Ours Dansant
10. Le Joyeux Négociant Et Deux Bohémiennes
11. Danse Des Personnalités Et De Leurs Suivants
12. Les Artistes De Théâtre
13. Le Combat Entre Le Maure Et Petrouchka
14. Mort De Petrouchka
15. Vision Du Fantôme De Petrouchka



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod