Kick out the Jams ou l'arnaque du siècle.

Qu'il soit un monument de rébellion, de provoc', un gros doigt d'honneur à toute l'Amérique puritaine et aux politicards de l'époque n'en fait pas un chef-d'oeuvre, loin de là. Certains y voient pourtant, rien que pour ça, l'album où l'énergie rock ne s'est jamais autant bien exprimée. Sérieusement ?

Kick out the Jams est un disque potable, mais faut vraiment le vouloir pour lui décerner la palme d'or. Certes, on aura le droit à de très bons moments, qui transpirent justement cette énergie rock tant recherchée, des morceaux tels que "Ramblin' Rose" et "Kick out the Jams" qui atteignent immédiatement leur but, voire dans une moindre mesure "Come Together", qui ne marque toutefois pas autant que les deux premières. M'enfin quand même, pas de quoi non plus crier au génie sans bouillir : on se penche rapidos sur un bon skeud des Sonics, des Monks, de Blue Cheer, des Stooges, de Led Zeppelin, de Grand Funk Railroad (héhé la liste pourrait encore s'allonger) pour voir ce fumeux Kick Out se dégonfler ridiculement.

Pour le reste, c'est la descente au fin fond de la nullité : les catastrophiques "Bordeline" (ce chant bon dieu, et cette batterie, c'est naze à crever !) et "Starship", sorte de délire ne consistant qu'à faire le plus de bruit possible avec des musiciens sans talent pour l'improvisation, plombent d'ors et déjà le disque. Rajoutons à cela la bordélique "Rocket Reducer No. 62 " et son riff insupportable, la très classique "Motor City Is Burning" tournant rapidement à l'ennui, et enfin "I Want You Right Now", intéressante au départ mais rapidement gâchée par un intermède inutile et frustrant.

Finalement, MC5 est peut-être "rock" de par son essence provocatrice, mais ne propose en aucun cas un bon moment. Gardons entre les deux oreilles les seules "Ramblin' Rose" et "Kick out the Jams", et jetons les autres, ça ne vaut, je vous assure, vraiment rien.

Un gentil 2/5.