Dañs An Diaoul avait déjà été une excellente sortie mais avec Amzer An Dispac'h les RAMONEURS DE MENHIRS atteignent carrément le niveau au-dessus. La recette n'a pourtant quasiment pas changé, Loran à la guitare envoie toujours autant qu'il peut, affrontant sans cesse les bombardes des deux sonneurs lorientais qui en font de même. Louise Ebrel, au top de sa forme comme jamais du haut de ses 80 berges, impressionne et se défend comme une diablesse en face de ces "jeunes" keupons qui décidément ne lui font pas peur, tandis que Momo la voix sans maître a réellement gagné en assurance par rapport au premier album.

Du début à la fin, ce second skeud est une vraie réussite, d'une énergie fantastique, résultat d'un croisement toujours parfait entre punk et musique trad bretonne. On prend sa claque sur les plus rock "Oy! Oy! Oy!" (écoutez-moi ce pont, à tomber par terre !), "If the Kids" au demeurant très sympathique et enfin "Auschwitz Planète", aussi tranchante dans ses sonorités que dans ses paroles. "La Blanche Hermine", obligatoirement reprise en chœur dès la première écoute pour qui connaît l'original de Gilles Servat, est un pur moment de bonheur. Pour les plus danseurs, "Menez Unan" et "Menez Daou" promettent une gavotte des plus endiablées, où de nouveau Louise Ebrel s'illustre derrière le micro. On se finira en sueur sur le faux-reggae de "Marijanig", qui nous explose à la figure sans prévenir, et "Ya'at'eeh", hommage énergique à Léonard Peltier, militant lakota incarcéré depuis 1976 aux Etats-Unis.

Que dire de plus ? Qu'évidemment ce disque n'est rien comparé aux prestations scéniques du groupe, mais que sans problème Amzer An Dispac'h peut se classer par les grands sorties de l'année 2010 en Bretagne, foncez dessus !

Un 4,5/5 bien mérité, arrondi à 5 pour faire joli.