C'est l'un des albums qui a bercé on enfance, au point que lorsque j'ai essayé de tâter un peu de GOLDMAN seul, j'ai trouvé ça presque inutile ! C'est le monde à l'envers.
Pourtant, même s'il est difficile d'occulter la carrière antérieure de Jean-Jacques (et de ce fait son influence sur cette entreprise), ce n'est pas complètement farfelu, tant le talent transpire de ces petites chansons sans grande ambition de FGJ. Je mets volontiers de côté "Un, Deux, Trois" dont la montée reste sympathique, mais la partie avec cuivres un brin poussive.
Naturellement comme j'aime bien casser les pieds, je dirai que je préfère nettement l'ordre de la cassette audio, qui fait se terminer le disque par "Nuit" et non "Tu Manques"... Question d'habitude. Outre "Un, Deux, Trois", la première partie regorge de superbes chansons, à l'image du lumineux "C'est Pas d'l'Amour", du poignant "Né en 17 à Leidenstadt" et du déchirant "Tu Manques", dont la sobriété globale est d'une justesse à couper le souffle. "Vivre Cent Vies" est aussi une chanson qui en met plein la vue, mettant l'accent sur les programmations musicales tout comme "Peurs" le fera pour la seconde partie.
Cette seconde partie révèle d'abord "Je l'Aime Aussi" et la meilleure utilisation que GOLDMAN ait pu faire des cuivres dans sa carrière (et ces guitares !). "Chanson d'Amour... !" si décriée conserve un bon feeling et une super ambiance. "A Nos Actes Manqués" donne la pêche pour la journée, bien que sa meilleure interprétation se situe quelques années plus tard, en 1998. "Peurs"/"Nuit", c'est mon moment préféré du disque. Que dire des changements d'humeurs de "Peurs", et de la méditation feutrée de "Nuit", tellement plus touchante que celle que Jean-Jacques avait proposée sur son deuxième disque...

4,5/5 objectivement, 5/5 subjectivement