Pour rebondir sur le propos de notre cher Seijitsu je dirai, en supposant que les best-of soient effectivement inutiles, que certaines compilations en atteindraient presque le niveau si l'on ne connaissait pas les albums, souvent plus peaufinés dans leur réalisation. Pubic Fruit en est la preuve, ce sera donc le meilleur de CURVE... à ses débuts !
On retrouve déjà tous les éléments qui feront le succès de la musique du groupe, bien que le son global du premier EP semble légèrement plus soft et fin, moins chargé en saturation. Ce qui laisse supposer une personnalité de plus en plus forte en arrivant jusqu'à Doppelganger, si l'on suit l'histoire. Sur le premier EP, il reste que l'on se perd déjà (tout en aimant ça !) dans les diverses parties vocales de Toni Halliday, qui ont encore une légère prédominance sur les guitares (pas encore à égalité donc). On appréciera le chant "normal" et les "hey hey hey" de "I Speak Your Every Word" tout aussi charismatiques. La rythmique permet déjà quant à elle d'offrir une grande spatialisation à la musique.
"The Colour Hurts" amène plus de saturation encore et c'est l'époque où il commence à y avoir plus de samples, de guitares assourdissantes... A partir de là, on goûtera la rythmique généreuse de " Galaxy" ou au contraire plus soft du planant (dans le sens le plus strict) et faussement léger "Cherry", la basse lourde et les programmations intelligentes de "Fait Accompli" et bien sûr la diversité plus marquée des parties de Toni, entre chaleur érotique, suavité éperdue et quelques "momomomo" se noyant dans un océan de distorsion ("Zoo").
On sera saisi par l'excellence de toutes ces compositions qui ont pour le coup toutes la valeur de joyaux perdus. Pour sûr, à ses débuts CURVE avait déjà tout d'un groupe immense. Autant dire que cette compilation remplit parfaitement son rôle.

Note réelle : 4,5. J'étais tenté de mettre 5 mais Doppelganger est inégalable !