Il fut un temps où un journaliste rock digne de ce nom écoutait un disque entre cing et dix fois avant d'écrire une chronique en bonne et due forme, quand il recevait une copie promo suffisamment à l'avance. Et s'il n'avait pas pu écouter le disque 10 fois, il le mentionnait dans sa chronique. On pense là à Nick Kent, Charles Murray, tous ces grands critiques qui ont fait l'âge d'or du NME, la célèbre revue anglaise dans les années 1970. Au XXI ème siècle, le chaland donne un avis définitif après une écoute, c'est l'époque des The Voice qui veut cela, époque où on cloue au piloris en 60 secondes.
The Velvet Underground & Nico est un album splendide, dangereux, vicieux, et beau à la fois. Peu d'oeuvres comme celle-ci vous emmènent près du précipice, et flirtent à ce point avec le danger.