5 titres. Toujours démocratiquement répartis (quoique Mason commence à accuser un certain déficit), mais les apparences sont trompeuses. Car la superbe suite orchestrale qui donne son nom à l'album est avant tout le fruit du travail en amont de Roger Waters avec le compositeur "contemporain" Ron Geesin. Même si, ensuite, la part prise par les musiciens s'avère prépondérante en l'occurence : Atom Heart Mother est un très grand moment de musique pure.
On a pu faire remarquer qu'en pistant Stravinsky, ils n'avaient rejoint que Berlioz : foutaises ! A la réécoute, ça n'a rien à voir : organique mais gorgé aussi d'électricité latente, c'est une sorte de manifeste élégiaque et caustique, une incursion culottée dans un domaine encore en friche qu'investiront bientôt les allemands de Kraftwerk et de Tangerine Dream. Art pompier ? Si l'on veut. Mais surtout juteux, costaud et mieux que la farce électro-carabine du collage final mis en son par Alan Parsons, ingénieur ultra-compétent et qui aurait mieux fait d'en rester là : en fait de "psychédélique", ce Breakfast est au final nettement fumise !
Entre les 2, 3 chansons plus paisibles, on retiendra If, pour la métrique tout "cohenienne" de ce méditatif poème d'un Waters jouant de la tonalité des mots avec un bonheur communicatif. Etonnant, non ? Profitons-en...