Là : ça y est. Le FLOYD tourne le dos à la pop délirante. David fait son entrée en remplacement de Syd et impose d'ors et déjà son jeu éclatant de pureté et d'inventivité. Le FLOYD naît véritablement avec cet aéronef mystérieux. Tout n'est pas synonyme de pleine maîtrise (le kazoo de "Corporal Clegg, je ne déteste pas mais je n'en raffole pas non plus), ce qui n'empêche pas le trip d'être quasi total. J'ose à peine imaginer la tête des hippies ou des BCBG fondus de pop lorsque la quatre cordes impériale et conquérante de "Let There Be More Light" les a harponné. Du très grand rock psyché.
Space rock ? À l'époque où un certain Dave Brock passe la nuit à la belle étoile sur les plages du Sud de la France avec sa gratte et son harmonica dylanien, sans même savoir qu'il atteindra Bételgeuse dans 4 ans : Roger, David, Richard et Nick anticipent déjà les excursions folles et les attaques soniques de HAWKWIND, en moins abrasives et menaçantes néanmoins. De toute façon, au pinacle du génie rock UK et planétaire : le FLOYD et les HAWKS se partagent le terrain. Alors pas de jaloux. Et si le morceau titre comme le tétanisant et tout sauf chaleureux "Set The Control For The Heart Of The Sun" (ce titre ...) sont des pièces maîtresses inaltérables : j'admets toutefois les préférer dans leurs versions volcaniques à venir dans les arènes de Pompéi.
Un incontournable des 60's. Au même titre qu'un "Pet Sounds", "Forever Changes", "In The Court Of The Crimson King", "Strange Days", "The Marble Index", "Hot Rats", "The Stooges", ou "My Generation".