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SYNTHPOP  |  STUDIO

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2017 À Ta Merci
2022 Avec Les Yeux

FISHBACH - À Ta Merci (2017)
Par WALTERSMOKE le 5 Avril 2017          Consultée 2270 fois

Les années 80 ne sont pas mortes. Elles ne l'ont jamais été, tout au plus se sont-elles faites discrètes pendant deux décennies avant de réapparaitre sous un jour nouveau – ce qui est raccord avec la tendance générale à célébrer le passé, et à trouver que les anciennes « horreurs » n'étaient en fait pas si horribles que ça.
C'est en tout cas la première impression qui se dégage de l'écoute d'À ta merci, le premier album de Fishbach. De son vrai nom Flora Fischbach, la chanteuse française a clairement vu sa vie bercée par la musique des années 80, en bonne enfant des années 90, et qui a pu y voir de la bonne musique. Ce n'est donc pas une énième enfant du rock persuadée que la musique est morte en 1977. Mais outre ces considérations quelque peu partisanes, Fishbach est avant tout une entité rare, très rare, surtout en France : une bonne artisane pop.

Fishbach, au premier contact, c'est d'abord la voix. « Évidemment, crétin des Alpes, c'est une chanteuse ! ». Oui, mais celle de Fishbach détone avec celles de ses consœurs actuelles. Sa voix est grave et forte, tranchant avec « l'idéal » (ahum) que certains se font d'une chanteuse, à savoir une voix fragile et infantile. Un premier élément fort de café donc, et qui appelle à la curiosité – et aussi aux comparaison en tous genres, avec les noms de Desireless, Rose Laurens ou Catherine Ringer (toujours les années 80, au passage). Et de plus, elle est belle à entendre.

Quant aux compositions, À ta merci n'est pas avare en bons morceaux. Quoiqu'il faut faire gaffe à "Un autre que moi", le single promotionnel de l'album. La chanson se tient, l'instrumentation jouit d'une production remarquable, mais... ce n'est pas avec cette chanson qu'il est réellement possible de convaincre que Fishbach est une grande musicienne. Pire, un fin connaisseur des années 80 pourrait y voir un malheureux pastiche post-moderne de la décennie et bailler. Il y a bien mieux sur le reste de l'album. Comme "Ma voie lactée", qui l'ouvre sur un ton synthpop pas désagréable du tout, avec quand même une guitare discrète mais bien placée. Ou bien "On me dit tu", avec ce synthé à trois temps sur un beat enlevé, avec de légers accents gothiques (mais légers, hein). Ou le plus classique "Éternité", qui sent clairement comme la chanson d'un(e) artiste n'ayant pas inventé l'eau chaude, mais tout de même très agréable à écouter.

Il y a donc pas mal d'up-tempos sur À ta merci. Mais Fishbach est aussi capable de bien faire dans un registre plus lent. "Y crois-tu" est une belle ballade électronique, avec un refrain un peu tarte sur les paroles (on y reviendra) mais assez poignant et émotif. "Le meilleur de la fête" se pare d'une ambiance bien sombre, aussi bien dans les paroles qu'en musique. Mais le véritable clou du spectacle, c'est "Un beau langage", ou comment faire dans le magnifique avec des synthés, une flute et une voix particulièrement bonne. Sans compter des paroles à l'avenant.

Les paroles, justement... c'est sans doute lié au fait d'écouter de la musique chantée en français, mais il faut avouer que Fishbach donne à plusieurs reprises l'occasion de hausser des sourcils. Si d'un côté on a "Un beau langage" et "Le meilleur de la fête", il faut avouer qu'aussi bonne soit "Ma voie lactée", ses paroles laissent perplexe. Et puis plus loin, la chanteuse part dans une sorte de trip sur "Invisible désintégration de l'univers" (rien que le titre...). Les langues les plus féroces pourraient penser – en mal – à Mylène Farmer (encore un nom des années 80 !). Mais bon, il y a tellement de chansons aux paroles bien, bien plus connes qu'on apprécie pourtant, ce n'est donc pas nécessairement majeur ici.

Premiers pas dans le monde de la musique, et déjà un solide opus : Fishbach est une grande artiste. Ou du moins, elle est appelée à le devenir, et pas qu'un peu. Non seulement le talent est déjà présent, mais il est en plus déjà mis au service d'une musique à la fois ancienne et nouvelle qui ne dérive pas en pseudo-revival pédant. Inutile de préciser donc qu'on attend Fishbach au tournant pour la prochaine, l'optimisme à la main.

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- Fishbach (chant)
- Xavier Thiry (un peu de tout)
- Nicolas Lockhart (batterie, guitare, programming)
- Jean Thévenin (batterie sur 10)
- Michelle Blades (guitare sur 12)


1. Ma Voie Lactée
2. Y Crois-tu
3. Éternité
4. Un Beau Langage
5. Un Autre Que Moi
6. Feu
7. On Me Dit Tu
8. Invisible Désintégration De L'univers
9. Le Château
10. Mortel
11. Le Meilleur De La Fête
12. À Ta Merci



             



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