Il y a deux ans et demi, jeune et fou, je découvrais le premier album d’un groupe british aux looks improbables et aux mélodies divines. Je découvrais Sun Structures, sublime disque de TEMPLES qui arrivait à résumer 50 ans de pop dans un condensé homogène et brillant. Des mélodies haut perchées bouffées par une reverb planante, des riffs de guitare hallucinés, une maturité impressionnante et des compositions inspirées. J’avais l’impression de vivre une époque inconnue, la faute à mon jeune âge (pour la petite histoire, j’ai 23 ans, j’en avais donc 21 à l’époque et ma foi, cette anecdote n’a rien à faire dans cette chronique).

Quelques années plus tard, James Edward Bagshaw et sa bande reviennent pour Volcano, un second album attendu au tournant. La question cruciale était de connaître maintenant la vérité : était-ce un one shot ou sont-ils vraiment un des meilleurs groupes actuels britanniques ? Personnellement j’avais parié deux bières sur une réussite totale. Deux bières bien fraiches en terrasse. Autant vous dire que j’attendais avec impatience la sortie de ce disque.

Alors oui, Forces Parallèles et son système d’étoiles spoile ma stratégie de suspense insoutenable : cet album relève le défi d’être - au moins - aussi remarquable que le premier. En ce sens, Volcano poursuit les grandes lignes posées par son grand frère : une pop psyché, très mélodique et accessible mais pourtant nourrie d’arrangements et d’harmonies complexes. Si vous voulez un simple exemple : écoutez moi ces accords presque dissonants de « How would you like to go ? ». Cette introduction planante et complètement barrée, ces claviers spatiaux, ce refrain aigu et hypnotique, puis les bruits de guitare écorchée qui le suivent. Du génie.

Cependant, Volcano se démarque de Sun Structures par un son plus moderne dû aux claviers et synthétiseurs plus nombreux. Le single « Certainty » par exemple se distingue nettement des arrangements très sixties développés par le premier disque. Cela permet au groupe d’enrichir d’avantage l’ambiance psychédélique, ce qui fait de Volcano un disque plus exigeant, plus maitrisé, plus compliqué aussi. Par exemple, écoutez « Mystery of Pop ». Que reprocher à ce morceau ? Rien.

Je pourrais développer un argumentaire pendant des heures, comparant TEMPLES et TAME IMPALA (dont le disque Currents pourrait être une sorte d’alter ego de celui-ci), énonçant de manière presque fétichiste les frissons que m’a procuré chaque note de chaque chanson, tentant de trouver les raisons précises pour lesquelles ce disque est si jouissif. En réalité, il suffit de dire que peu de groupes en 2017 parviennent à être inspirés et fous, accessibles et complexes, ringards et modernes, psychédéliques et structurés, émouvants et énergiques et vous pouvez encore trouver quelques oxymores, vous verrez, c’est amusant.

Vous voulez écouter un single imparable mélancolique et doux ? « Strange of be forgotten » est fait pour vous. Des mélodies entêtantes sur des harmonies complètement folles ? « Oh the saviour ». Des riffs originaux et rock ? « I wanna be your mirror » bien sûr. On pourrait vanter chaque chanson de cette merveille d’album. C’est l’ADN des BEATLES en 2017 et ça m’a fait rédiger une chronique sur ce site après plus d’un an d’absence. Donc c’est forcément génial, non ?
Sur ce, je m’en vais boire quelques bières en terrasse.

* Le tube de l’album : Certainty
* Mon coup de coeur : Oh the saviour
* Mon coup de gueule : leur nombre de vues sur Youtube