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ROCKABIILLY HILLBILLY  |  COMPILATION

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2007 Memphis Rockabilly King

Eddie BOND - Memphis Rockabilly King (2007)
Par LE KINGBEE le 1er Mai 2017          Consultée 1112 fois

Eddie BOND fait partie des nombreux seconds couteaux de la grande vague Rockabilly qui déferla sur tout le territoire américain, l’âge d’or se situant entre 1956 et 58. En clair, un bon petit péquenot que rien ne distingue d’un autre péquenot, hormis peut-être le nom et une présence dans la musique assez longue malgré un manque récurrent de succès.

Edward James Bond voit le jour à Memphis, la patrie spirituelle du Rockab, en juillet 1933. Rien qu’à la lecture de cet énoncé, on peut se dire que notre Eddie a loupé le coche. Quel avenir aurait-il pu connaître s’il avait gommé son premier prénom ? Avouez que James Bond aurait eu plus de « gueule », mais ça, notre péquenot ne pouvait pas le savoir.
Eddie se met tardivement à la guitare à 15 ans, apprenant l’instrument en autodidacte. L’adolescent apprend vite et se produit localement dans un répertoire dans la lignée de Carl Smith, Ernest Tubb et Gene Autry, ses principales influences. A son retour de la Navy, il a servi dans un sous-marin, il se lance sérieusement dans la musique et fonde le Western Swing Band, un petit combo comprenant le guitariste Reggie Young. Fin 54, son père finance l’enregistrement de deux copains du coin, Dorsey et Johnny Burnette, les deux frangins mettent en boîte un premier single pour le label Von. Cette initiative paternelle pousse Eddie à chercher une maison de disque ou un producteur. Il se casse les dents chez Meteor et est éconduit par Sun, firme pour laquelle il enregistre quatre titres qui resteront au fond d’un tiroir. En juillet 55, Red Mattews, patron du label Ekko qui vient d’enregistrer Johnny Tyler et The Cochran Brothers, lui donne sa chance. Eddie Bond enregistre son premier single épaulé par une belle brochette : les guitaristes Hank Garland et Eddie Hill, Jerry Byrd à la lap steel, Buddy Harman aux baguettes et Lightnin’ Chance à la contrebasse. Un second single sort aussitôt et en septembre, Eddie Bond tourne dans le Sud en compagnie d’Elvis et Johnny CASH et se produit à la Louisiana Hayride.
En 1956, Eddie atterrit chez Mercury avec un nouveau groupe, The Stompers, avec qui il va graver six singles de Rockab de haute facture, mais aucun d’entre eux ne rentrera dans le Top 20. A la fin de l’année, Eddie se produit au Big D Jamboree et devient l’un des attitrés de la Louisiana Hayride. Mercury met fin à son contrat en 1957, Eddie va alors enchaîner sur une multitude de petits labels (D, Stomper Time, Coral, SPA, USA, Pen, Goldwax, Erwin (rien à voir avec notre chroniqueur) Memphis et Tab) orientant comme beaucoup d’autres son répertoire vers la Country.
Contrairement à certains pionniers du Rockabilly qui reprirent des activités professionnelles courantes, Eddie Bond parvient à rester plus ou moins dans la course. C’est dans le domaine de la Country que le chanteur guitariste parvient à subsister, à l’instar de Conway Twitty ou Charlie Rich. Les temps s’annonçaient durs pour une grande partie des anciens rockers. Certains précurseurs trouvent leurs voies dans différents domaines : Wanda Jackson et Hal Harris se réfugient dans le Gospel, Jimmy Bowen et Roland Janes dans la production. Eddie Bond devient animateur radio pour la KWAM, une radio de Memphis. En 1973, Eddie Bond décroche le poste de chef de la police à Finger, une bourgade du Tennessee au sud est de Jackson. Il enregistre un album Country à la gloire du sheriff Buford Pusser, un flic de choc et véritable légende locale.
Si le Rockabilly est bien né dans le Sud profond de l’Amérique, c’est en Europe que le registre allait connaître un semblant de résurrection dans les années 70. Eddie Bond se produit alors ici et là dans des tournées organisées pour de vieux fans nostalgiques. En 1982, il enregistre à Londres en compagnie de Dave Travis et des meilleurs accompagnateurs locaux. Un an plus tard, Eddie est la vedette du 20ème Festival Rock' n' Roll d’Eindhoven. Il participe à certains des plus grands shows Country, mais malgré une carrière d’un demi-siècle, il ne décroche jamais le moindre hit, un paradoxe pour ce chanteur qui peut s’enorgueillir d’une grosse réputation dans le milieu musical américain. Au début du nouveau millénaire, Eddie Bond victime de la maladie d’Alzheimer, est contraint de stopper toute activité. Il décède en 2013 à l’âge de 79 ans.

Malgré une longue carrière, sa discographie demeure des plus minces, certains disques demeurant introuvables. A titre d’exemple, le single Mercury regroupant « Rockin’ Daddy » et « I’ve Got A Woman » se négocie actuellement autour de 50 $. Cette compilation éditée par le label anglais (Eddie a aussi enregistré une poignée de singles pour le label Stomper Time américain) propose une excellente rétrospective du chanteur. Les 40 pistes écrèment une période allant de 1955 à 1984. Ce sont bien évidemment les titres enregistrés durant les fifties ou early sixties qui laissent la meilleure impression. A l’écoute de « Rockin’ Daddy », une reprise de Sonny Fisher, on peut s’étonner que le titre n’ait pas retenu l’attention des radios au moment où la carrière d’Elvis décollait comme une fusée. Mercury a probablement loupé une grosse occase, la version de Bond avec Reggie Young à la guitare et John Hughey (futur accompagnateur de Conway Twitty Vince Gill et Loretta Lynn) avait tout pour rentrer dans les charts. La face B du single prouve qu’Eddie ne restait pas figé dans le répertoire redneck, en mars 56 il fallait en avoir dans la culotte pour reprendre le « I’ve Got A Woman », gros succès de Ray Charles. Elvis reprendra le morceau une semaine après la version de notre péquenot. La session de mars 56 regroupant « Slip, Slip Slippin’ In », « Flip, Flop Mama », le medium « Baby, Baby, Baby » et « Boppin’ Bonnie » sont de parfaits prototypes de Rockab primitif avec un groupe transcendant, un chant qui monte en sauvagerie et une contrebasse slappée en véritable métronome du tempo. Les quatre faces Ekko (« Talking Off The Wall », « Double Duty Lovin’ », and «Love Makes A Fool» et «Your Eyes» sonnent bien Hillbilly et témoignent du changement de cap opéré par le chanteur.
Parmi les titres gravés lors des sixties, Eddie Bond délivre d’excellentes reprises : « Memphis Tennessee » (Chuck Berry), le « Hey Joe » œuvre de Boudleaux Bryant popularisée par Carl Smith. Eddie Bond s’essaie également au Blues et au Country Blues avec enthousiasme sur « Big Boss Man » immortalisé par Jimmy Reed et «My Bucket’s Got A Hole In It » grand succès d’Hank Williams. Bond excellait aussi dans des pièces typiques du Hillbilly «You Nearly Lose Your Mind», l’instrumental « Country Shinding » dans lequel le pianiste Jimmy Smith se prend pour Moon Mullican. Le Hillbilly Rock est aussi présent avec «This Old Heart Of Mine», bien dans la lignée de Johnny Horton.

Le compilateur nous glisse quelques titres plus tardifs attestant que le quinquagénaire avait toujours de beaux restes : « I’m Satisfied », « Tank Town Boogie » d’Hank Harral enregistrés en 1982 à Londres avec Dave Travis et le guitariste Eddie Jones. Le travail de recherche de Dave Travis nous gratifie de trois inédits : « Gonna Rock My Baby Tonight » titre de Laura Lee Perkins pour Imperial qui restera au fond d’un tiroir pendant presque 30 ans. Comble de l’ironie, cette reprise de la chanteuse sera enregistrée en 1984 dans le studio Sun qui avait refusé les chansons du guitariste. « Watch Old Cliff Finch » et « A Mid-South Motor » proviennent probablement de deux démos gravées en 1971 mais ne semblaient pas indispensables, la dernière ne dépassant pas les 11 secondes.

Judicieuse anthologie, « Memphis Rockabilly King » rend un brillant hommage à un chanteur guitariste méconnu dans notre contrée, un bon petit artisan capable d’évoluer aussi bien dans le Hillbilly classique que dans le Rock' n' Roll. Bien qu’il ait interprété de la Country au sens large pendant plus de quatre décennies, nous classerons toutefois Eddie Bond dans la catégorie Rock' n' Roll, ses faces fifties représentent la quintessence de la vague Rockab. On regrette juste le manque total de chronologie dans la conception du recueil, ce qui lui fait perdre un point.

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- Eddie Bond (chant, guitare)
- Reggie Young (guitare 1-2-3-5-7-9-1'-14-20-28)
- Hank Garland (guitare 8-12)
- Eddie Hill (guitare 8-12)
- Troy Jones (guitare 19-22-32)
- Billy Grammer (guitare 11-27)
- Tiny Fuller (guitare 23)
- Al Hopson (guitare 21-35)
- Dave Travis (guitare 33-34-36)
- Eddie Jones (guitare 33-34-36)
- Ellis Mae (guitare 10)
- Charlie Feathers (guitare 21-35)
- Jack Clement (guitare 14)
- Jimmy Capps (guitare 4-30)
- John Hugley (steel guitar 3-6-7-13-17-20-26-28)
- Earl Logan (steel guitar 16-19-22-25-32)
- Hal Rugg (steel guitar 4-30)
- Kenneth Herman (steel guitar 23)
- Stan Neal (lap steel 16-18-19-22-24-29-32)
- Alvin Stone (dobro 10)
- Johnny Fine (batterie 1-2-3-5-7-9-13-14-18-20-24-28)
- Morris Tarrant (batterie 4-6-16-17-19-22-25-26-30-32)
- Jimmy Van Eaton (batterie 21-35)
- Buddy Harman (batterie 8-12)
- Howard Tribble (batterie 33-34-36)
- Gene Chrisman (batterie 10)
- Butch Fuller (batterie 23)
- Willie Ackerman (batterie 11-27)
- Tommy Potts (contrebasse 1-2-4-5-9-16-19-22-25-32)
- Lightnin' Chance (contrebasse 4-8-12-30)
- Toomstone Hawkins (contrebasse 6-10-17-26)
- Ellis Mize (contrebasse 13-14-20)
- Droopy Duck (contrebasse 24-29)
- Junior Huskey (contrebasse 11-27)
- Marcus Van Story (basse 21-35)
- Terry Nicholson (basse 33-34-36)
- Stan Kesler (basse 23)
- Jimmy Smith (piano 1-2-5-6-9-13-14-17-18-19-20-22-24-26-32)
- Marvin Hugues (piano 8-12)
- Hargus Robbins (piano 4-30)
- Jerry Lee Smith (piano 21-35)
- Joe Gillingham (piano 33-34-36)
- Gilbert Mickle (harmonica, fiddle, saxophone 6-17-26)
- Cousin Bo-jack (accordéon harmonica 23-32)


1. Slip Slip Slippin' In.
2. Boppin' Bonnie.
3. Rockin' Daddy.
4. Here Comes The Train.
5. Flip Flop Mama.
6. Big Boss Man.
7. I've Got A Woman.
8. Talking Off The Wall
9. Baby Baby Baby (what Am I Gonna Do).
10. The Monkey And The Baboon.
11. Juke Joint Johnny.
12. Double Duty Lovin'.
13. Can't Win For Losing.
14. Boo Bop Da Caa Caa.
15. Love Makes A Fool (every Day).
16. Look Like A Monkey.
17. You Nearly Lose Your Mind.
18. This Old Heart Of Mine.
19. Country Shindig.
20. When The Juke Box Plays.
21. One Way Ticket.
22. Blue Blue Day.
23. Gonna Rock My Baby Tonight.
24. Monkey Business.
25. Hey Joe.
26. My Bucket's Got A Hole In It.
27. Winner's Circle.
28. Standing In Your Window.
29. Stomping At The Ranch.
30. Someday I'll Sober Up.
31. Your Eyes.
32. Memphis Tennessee.
33. I'm Satisfied.
34. Tank Town Boogie.
35. Tore Up.
36. Don't Tear Me Up.
37. Candy Kisses.
38. The Cliff Finch Train.
39. Watch Old Cliff Finch.
40. A Mid-south Motor.



             



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