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1976 School Days
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2018 1 The Message
 

- Style : Marcus Miller
- Membre : Hiromi

Stanley CLARKE - School Days (1976)
Par TEEMO le 9 Juin 2017          Consultée 2421 fois

En 1976 cela fait trois ans que, parallèlement à ses travaux avec le groupe Return to Forever, Stanley Clarke a démarré sa carrière solo. Une carrière qui démarre d'ailleurs sur les chapeaux de roue puisque « School Days » est déjà le quatrième opus signé par le bassiste et le troisième chez le label Nemperor. Si le nom de Jaco Pastorius a toujours fait un peu d'ombre à celui de Stanley Clarke, ce dernier ne reste pas moins l'un des héros du jazz-rock aussi bien pour ses travaux de compositions que par son approche unique de la quatre-cordes. D'ailleurs, « School Days » est considéré comme un album clé de la carrière de Clarke mais aussi de l'histoire de l'instrument. Non seulement l'album a reçu un succès commercial important, mais a aussi scotché tous les amateurs du genre par son aspect novateur.

Naturellement, lorsqu'on évoque l'histoire de la basse, on se doit de citer le funk comme genre majeur ayant participé à l'évolution technique de l'instrument, notamment par son célébrissime slap. Mais quel que soit le style abordé, le place du bassiste s'est jusqu'alors essentiellement réduite à celle d'accompagnateur. Or, Stanley Clarke redéfinit les codes d'utilisation de l'instrument en lui attribuant le rôle de soliste, tâche la plupart du temps réservée aux guitaristes, pianistes et autres cuivres. Débarrassé du swing du jazz traditionnel qu'il jouait aux côtés notamment de Horace Silver, Clarke a créé son univers avec ses propres thèmes et arrangements. Évidemment, Return to Forever a été une passerelle vers cette indépendance musicale puisque le quartet réservait une place de choix et une certaine liberté à chaque instrument.

« School Days » propose un panel assez complet de ses influences et de ce qui deviendra la marque de fabrique du bassiste, tant dans son phrasé que dans ses arrangements. En effet, la musique de Clarke découle directement des divers projets auxquels il a pu participer et de sa large ouverture d'esprit.
Le style de Clarke, c'est aussi une sonorité unique, une basse claquante et très électrique, une attaque tantôt délicate voire sensuelle, tantôt sèche et frénétique, immédiatement reconnaissable. Ses improvisations allient fulgurance et précision et s'articulent de manière presque guitaristique ; de quoi pétrifier quelques amoureux de la six-cordes de l'époque (et d'aujourd'hui !). Bend, slap, harmonique, soli démentiels, mais aussi riff d'accompagnement digne des plus grands bassistes de funk des années 70. D'ailleurs, « Hot Fun », destiné à devenir une pierre angulaire de sa carrière, dévoile l'influence évidente du funk sur son jeu. C'est une composition qui s'empare avec brio des couleurs du funk, voire de celles du disco, avec notamment ce côté très dansant inhérent au genre : on pense beaucoup à Larry Graham et son morceau « Pow ». C'est à la fois technique, gorgé de groove et accessible, bien qu'exclusivement instrumental !

La musique de Return to Forever et des groupes de fusion de l'époque se voulait souvent très complexe et s'adressait plutôt à un public averti familier avec l'esthétique du genre. En revanche, au cours de sa carrière solo, Stanley Clarke a toujours mis un point d'honneur à proposer une musique abordable sans tomber dans l'écueil de mettre la technique au service du feeling. Quoi de mieux que de citer le désormais classique titre éponyme dont le riff de basse très rock est devenu culte ? Avec son solo de guitare dantesque, tout droit venu de l'espace, « School Days » est un incontournable des concerts, concerts au cours desquels le morceau est tourné dans tous les sens et alimenté de moult improvisations à n'en plus finir.

Quelques pointures comme John McLaughlin, Steve Gadd, George Duke, Billy Cobham viennent apporter profondeur et richesse aux compositions de Clarke. McLaughlin pose sa guitare acoustique sur le duo « Desert Song » dont le titre est fort bien illustré. Armé de sa contrebasse, Stanley Clarke nous fait planer avec l'archet qu'il manie avec délicatesse et qu'il alterne sans la moindre peine avec un jeu aux doigts au touché moelleux. Tandis qu'entre deux arpèges, McLaughlin glisse un solo aux intonations presque hindous collant parfaitement à la thématique. On ne peut pas passer à côté de « Life is Just a Game » qui révèle un autre pan de la galaxie Clarke : la musique orchestrale. Mais nous laisserons soin à l'auditeur de creuser le sujet !

Parfaitement rythmé, intelligemment arrangé et alimenté de thèmes traversant le temps sans une égratignure, « School Days » peut aisément être qualifié de petit chef-d’œuvre du jazz-fusion. L'album a aujourd'hui plus de 40 ans d'existence et son influence sur les bassistes mais aussi sur toutes la communauté musicienne est énorme. Stanley Clarke est en plein brasier créatif et sa carrière solo commence tout juste.

Note réelle : 4,5/5

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   TEEMO

 
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- Stanley Clarke (basses, chant)
- David Sancious (claviers)
- Raymond Gomez (guitare)
- Gerry Brown (batterie)
- Milton Holland (percussion)
- John Mclaughlin (guitare sur #4)
- Steve Gadd (batterie sur #2 et #5)
- George Duke (claviers sur #6)
- Icarus Johnson (guitare sur #6)
- Billy Cobham (batterie, moog sur #6)


1. School Days
2. Quiet Afternoon
3. The Dancer
4. Desert Song
5. Hot Fun
6. Life Is Just A Game



             



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