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1976 School Days
2014 Up
2018 1 The Message
 

- Style : Marcus Miller
- Membre : Hiromi

Stanley CLARKE - Up (2014)
Par TEEMO le 24 Novembre 2014          Consultée 1835 fois

C'est fou de constater qu'un dinosaure du jazz comme Stanley Clarke sorte encore des albums. Rappelons que l'un de ses premiers faits d'arme date du début des années 70 lorsque Chick COREA l'invite dans son groupe de jazz-rock, Return to Forever – groupe avec lequel il sera d'une fidélité exemplaire. De nombreuses collaborations ont suivi cette expérience, et ce autant dans le monde du jazz qu'en dehors. C'est donc un aspect un peu touche-à-tout qui caractérise le style de Clarke – on pourrait d'ailleurs citer un bon nombre d'artistes évoluant sur ce modèle, comme John SCOFIELD par exemple. Récemment, le bassiste s'est illustré avec un premier album éponyme, « The Stanley Clarke Band » et au sein duquel on retrouve l'extraordinaire pianiste Hiromi et ayant rencontré un franc succès.

« Up », sorti chez Mack Avenue est un album plutôt bien fourni en rebondissements et en invités. En effet, l'album est un reflet des diverses et nombreuses influences du bassiste. À commencer par « Pop Virgil », un morceau funk explosif dont l'accompagnement est assuré par la section rythmique de Michael JACKSON. Efficace, c'est tout ce que l'on demande à un titre d'intro. On reconnaît d'emblée deux techniques qui définissent le style de Clarke. Tout d'abord, son slap, unique en son genre car très électrique et bien moins rond que celui de son homologue bassiste Marcus MILLER. Puis, son utilisation d'accords, chose peu commune dans l'utilisation de cet instrument, mais qui depuis ses premiers albums fait partie intégrante de son jeu.

L'étendue de ses talents de compositeur polyvalent parait évidente sur « Up ». Le second morceau intitulé « Last Train To Sanity » est une pièce – au sens propre du terme – orchestrale dont se dégage un aspect épique, grandiose de par ses cascades de mélodies, ses break, son rythme effréné... N'oublions pas que Clarke est l'auteur de plusieurs bandes originales (« Boyz N The Hood » notamment).

« Brazilian Love Affair » est un hommage à George DUKE, cette figure emblématique des années 70/80, leader, sideman et producteur de génie. Ce morceau d'une certaine longueur fait penser aux compositions de Victor WOOTEN, un bassiste virtuose avec lequel Clarke a collaboré plusieurs fois. Quelques rythmes latino, des chœurs festifs et un enchaînement de soli renversant (faire du slap à la contrebasse, on ne voit pas ça tous les jours !).

La variété de ce que propose « Up » ne s'arrête pas là. Jusqu'ici nous avions abordé le funk, le classique, la musique latino, mais l'album a bien plus à offrir. « Gotham City » nous plonge au beau milieu des années 80, à l'époque des UZEB, YELLOWJACKET, SPYRO GYRA et autres groupes faisant un usage généreux de claviers. Un jazz sombre où le saxophoniste Doug Webb s'y donne à cœur joie. N'oublions pas ces “Folk songs” écrites pour basse solo qui segmentent l'album. On apprécie grandement la pureté du son de la basse acoustique, ses sonorités grondantes. Pourtant, l'idée de diviser l'album avec ces “chansons” n'est pas si bien exploitée, car elle renforce l'idée que l'album part dans toutes les directions. Car finalement, on se rend compte que « Up » présente un côté un peu fouillis par son nombre de styles abordés. L'album ressemble à une compilation, à un ensemble de compositions sans rapport les unes entre les autres.

On se console avec « School Days », la petite surprise de fin d'album. Reprendre ce titre ultra connu près de 40 ans après sa sortie - 1976, sur l'album du même nom - est un pari risqué. Mais l'intervention de Jimmy Herring (ALLMAN BROTHER, WIDESPREAD PANIC, JAZZ IS DEAD...) parvient à faire revivre cette vieille composition et en lui apportant du mordant.

« Up » est un album d'hommage honnête avec des morceaux bien ficelés et quelques passages géniaux. Pourtant, son côté décousu ne joue pas vraiment en sa faveur ; à vouloir toucher trop de genres, le bassiste ne crée pas ce fil conducteur qui guide l'auditeur avec une certaine logique. De plus, si certains titres ont une construction complexe et riche, d'autres manquent de profondeur : citons « I Have To Tell You Something » qui, malgré son thème charmeur ne décolle jamais vraiment. Rien de foncièrement négatif n'émane de l'album, mais on ne peut pas dire que Stanley Clarke ait réussi un coup de maître comme l'avait fait en 2012 son homologue Marcus Miller avec « Renaissance ».

Note réelle : 3,5/5

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- Stanley Clarke (basses acoustique et électrique)
- Paul Jackson Jr. (guitare)
- Joe Walsh (guitare)
- Gary Grant (trompette)
- Ruslan Sirota (rhodes, piano)
- Kamasi Washington (saxophone)
- Doug Webb (saxophone)
- ...


1. Pop Virgil
2. Last Train To Sanity
3. Up
4. Brazilian Love Affair
5. Bass Folk Song #13 : Mingus
6. I Have Something To Tell You Tonight
7. Trust
8. Bass Folk Song #7 : Tradition
9. Gotham City
10. Bass Folk Song #14 : Dance Of The Giant Hummingbir
11. School Days
12. La Canción De Sofia



             



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