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BLACK ROCK N ROLL  |  COMPILATION

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2011 Gonna Let It Go This Time

Ray SHARPE - Gonna Let It Go This Time (2011)
Par LE KINGBEE le 13 Juillet 2017          Consultée 1401 fois

La discographie de Ray Sharpe ne risque pas d’encombrer les pages des encyclopédies liées au Blues et au Rock n Roll. Hormis « Welcome Back » publié en 1964 par le label texan Award, micro filiale d’ABC, deux albums semi référencés datant des années 80 édités par Flying High Records, autre petite maison de disque du Texas, un autoproduit plus ou moins vendu sous le manteau lors de concerts, la discographie du guitariste s’arrête là. Bon OK, deux compilations et une vingtaine de singles viennent grossir la discographie, mais vu la longueur du bonhomme cela ne fait quand même pas lourd.

Edward Ray Sharpe voit le jour en 1938 à Fort Worth (Texas) à l’ouest de Dallas. Issu d’une famille extrêmement pauvre, sa passion pour la musique prend sa source dans les programmes radio qu’il écoute. Gamin, il adore T. Bone Walker, Pee Wee Crayton, mais aussi Jimmie Rodgers et Hank Williams, les instigateurs de son attachement pour la guitare. Ray débute dans le circuit des collèges, enchaîne dans les bars locaux et monte son premier groupe Ray Sharpe And The Blues Whalers. En 1958, il attire l’attention de Lee Hazlewood qui lui permet d’enregistrer un premier disque pour Hamilton Records, filiale de Dot. Malheureusement cette sous-marque manque de moyens pour promouvoir convenablement « Oh My Babe’s Gone », le trait d’union entre Jimmy REED et Chuck BERRY. En mai 59, Sharpe participe à sa seconde session à Phoenix, grave une demi-douzaine de titres dont « Linda Lu ». Le guitariste passe en direct à l’American Bandstand, célèbre show TV présenté par Dick Clark. Il n’en faut pas plus pour que la chanson atteigne la 11ème place des classements R&B et la 46ème du Hot 100. Un coup de maître qui sera malheureusement le seul, Ray Sharpe étant à classer dans la catégorie des one hit wonder.

Malgré un talent incontestable, Ray Sharpe va alors connaitre une longue série de désillusions. Il enregistrera une vingtaine de singles qui ne connaîtront qu’un succès d’estime. En avril et août 1966, le guitariste enregistre une série de titres pour Atco épaulé entre autre par le saxophoniste King Curtis et un certain Jimi HENDRIX, mais seuls deux singles seront pressés par la firme. Comble de malchance, les autres titres restés au fond d’un tiroir seront détruit lors de l’incendie des locaux en 1978. Durant les années 80, Ray Sharpe se produira principalement dans le Sud des Etats Unis, profitant du Blues Revival impulsé par Stevie Ray VAUGHAN. Le guitariste viendra en Europe en 1995, programmé entre autre a l’Estafette Blues Festival d’Utrecht épaulé par Johnny Red and the Roosters, une formation de Fort Worth. A l’orée du nouveau millénaire, l’auteur de l’incontournable « Linda Lu » se produira essentiellement dans le Chitlin’ Circuit mais il sera à l’affiche du Green Bay Festival en 2005 et au Rhythm Riot 2006, l’un des plus grand festival anglais de Rockab.

Paradoxalement, on peut penser que l’éclectisme de Ray Sharpe aura peut être été plus une faiblesse qu’un avantage. Capable d’évoluer aussi bien dans le Rockab, le Rock n Roll, le Blues et le Hillbilly Rock, ces divers courants n’auront pas permis à l’artiste d’asseoir une discographie cohérente, les multiples directeurs artistiques et responsables musicaux étant généralement vite paumés, trop frileux et cupides devant l’originalité de tels artistes.

Cette compilation de 20 titres (3 doublons en alternates) propose une excellente rétrospective du guitariste revisitant la période 58/60. Si le parallèle avec Chuck BERRY et Bo DIDLEY est évident, le guitariste savait faire preuve de fantaisie et d’humour. Excellent songwriter, Ray Sharpe privilégie les mélodies simples, entraînantes, souvent sous forme de shuffle et incorpore quelques solos fracassants. Plusieurs titres nous renvoient vers des tempos et des rythmiques liés à Slim HARPO, Jimmy REED et Tarheel Slim pour les pièces les plus énergiques. Une ambiance Rock n Roll sur l’essentiel des pistes, avec souvent des titres dansants et festifs. « Long John », « Monkey’s Uncle », « Kewpie Doll » (titre homonyme d’une purge de Perry COMO) pourraient s’inscrire dans les meilleurs disques de BERRY ou DIDLEY. Sharpe parvient à diversifier son répertoire en colorant certains morceaux de cuivres : « For You My Love », un R&B de Paul Gayten popularisé par Nellie Lutcher, se retrouve entrecoupé d’un solide solo de gratte et de petits cris qu’on dirait sortis tout droit d’un chien d’appartement. Rien à voir avec la version des ZOMBIES. Même impression avec « Dallas » autre compo de Gayten. Autre intervention de saxophone sur « Gonna Let It Go This Time » où le piano et les cuivres se tirent la bourre.

Si Sharpe s’avère un auteur compositeur simple et plaisant, il sait aussi se réapproprier certaines chansons obsolètes, boostant les rythmes avec énergie, groove et Rock n Roll. Il faut bien tendre l’oreille pour reconnaitre « Red Sails In The Sunset », une soupe d’avant guerre mitonnée par Lew Stone, Guy Lombardo puis Nat King COLE, dans laquelle le guitariste fait tomber la poivrière. Le guitariste reprend deux inusités d’Easy Deal Wilson : « Gonna Let It Go This Time » et « There’ll Come A Day » que Wilson enregistrera plus tard sur Viv Records. Autres bons moments avec « T.A. Blues » bourré de chœurs à la Johnny HORTON et « That’s The Way I Feel » où le piano d’Easy Deal Wilson essaie de prendre de vitesse la guitare de Duane EDDY. En fait, presque tout est aussi bon que simple dans ce recueil. Seuls l’exotique « Bermuda » issu d’une reprise des Bell Sisters et « On The Street Where You Live », titre figurant dans la BO de « My Fair Lady », font office de remplissage et sont loin d’être indispensables. Terminons ce tour d’horizon avec le grand succès de Ray Sharpe, « Linda Lu » un shuffle combinant Rock et Blues, véritable pièce intemporelle qui connaîtra plus tard quelques essais bien transformés (Johnny KIDD & The Pirates, The Standells).

Il est regrettable que le compilateur n’ait pas incorporé quelques titres issus de singles Atco, Garex ou Park Avenue, en lieu et place des deux purges précitées provenant d’un single Trey, label de Lee Hazlewood, cela aurait permis à cette compilation de frôler la note maximale. Signalons pour conclure que cette compil est agrémentée d’un livret intérieur de 15 pages et que les productions Hoodoo délivrent généralement un travail soigné en matière de qualité sonore.

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- Ray Sharpe (chant, guitare)
- Donald Owens (guitare 1-2-5-7-8-9-10-11-14-16-18-19)
- Wendell Don Cole (guitare 1-2-5-8-9-10-11-14-16-18-19)
- Paul 'buddy' Long (guitare 2-5-8-9-16)
- Al Casey (guitare 3-12-13-15-17)
- Duane Eddy (guitare 4-14)
- Buddy Wheeler (basse 4-6-7-14-20)
- Alvin Simmons (basse 1-2-5-8-9-10-11-16-18-19)
- Robert C. Taylor Jr. (batterie 1-2-4-5-7-8-9-10-11-14-16-18-19)
- James Troxel (batterie 3-6-12-13-15-17-20)
- Easy Deal Wilson (piano 4-7-14)
- Larry Knechtel (piano 3-12-13-15-17)
- Connie Conway Crunk (piano 6-20)
- Jim Horn (flûte, saxophone 3-12-13-15-17)
- Evelyn Freeman Roberts (chœurs 2-5-8-9-16)
- Kathrin Meyer Hoover (chœurs 2-5-8-9-16)
- Denise King (chœurs 2-5-8-9-16)
- Roy Johnson (chœurs 2-5-8-9-16)
- Thomas Notable Vines (chœurs 2-5-8-9-16)
- Ellison White (chœurs 1-2-5-8-9-16)


1. Long John.
2. Monkey's Uncle.
3. Gonna Let It Go This Time.
4. That's The Way I Feel.
5. Kewpie Doll.
6. Justine.
7. There'll Come A Day.
8. Linda Lu.
9. Red Sails In The Sunset.
10. Silly Dilly Millie.
11. T.a. Blues.
12. Given' Up.
13. For You My Love.
14. Oh My Babe's Gone.
15. Bermuda.
16. Kewpie Doll (alt.)
17. Dallas.
18. Long John (alt.)
19. T.a. Blues (alt.)
20. On The Street Where You Live.



             



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