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- Style : Bruce Springsteen , The Byrds , John Mellencamp , Bob Seger , Bonnie Raitt
- Style + Membre : The Traveling Wilburys

Tom PETTY & THE HEARTBREAKERS - Pack Up The Plantation Live ! (1985)
Par LE KINGBEE le 6 Octobre 2017          Consultée 2565 fois

En premier lieu, j’avoue que la chronique d’un disque de Tom Petty n’entrait pas dans mes priorités. Le décès de cet immense artiste le 2 octobre 2017 vient hélas changer la donne. C’est donc avec un sentiment de tristesse, laissant comme un arrière gout que débutent ces modestes lignes.

Originaire de Gainesville (Floride), où il voit le jour en 1950, Tom Earl PETTY débute à la basse au sein des Epics en compagnie de Tom Leadon, le frangin de Bernie (Eagles). A l’orée des seventies, les deux compères fondent MUDCRUTCH, groupe où les rejoignent le guitariste Mike Campbell et plus tard l’organiste Benmont Tench. Tom Petty joue occasionnellement avec Phil Seymour et Dwight Twilley qui lui permettent de signer un contrat avec le label Shelter du producteur Denny Cordell. L’association se révèle des plus maigre et fin 75, Tom, Mike et Benmont prennent leurs cliques et leur claques et fondent TOM PETTY And The HEARTBREAKERS (aucun lien avec le groupe de Johnny Thunders) rejoints par deux autres gars de Gainesville le bassiste Ron Blair et le batteur Stan Lynch. Le groupe met en boite son premier album pour l’écurie Shelter, disque ignoré par la critique et le public américain. C’est grâce à une tournée en Europe en 77 en ouvrant pour Nils Lofgren et les Kinks que la formation décroche ses galons de Vedette.
Aussi bien à Paris, où le groupe se produit en juin, qu’en Angleterre, le groupe constitue le parfait contrepoint à la vague punk qui déferle alors sur une grosse partie de notre continent. Leur répertoire mêlant Power Pop, Rock, Folk ne tarde à enthousiasmer le public européen friand d’une sonorité fraîche. Ce n’est que fin 77 que Petty établie sa réputation aux States avec la sortie du single « Breakdown ». Après un second album « You’re Gonna Get It » publié en 78, le blondinet et ses Briseurs de Cœurs décrochent la timbale avec « Dawn The Torpedoes » publié par Backstreet Records, filiale de la MCA, le disque de la maturité annonciateur de trois décennies où se conjugueront succès, échecs et retours en grâce.

« Pack Up The Plantation Live ! » sort dans les bacs des disquaires en novembre 1985. Il s’agit historiquement du premier Live de Tom Petty. Edité sous forme de double album et plus tard délivré en version VHS. Si une grande partie des titres (9) provient d’un concert donné au Wiltern Theater de Los Angeles, ce double live issu de la tournée « Southern Accent » propose également un titre capté au Richfield Coliseum de Cleveland, un au Paradise Club de Boston, un autre à l’Irvine Meadows Amphithéâtre, un à l’Hammersmith Odeon de Londres et enfin deux autres au Los Angeles Forum en… 1981, d’où les présences de Stevie Nicks et du bassiste Ron Blair remplacé l’année suivante par Howie Epstein.
Le répertoire reprend trois titres de l’album studio « Southern Accents » (nom également attribué à la tournée), trois du premier disque éponyme, deux issus de « Hard Promises », un autre de « You’re Gonna Get It » et seulement un de « Dawn The Torpedoes ».
D’entrée de jeu « So You Want To Be A Rock & Roll Star » marque clairement l’affiliation entre les Byrds et les Heartbreakers. Si certains sont attachés (voire ancrés) à la version originale, celle de Petty ne manque pas de sel, les cuivres à la texmex apportent une touche personnelle pour un morceau qui ne s’éternise pas. Une interprétation bien supérieure à celles de Black Oak Arkansas, The Move ou de REM et Pearl Jam pour les versions Live. Le morceau, certes moins punchy punky que celui délivré par le Patty Smith Group, se révèle énergique et lance le show sur de bons rails.

Attaquons nous aux deux intrus enregistrés en 81 avec Stevie Nicks. Gros succès de l’américaine Jackie DeShannon en 63, et encore plus gros carton avec la reprise du groupe beat The Seachers, « Needles And Pins » a certainement contribué à fonder et défaire de nombreux couples au milieu des sixties. Repris moult fois, cette romance pourrait paraitre incongrue dans le répertoire des Heartbreakers, sauf que ceux-ci nous en assènent une interprétation bien gouleyante et puis avec un tel nom de groupe, le morceau s’impose de lui-même. On pourra également conseiller la reprise des Ramones. Chez nous, Petula Clark et les lionceaux (groupe yéyé) l’adapteront sous l’intitulé « La Nuit N’en Finit Plus ». Mais le véritable massacre viendra en 82 avec la version de la belge Helena Lemkovitch (future choriste d’Adamo), le genre de reprise qui vous donne envie de tout démolir, de jeter Maman par le balcon. « Insider », la seconde ingérence, permet au duo Nicks/Petty de moduler leurs voix sur fond de guitare rythmique enveloppé d’une belle mélodie.

Parmi les autres grands moments, il suffit d’écouter la salle reprendre « Breakdown », l’un des premiers tubes du band, pour se persuader que bon nombre de gens se sont régalés dans cette salle californienne, les claviers ne cessant de relancer le morceau via des nappages aussi nonchalants que subtils, tandis que Petty implique un public acquis à sa cause. Si Suzi Quatro reprenait avec plus ou moins de réussite ce titre phare de Petty, on ne serait trop déconseiller la version de Grace Jones, muse de Jean Paul Goude. « Refugee » semble brouillon, le morceau propose de belles variations de guitare et la section cuivre apporte une teinte plus groovy, mais on ne peut s’empêcher de préférer la version studio. A contrario les trois chansons issues de « Southern Accents » (« Southern Accents », « Rebels» et « It Ain’t Nothin’ To Me ») prennent une plus grande dimension en public, les parties de guitares plus denses contribuent à augmenter l’intensité. « American Girl », titre repris avec succès par l’ex Byrds Roger McGuinn, est distillé sur un tempo plus rockin’ par rapport à l’original. La symbiose entre la rythmique, la steel guitar de Campbell et la 12 cordes Rickenbacker de Petty est manifeste. Les trois instruments ne cessent de s’entrelacer pour offrir une démonstration pleine de feeling. Toute la différence avec les reprises de Def Leppard ou plus encore avec celle de Taylor Swift aussi servile que pâlichonne.
L’orgue de Tench tisse une trame ambigüe sur « Don’t Bring Me Down », compo de Carole King popularisée par les Animals, le chant de Petty beaucoup plus rocailleux que Burdon agrémente la symbiose auprès du public pour un contact quasi religieux. Le standard « Shout »des Isley Brothers a été repris à toutes les sauces, des bonnes (Question Mark & The Mysterians, Dion) et d’autres proches de l’atrocité (Keely Smith, The Shangri-Las, The Trammps ou Garou qui remporte la palme). Morceau festif par excellence, Tom Petty nous en délivre une version attrayante dans laquelle s’entrecroisent toutes ses influences pour un titre pas très éloigné de la future version des Dogs. Il aurait peut être été judicieux de terminer ce double album par « Shout » en lieu et place de « Stories We Can Tell » un country folk de l’ex Lovin’ Spoonful John Sebastian dans lequel on appréciera en premier lieu la lap guitar de Mike Campbell et le violon de l’anglais Bobby Valentino.

Plus de vingt ans après sa sortie, « Pack Up The Plantation – Live! » figure parmi les meilleurs disques de Tom Petty et ses Briseurs de Cœurs enregistrés durant les eighties. Artiste miné par ses excès (drogue) et en conflit perpétuel avec son paternel, Tom Petty donnait généralement le meilleur de lui-même sur scène. Signalons qu’il donnait un concert à l’Hollywood Bowl juste quelques jours avant son décès (crise cardiaque foudroyante). Ajoutons qu’en dehors de sa musique, Tom était un farouche opposant au nucléaire (pour ceusses que ça intéresse). Le « Bruce Springteen de la West Coast » comme l’a surnommé notre confrère Jean-Noël Ogouz était également un artiste proche de son public.

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   LE KINGBEE

 
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- Tom Petty (chant, guitare)
- Mike Campell (guitare,lap steel)
- Benmont Tench (claviers, chant, choeurs)
- Howie Epstein (basse, mandoline, choeurs)
- Stan Lynch (batterie, chant)
- Stevie Nicks (chant 2-7)
- Ron Blair (basse 2-7-13-)
- Phil Jones (percussions 2-7-8-15)
- Bobby Valentino (violon 16)
- Jimmy Zavala (saxophone, harmonica 1-3-4-5-6-7-9-10-11-12-14)
- Nick Lane (trombone 1-3-4-5-6-7-9-10-11-12-14)
- Lee Thornburg (trompette, bugle 1-3-4-5-6-7-9-10-11-12-14)
- Carroll Sue Hill (choeurs 1-3-4-5-6-7-9-10-11-12-14)


1. So You Want To Be A Rock & Roll Star.
2. Needles And Pins.
3. The Waiting.
4. Breakdown.
5. American Girl.
6. It Ain't Nothin'to Me.
7. Insider.
8. Rockin' Around (with You).
9. Refugee.
10. I Need To Know.
11. Southern Accents.
12. Rebels.
13. Don't Bring Me Down.
14. You Got Lucky.
15. Shout.
16. Stories We Could Tell.



             



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